Le silence de la peur de Karen Rose

HarperCollins - Avril 2014

Résumé : Cela fait sept ans que Mary Grace Winters vit sous une fausse identité à Chicago avec son fils Tom. Sept ans que chaque matin, elle redoute que son secret ne soit dévoilé et que son mari, un policier violent qui la maltraitait avant qu'elle ne prenne la fuite avec son petit garçon, la retrouve. Malgré ses peurs, à Chicago, Mary Grace a repris goût à la vie et elle est déterminée à laisser son douloureux passé derrière elle. Au point de se laisser aller à une relation amoureuse avec son nouveau collègue, Max Hunter. Max, le seul homme en qui elle devine une blessure ancienne et profonde qui fait écho à la sienne. Pourtant, Mary Grace l’ignore encore, son passé est plus que jamais sur le point de ressurgir et de faire voler en éclat la vie paisible qu’elle s’est construite. Car son mari est sur sa trace. Pas à pas, il se rapproche… 

Efficace. Un livre dont les pages défilent à toute allure, tellement on est pris dans les différentes couches et sous-couches des intrigues qui en fait n'en sont qu'une. Je crois que c'est ce que j'ai préféré... Voir avec quelle maestria Karen Rose tisse la toile, amenant patiemment chacun des protagonistes au point que l'on attend tous, le cœur un peu chaviré : que va-t-il se passer lorsqu'ils seront tous là, au même endroit, au même instant? Enfin?

Caroline et sa vie reconstruite, à la force du poignet, Tom et sa force adolescente en demi-teinte, Max et son désir d'avancer, malgré ses blessures et ses fractures intérieures, Steven et son opiniâtreté toute en vulnérabilité, Dana et son courage lumineux, Bony et sa troupe de flics abasourdi, et Winters, l'incarnation du Mal, tous les fils de l'histoire se tendent, s'étirent, et nous entraînent à leur suite, tant l'envie d'en savoir toujours plus est forte.

J'ai vraiment marché ! C'était très prenant, mais les côtés noirs de l'histoire, dont le fond repose sur les intenses violences subies par Mary Jane, sont tempérés par de jolis instants, et les aspects psychologiques de tous ces personnages sont si finement dessinés, et expriment si bien amitié, estime, confiance, peur ou méfiance, que l'empathie est très forte... Mais, par contre-coup, qu'il est difficile d'assister au sort réservé à certains qui ont eu le malheur de croiser la voie destructrice d'un pur esprit du mal, si totalement dénuée d'humanité, Winters. Un vrai tordu qui fait froid dans le dos ! Peu de monde ressort indemne de la bagarre au final, et peut-être même pas les lecteurs, surtout à l'heure où la violence faite aux femmes occupe à toute heure les pages de nos infos, tant ce combat reste d'actualité.

Pour celles qui aiment les thrillers rythmés assortis d'une belle romance, ce premier tome, s'il est représentatif de la suite et de ses myriades de titres, laisse présager de nombreuses heures de lecture intense, intelligente et sensible. Une bonne pioche, une belle découverte, donc ! J'y reviendrai, c'est certain !

 / 5