Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

jeudi 24 juillet 2014

Le prince du désert de Marguerite Kaye


Tome 3 de la série "Princes du désert"
Harlequin - Août 2013
Titre VO : The Governess and the Sheikh
Résumé éditeur : Egypte, 1820. Après une rupture de fiançailles, lady Cassandra s’exile au fin fond du désert afin de servir de gouvernante à la petite Linah, orpheline de mère et fille unique du prince de Daar-el-Abbah. Désireux d’apprendre les bonnes manières à sa fille, enfant capricieuse et trop gâtée, le prince Jamil al-Nazarri compte sur la jeune Anglaise qu’on lui a recommandée. Mais la fille de lord Armstrong n’a pas du tout le profil de la préceptrice collet monté qu’il attendait. Rebelle et passionnée, elle dégage même une sensualité des plus troublantes, au point qu’il l’imagine plus volontiers dans un harem que dans une salle de classe. Un désir que n’est pas loin de partager Cassandra, mais auquel elle ne peut sacrifier, elle le sait. Car le prince Jamil est déjà fiancé.
Passage obligé si on a lu le tome 2, ce Prince du désert nous entraîne aux côtés de Cassie, la jeune sœur de Célia, la joyeuse feu-follet qui ne cesse de mettre les pieds dans le plat avec ses élans imprévisibles et charmants. 
Deux années ont passé depuis le tome précédent. Cassie, suite à une désillusion amoureuse, décide, pour prouver à son entourage, et à elle-même par la même occasion, qu'elle sait faire preuve de maîtrise de soi en domptant son impulsivité, de se lancer dans l'éducation de la petite princesse Linah, la petite fille insupportable du prince Jamil. 
Blonde aux yeux bleus, féminine et voluptueuse, Cassie se heurte très vite au père de la petite qui voit en elle l'image-même de la tentation. Or Jamil est un homme d'honneur, de pouvoir et de devoir. Enfin, jusqu'à un certain point. Car devant les bévues répétitives et la naïveté fraîche et insolente dont fait preuve la jeune femme, Jamil ne tarde pas à envoyer balader ses impératifs. 
On retrouve ici ce qui faisait déjà le charme du tome 2 : l'Orient, forcément, y tient une bonne place, avec ses lieux et ses bâtiments magnifiques, sa chaleur et sa dureté aussi. Un peu moins sensuel pourtant, car le tome précédent évoquait l'histoire de Celia comme un éveil de tous ses sens, alors qu'ici, on a une héroïne qui tente plutôt de se forger une personnalité davantage basée sur la raison (et qui n'y réussit pas toujours, loin s'en faut, car elle sait très très vite de quoi elle a envie, la coquine).
Les traditions centenaires du pays y sont évoquées comme un frein à la relation entre les deux amoureux, davantage que dans l'histoire de Célia et Ramiz, mais les deux héros les contournent avec une certaine facilité. Si Cassie et Jamil m'ont moins touchée, ils font néanmoins preuve de la même passion que leurs proches (d'ailleurs, le timing et la teneur de leurs ébats amoureux m'ont semblé un peu copié-collé, donc toujours aussi brûlants) alors que leurs personnalités s'en démarquent assez nettement.
Mais pour une suite qui se passe dans un cadre identique, avec des héros très semblables, l'auteur a réussi à façonner une histoire plaisante et divertissante, une de ces histoires à lire à la fraîche, pour se vider l'esprit et frémir doucettement.
En tout cas, une jolie surprise dans cette collection. Et une auteur dont je prendrai le temps de lire les autres parutions, car, malgré les restrictions inhérentes au format, elle sait tirer son épingle du jeu avec des scènes et des héros bien exploités, beaucoup de sensualité et une jolie qualité d'écriture.
, 5 / 5

mardi 22 juillet 2014

Captive du harem de Marguerite Kaye


Tome 2 de la série "Princes de désert"
Harlequin - Juin 2013
Titre VO : Innocent in the Cheikh's Harem
Résumé éditeur : Egypte, 1818. Le palais d’A’Qadiz… En entendant ce nom dans la bouche du consul d’Egypte, Celia retient son souffle, l’esprit soudain assailli par de somptueuses visions de cours intérieurs, de soieries précieuses, de parfums capiteux. La nouvelle mission de son époux lui permettra, au moins, d’échapper à la vie ennuyeuse où celui-ci la cantonne depuis leur récent mariage. Mais alors qu’ils approchent de la principauté, leur convoi est attaqué par des troupes rebelles. Son mari est tué et Celia ne doit la vie qu’à l’intervention d’un mystérieux cavalier. Un homme au regard sombre en qui elle découvre qu’il est en réalité le prince d’A’Qadiz en personne. D’abord rassurée, Celia sent sa peur resurgir quand elle entend son hôte donner l’ordre de la conduire au harem. Certes, son statut de veuve la protège, elle le sait, mais pour combien de temps ?
Un détour en Orient, quand on vit en Bretagne, rien de tel pour dépayser son esprit et ses sens ! Sensuelle, douce et épicée à la fois, cette histoire m'a complètement charmée, aux antipodes de toutes ces histoires de salons londoniens ou de guerriers en jupes dont j'ai parfois l'impression de m'abreuver à longueur de temps.
Le conte des Mille et une nuits en arrière plan, avec ce fantasme très occidental, déjoué ici, lié au harem et à la sensualité orientale, la beauté du désert, la fraîcheur des oasis, les mille et une senteurs aromatiques des bains, des jardins, des plats, les couleurs et les textures des tissus et des peaux, tout un ballet des sens est conjuré pour raconter cette belle histoire d'amour entre un cheik progressiste et une jeune veuve anglaise, en ce début de 19ème siècle.
Chacun essaie de tenir son rôle, l'un, Ramiz, très princier autocrate, viril et fascinant à souhait, l'autre, Celia, princesse de conte, curieuse et futée. Puisque rien n'est possible entre eux, autant se cacher derrière les apparences. Trop d'impératifs les séparent, trop de différences.
Au fil des pages, l'auteur dessine une très jolie arabesque de sentiments, extrêmement charnelle, cernée de vibrants paysages, avec des scènes d'amour passionnées et diablement sexy, un dessin aux tracés assez fins aussi pour que les deux héros retiennent toute notre attention. Le prince et la lady font rêver, dans leur décor enchanteur.
Pari tenu, j'en suis la première étonnée, cette histoire d'orient m'a proprement envoûtée. Une magie certaine qui me fait poursuivre avec le tome suivant, en anticipant d'ores et déjà un savoureux moment de lecture !
,75 / 5




samedi 19 juillet 2014

Le chant de la louve de Rosanne Bittner


J'Ai Lu - Février 2014 (Réédition)
Titre VO : Song of the Wolf
Résumé éditeur : C'est un spectacle incroyable : deux cents guerriers cheyennes s'avancent en ligne, brandissant vers le ciel leurs lances décorées de plumes. Leurs visages sont peints et leurs torse nus s'ornent de perles multicolores. Louve Bienfaisante n'en croit pas ses yeux. La tribu au grand complet s'est rassemblée en son honneur pour venir la chercher, après deux ans d'exil chez les Blancs. C'est parce que la jeune fille s'est investie de l'esprit des loups que les Cheyennes l'ont envoyée apprendre la langue de leurs ennemis et se familiariser avec leurs coutumes barbares. En dépit de son âge, Louve Bienfaisante est une sage. Mais, pour l'instant, ses yeux cherchent Patte d'Ours parmi les guerriers. Il est là, encore plus beau que dans son souvenir. En songeant qu'elle va devenir sa femme, elle sent une étrange vibration parcourir son corps.
L'histoire
1846. La petite Eau vive a 6 ans, elle est choyée par la vie, entourée d'une famille aimante et se berce de douces rêveries. Lorsqu'elle se retrouve séparée de sa mère, et qu'elle survit, seule, pendant de longs mois,  une expérience inoubliable, de même qu'une rencontre écrite dans ses rêves, marqueront son destin à jamais. Rebaptisée Louve bienfaisante, la jeune cheyenne, au fil des années, participera d'une manière particulière à la destinée de son peuple, le guidant grâce à ses dons de prescience et à la connaissance du monde des blancs qu'elle aura durement acquise au long de deux longues années d'exil.
Tout au long de sa vie, Pattes d'ours, le beau guerrier, sera là pour elle, jusqu'au bout de cette histoire, jusqu'au bout de l'Histoire, au long des drames et des pertes qui jalonneront l'histoire du peuple cheyenne.

Mon sentiment
Je suis enchantée d'avoir lu ce roman qui m'a permis, même dans un cadre très romanesque, de faire connaissance avec le peuple et la culture cheyenne.
Fierté et intégrité, courage et spiritualité, sens aigu de la nature, du groupe, de la solidarité et respect de tous, à travers toutes ces valeurs qui transparaissent au fil de l'histoire, Rosanne Bittner leur rend un vibrant hommage qui fait drôlement mouche. On ne peut que ressentir une très vive admiration pour cette population qui a souffert si injustement des avancées techniques et de la cupidité des nouveaux colons attirés, entre autres, par la fièvre de l'or. Du premier chapitre, situé en 1846, au dernier, trente ans passent, trente ans durant lesquels les conditions de vie faites à cette population semi-nomade vont inexorablement se détériorer.
On lit ce roman sans reprendre son souffle, comme on lirait une épopée, car il s'agit bien de l'évocation d'un déclin. L'histoire d'amour, très belle et bien implantée dans son contexte (rien ne m'a heurtée dans l'histoire de Louve bienfaisante et de Pattes d'ours), s'imbrique harmonieusement dans les événements historiques. Quand la petite histoire illustre magnifiquement la grande Histoire.
Les héros, aussi éloignés de notre culture qu'ils soient, semblent très proches si bien qu'on ne peut que les aimer. Tous deux sont droits et passionnés, imprégnés par des notions très prisées par les cheyennes, comme l'honneur et le sens du devoir, tandis que le lien qui les unit est baigné dans une sorte de spiritualité un peu magique, à l'image du beau tableau nimbé de lumière dont rêve la petite fille au début de l'histoire.
Evidemment, il fallait s'attendre à quelques larmes, et aussi à un petit passage à vide après une lecture aussi intense.
Un sentiment de beauté plein d'émotion, conjugué à l'inéluctabilité de l’Histoire, ont fait de cette lecture un moment fort, un authentique voyage. En tout cas, une inoubliable rencontre.
, 5 / 5

mardi 15 juillet 2014

L'échappée belle de Mary Balogh


Tome 3 de la série Le Club des survivants
J'Ai Lu - Septembre 2015
Titre VO : The Escape
Résumé éditeur ( Traduction everalice) : Dans ce poignant roman de désir et de salut, une veuve pleine d'espoir et un héros de guerre endurci découvrent que la magie de l'amour leur promet de nouveaux départs. 
Après avoir survécu aux guerres napoléoniennes, Sir Benedict Harper se bat pour évoluer, son corps comme son esprit ayant besoin de soins attentifs. Ben n'aurait jamais imaginé que l'espoir viendrait à lui sous la forme d'une magnifique jeune femme qui a fait face à son propre lot de souffrances. Après la mort lente de son époux, Samantha McKay est à la merci de ses proches qui l'étouffent. Jusqu'à ce qu'elle imagine de s'enfuir au pays de Galles pour s'installer dans une maison dont elle a hérité. En tant que gentleman, Ben insiste pour l'accompagner au long de ce fatidique périple.
Ben désire Samantha autant qu'elle le désire, mais il reste prudent. Que peut offrir une âme blessée à une femme? Samantha est prête à suivre les chemins de son destin, à abandonner et à laisser derrière elle les convenances et la haute société dans son désir de conquérir ce séduisant soldat si honorable. Mais osera-t-elle offrir son cœur blessé aussi bien que son corps? Ils trouveront peut-être la réponse à ces questions dans l'endroit le plus improbable qui soit : entre leurs bras.
Lu en VO
Voilà une vraie belle histoire d'amour comme Mary Balogh sait si bien les écrire. Une simple rencontre, des contacts formels, puis une amitié peu à peu se construit, et s'ensuit alors une formidable opportunité pour un homme et une femme aux ailes coupées de saisir le bonheur.

vendredi 11 juillet 2014

Le ravisseur de Paula Quinn



Tome 1 de la série "Les héritiers des Highlands"
Milady - Juin 2014
Titre VO : Ravished by a Highlander
Résumé éditeur : Rob MacGregor était à mille lieux d’imaginer un jour frayer avec la couronne Anglaise, et pourtant…
1685. Davina Montgomery est le secret le mieux gardé de la couronne. Fille de Jacques II, elle a grandi au couvent pour y recevoir clandestinement une éducation catholique. Lorsque son père meurt, elle doit lui succéder. Après un acte de trahison terrible, son identité est révélée, et sa place convoitée par des candidats au trône prêts à tout pour la supprimer. Heureusement, Robert MacGregor, fils d’un puissant lord Écossais et futur chef de clan, va la tirer de ce mauvais sort en l’emmenant jusqu’à son île de Skye natale. Pendant leur périlleuse chevauchée, ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Bientôt, leur désir leur permettra de triompher de tous les obstacles.

Dommage, je me faisais une telle joie de retrouver Paula Quinn, après l'éblouissant Laird of the Mist, le tout premier opus de la série des MacGregor, que j'ai découvert en VO. En vérité, à la lecture de ce Ravisseur, je suis restée, tristement, un peu sur ma faim.
Si j'ai retrouvé avec plaisir l'écriture bien travaillée, voire même un peu précieuse de l'auteur, le tout reste plutôt classique, avec un héros décrit comme une grande brute revêche, mais que j'ai eu du mal à ressentir comme tel, et une héroïne un peu floue difficile à cerner. Je n'ai pas très bien compris sa situation familiale et son histoire familiale, un peu alambiquée. A ce propos, le résumé éditeur en dit bien trop alors que Paula Quinn joue savamment des interrogations que peut se poser le lecteur sur le secret de Davina. Du coup, l'effet de surprise à la fin d'un des chapitres de la première partie du roman tombe à plat. 
La relation sentimentale qui s'installe entre les héros est très simple, avec un côté évident et limpide que j'ai néanmoins apprécié. Mais la fin semble un rien bâclée, avec des obstacles entre eux trop facilement surmontés.
Côté scénario, cette histoire recrée une sorte de remouture de Laird of the Mist. Point positif, cela donne l'occasion de retrouver l'île de Skye et le domaine de la famille MacGregor. J'ai eu un petit coup au cœur quand Maggie, la sœur de Callum, le héros de Laird of the Mist, est décrite comme une "vieille dame", elle qui est toute jeunette alors, mais retrouver certains autres personnages de ce livre, et notamment Callum, m'a fait très plaisir.
La rencontre avec les divers descendants des deux premiers tomes m'a donné très envie d'en savoir plus sur leurs futures aventures. Paula Quinn est toujours divine lorsqu'il s'agit de faire interagir ses personnages masculins, mêlant humour et finesse, enrobé d'un certain côté rugueux fort viril et fort appréciable.
Donc je lirai la suite de cette série avec plaisir, d'autant que vient de sortir le tome 1 de la nouvelle série de l'auteur qui suit celle-ci, et que ce nouveau joli petit opus m'attend dans ma PAL VO.
Oui, car, la famille MacGregor, je ne m'en lasse pas.
, 5 / 5

jeudi 3 juillet 2014

Étrange complicité de Suzanne Enoch


Tome 2 de la série "Les rebelles"
J'Ai Lu - Mai 2014
Titre VO : Taming an Impossible Rogue
Résumé éditeur : Au lendemain d'une cuite carabinée, Keating Blackwood, en piteux état, doit écouter les malheurs de son cousin, le très snob Fenton : plutôt que de l'épouser, sa fiancée s'est enfuie pour travailler dans un club de jeu. Quelle honte ! Fenton irait bien la récupérer lui-même, mais les portes de l'établissement lui sont fermées. Si Keating pouvait raisonner l'insolente, il le dédommagerait généreusement pour sa peine.
Fauché, paria de la haute société, Keating n'a pas grand-chose à perdre en acceptant ce marché. C'est du moins ce qu'il pensait... jusqu'à ce qu'il pose les yeux sur Camille.
Après l'agréable surprise du premier tome, celui-ci m'a un peu fait douter. On y retrouve pourtant toutes ces choses qui m'avaient fait apprécier l'auteur et son univers dans le tome 1.
Deux héros mis au rebut par la société apprennent peu à peu à assumer leurs erreurs et à en retirer les leçons, tout en construisant une jolie relation d'amitié et de confiance. Keating, avec son humour à froid de grand susceptible a pas mal de prestance, malgré des côtés plutôt rebutants... Un pari risqué, d'ailleurs, car, surnommé Bloody Blackwood, il a tout de même tué un homme et se vautre depuis dans l'alcoolisme. Mais son souci de rédemption le conduit aussi travailler à la réparation de ses fautes, bon an, mal an, et ce grand spécimen de mauvaise graine éruptif gagne ses galons de héros quand même.
J'avoue avoir eu plus de mal avec l'héroïne, Camille, plus difficile à cerner et qui ne m'a pas particulièrement touchée - trop lisse et trop pâle malgré sa posture de rebelle, pas assez creusée à mon goût. Par contrecoup, je n'ai pas très bien saisi ce que Keating Blackwood lui trouve.
Au bout du compte, cette intrigue m'a paru un rien tirée par les cheveux et parsemée de maladresses. Certains personnages secondaires sont trop caricaturaux, avec cet ancien fiancé bête à manger du foin et tout gonflé de son importance ou cette famille si fielleuse qui aurait gagné à un brin de nuances. D'autres tirent largement leur épingle du jeu : le duc de Greaves parcourt l'histoire de sa nonchalance caustique et racée, et il me tarde de lire le tome 3 pour le connaître davantage.
 / 5

mardi 1 juillet 2014

Partie d'échecs de Suzanne Enoch


Tome 1 de la série "Les rebelles"
J'Ai Lu - Février 2014
Titre original : A Beginner's Guide to Rakes
Résumé éditeur : Oliver Warren a beau être un joueur habitué à masquer ses émotions, son coeur s'emballe face à Diane Benchley. La jeune femme désemparée qu'il a séduite puis abandonnée à Vienne deux ans plus tôt s'est métamorphosée en une ambitieuse décidée à lui faire payer sa lâcheté. Elle compte ouvrir un club de jeu à Londres avec l'argent qu'il lui prêtera. Et s'il avait l'idée de refuser, elle rendrait publique une lettre très compromettante. Furibond mais piégé, Oliver s'embarque dans cette folle aventure au côté de cette femme sublime qu'il a trahie de la pire façon, mais qu'il n'a jamais pu oublier.
L'histoire
Franchement, ce roman est une bonne surprise.
Ce que j'ai apprécié, c'est que l'histoire d'amour est presque cérébrale
Oliver et Diane, ont, en quelque sorte, sauté l'entrée et le plat pour passer directement au dessert deux ans auparavant. Échaudés l'un comme l'autre par leur relation passionnelle, trop jeunes et immatures pour mener l'aventure jusqu'au bout, ils se sont perdus de vue, l'un convaincu d'avoir fait le bon choix, l'autre complètement anéantie.
Diana, en deux ans, a eu le temps de fourbir ses armes. De jeune veuve sensible et vulnérable, elle s'est transformée en redoutable guerrière prête à tout pour s'imposer dans ce monde d'hommes, celui des clubs de jeux, incontournables lieux sociaux pour l'élite anglaise de ce temps. Prête même à signer un pacte avec le diable en la personne de son ancien amant.
Diana n'est pas de ces créatures fragiles qui peuplent les romances. C'est une femme forte, fière, qui remet continuellement Oliver à sa place, celui d'un étranger dont elle n'attend rien, si ce n'est une aide financière et logistique. Entourée d'une armée de jeunes femmes fragilisées par un monde cloisonné, elle fait de la création de son club le but de sa vie et son moyen d'accéder à une indépendance inattaquable.
Oliver est un drôle de personnage, une de ces personnalités que je trouve assez fascinante. Fin, diablement intelligent, manipulateur et retors, il sait analyser le jeu complexe que mène la belle Diana sans se laisser déstabiliser. Doté d'un humour caustique et rugueux, sa langue insolente est aussi acérée que celle de sa belle adversaire. Et de la finesse, il en faut lorsque, peu à peu, il prend conscience de ses désirs qui sont loin d'être réalisables pendant une bonne partie de l'histoire.

Mon sentiment
Certaines scènes sont vraiment très joliment racontées : le ballon, le bain froid, ou le plafond, par exemple. Suzanne Enoch écrit d'une plume alerte, teintée d'ironie, et sait mettre en scène des personnages très différents les uns des autres, et les nombreux seconds rôles donnent beaucoup de vie à l'ensemble.
C'est vrai que ce roman n'est pas très tendre. Ni très sensuel, ni vraiment romantique. En fait, l'écriture m'a fait penser à Cecilia Grant.
Diana et Oliver se séduisent par leur prestance et leur facultés d'analyse et d'anticipation, leurs jeux d'esprit et leurs défis. Chacun a une personnalité marquée, et vraiment très bien rendue, Avec beaucoup de défauts, certes, mais aussi une sacrée dose de bon sens, ce qui les rend au final assez attachants.
Cette entrée dans la série, avec la création, depuis ses débuts, du Tantale Club, m'allèche en tout cas assez pour que je poursuive avec les tomes suivants. 
, 75 / 5