Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

vendredi 31 janvier 2014

L'homme de l'ombre d'Elizabeth Hoyt



Tome 4 de la série "Les fantômes de Maiden Lane"
J'Ai Lu - Janvier 2013
Résumé éditeur : Winter Makepeace, le directeur de l’hospice des enfants trouvés, est un homme au sérieux irréprochable, mais les dames patronnesses du comité de soutien lui reprochent son manque d’expérience des mondanités. Aussi, lady Isabel Beckinhall, jeune veuve pleine d’entrain, est-elle chargée de procéder à son éducation. Sous sa férule, Winter est censé apprendre l’art de la conversation et de la flatterie, afin de solliciter les riches mécènes. Il va apprendre tout autre chose. Et Isabel est loin de se douter que derrière sa façade guindée se cache un tout autre personnage....

Lu en VO
Ici, Winter Makepeace, le frère de Temperance et de Silence, tient le haut de l'affiche, aussi envoûtant que le laissaient présumer les rencontres des tomes précédents. Ascète des temps modernes (nous sommes dans la première moitié du 18ème siècle), il se consacre, corps et âme, à son idéal de justice et d'humanité, bridant tout élan de tendresse ou de sensualité, dans une pauvreté toute de rigueur et de sacrifice. 
Vu comme ça, ce personnage fait pensum, on se dit presque que c'est trop saint-sulpicien !
Mais il ne faut pas s'y laisser prendre ! 

Le Lord des ténèbres d'Elizabeth Hoyt




Tome 5 de la série "Les fantômes de Maiden Lane"
J'Ai Lu - Septembre 2013
Résumé éditeur : Godric Saint-John a fait un mariage de convenance. Sitôt les noces célébrées, sa femme est partie à la campagne, et depuis il mène sa vie à Londres. Une vie pas ordinaire, puisqu'il n'est autre que le fameux fantôme de Saint-Giles, ce justicier masqué qui protège les plus défavorisés. Un jour, sans crier gare, lady Margaret débarque chez lui, accompagnée qui plus est de toute une smala. Impossible pour Godric de se livrer à ses activités clandestines tant qu'elle réside sous son toit. Elle doit repartir ! Mais Meg est aussi ravissante que têtue, et elle poursuit un but secret ...

Lu en VO
Si on a lu les tomes précédents, on se souvient de ce poussiéreux Godric St. John : aussi dolent que son intérieur ou que ses occupations d'ermite cérébrale, un spécimen ingrat de l'espèce virile, un fantôme sombrant dans la misère affective du deuil impossible. Bref, un vrai tue-l'amour...
Or : C'est Godric Saint-John qui rattrape Lady Margaret évanouie lorsqu'elle apprend la mort de son amant dans le tome 4.

Le Duc de minuit d'Elizabeth Hoyt



Tome 6 de la série "Les Fantômes de Maiden Lane"
J'Ai Lu - Février 2014
Finaliste catégorie Historical Romance aux Rita Awards 2014
Résumé éditeur  : La jeune Artemis Greave n’a aucun moyen d’aider son frère, interné dans l’horrible asile de Bedlam. Un soir, Artemis et sa cousine Penelope sont sauvées d’une agression par un individu masqué, costumé comme Arlequin. le célèbre fantôme de Saint-Giles ! Quelques temps plus tard, Artemis, découvre qu’il n’est autre que le duc de Wakefiled qui courtise sa cousine. Forte de cette découverte, elle le somme de l’aider à libérer son frère sinon elle révélera sa double identité...
Lu en VO
Comme toujours dans cette série, le roman s'ouvre sur une intervention musclée du Fantôme à la rescousse de gentes demoiselles dans les ruelles sombres de Saint-Gilles. Une énième rencontre entre le Duc de Wakefield et Artémis. Un moment charnière pour tous les deux. Si elle ne le reconnaît pas immédiatement, on comprend très vite que son intérêt à lui s'éveille.

L'épouse secrète de Terri Brisbin

Tome 3 de la série "Les Dumont"
Harlequin - Décembre 2013
Résumé éditeur : Lincolnshire, Angleterre, 1198 Depuis deux ans, Catherine, amnésique, est enfermée au couvent, sans savoir comment elle est arrivée là et pourquoi. De son passé tout le monde refuse de lui parler, y compris le comte et la comtesse de Harbridge, qui habitent le domaine voisin et l’ont prise sous leur protection. Sans nom et sans fortune, Catherine a accepté son destin et envisage de prononcer ses vœux. Jusqu’au jour où, invitée au château par la comtesse, elle croise le chemin de Geoffrey, le jeune frère du comte. Et c’est le coup de foudre. Hélas, pour entériner la riche dotation que vient de lui faire le roi Richard, Geoffrey doit impérativement épouser l’héritière d’une grande famille de France. D’ailleurs, plusieurs des prétendantes doivent être reçues avec faste au château, parmi lesquelles il lui faudra choisir sa future femme… 
L'histoire
Tome 3 de la série des "Dumont", où nous faisons la connaissance de Catherine, la sœur de William-Royce, le héros du tome 2. Nous avons entendu parler de cette jeune femme dès le tome 1, puisqu'elle est le levier actionné par le Prince Jean pour pousser William à sa conduite ignominieuse envers Emalie.
Catherine de Severin vit depuis trois ans dans le château du comte et de la comtesse de Harbridge (Christian et Emalie du tome 1). Aujourd'hui âgée de 18 ans, elle se défend d'aimer Geoffrey, le frère cadet du comte, destiné à épouser une héritière pour des raisons politiques, en ces temps troublés où la France et l'Angleterre sont prêts à se déchirer sur les questions de l'Anjou et de l'Aquitaine. Geoffrey, par un tour de passe-passe fort rare à l'époque, est devenu l'héritier de son frère aîné pour les domaines continentaux de la riche famille Dumont. Cette famille côtoie donc les puissants de ce monde.
Au fil des quelques visites du jeune homme, Catherine et lui ont noué une solide amitié. Amitié qui s'est transformée, à présent, en sentiment amoureux. Catherine souffre d'une sévère amnésie sur les événements qui l'ont amenée à quitter son frère William, mais elle sait qu'elle est démunie face aux exigences dues au rang de Geoff. Elle est donc résolue à entrer au couvent. Mais lorsque le prince Jean la menace de nouveau, le sang de Geoff ne fait qu'un tour ! Il se résout à l'emmener sur le continentafin de prêter allégeance à Richard, le roi d'Angleterre.

Mon sentiment
Vous l'aurez compris, l'intrigue de ce roman est riche. Plus riche en événements et en imbrications politiques que les autres. Premier atout. J'aime bien les histoires qui ont un vrai contexte historique !
L'héroïne Catherine n'est pas une bécasse malgré sa douceur. Elle sait qu'elle aime Geoff, elle sait que rien n'est possible, elle connaît ses limites. Deuxième atout : Catherine n'est pas une pleurnicheuse !
Le Prince Jean, malgré la rareté de ses apparitions, campe un méchant très convaincant, Ce genre de méchant puissant, cynique et réellement dangereux qu'on n'aimerait pas croiser au coin d'un sombre corridor. Troisième atout : le danger est réel !
Encore une fois, une héroïne au passé lourd et traumatisant. Quatrième atout : ça lui donne de l'épaisseur.
De quoi déjà passer un bon moment de lecture.
Mais je ne suis, encore une fois, pas tout à fait conquise.
Geoffrey, le jeune héros, ne fait clairement pas le poids face à Jean. Si son grand frère Christian ne l'avait pas secondé, je me demande bien comment il s'en serait sorti ! D'ailleurs, j'ai clairement préféré les pages qui mettaient Christian en scène. 
Si Geoff change agréablement de ces héros omnipotents qui d'un coup de lance défont tous les vils dragons, mais, s'il y a une chose que je n'aime pas, c'est que le héros doute autant de sa demoiselle. Son sentiment pour elle ressemble un peu à un feu de broussailles.
Le coup de l'amnésie, dans deux livres à suivre de la même série, m'a aussi un peu refroidie. j'aurais préféré que l'héroïne se coltine tout de suite avec son passé, le récit aurait peut-être gagné en intensité.
Au final, une bonne et honnête petite récréation médiévale, un peu longuette parfois... Pas inoubliable. 
, 75


mercredi 29 janvier 2014

Un alibi de charme d'Amanda Quick

J'Ai Lu - Juin 2005
Résumé éditeur : Lorsqu'il apprend que sa fiancée s'est enfuie avec un autre homme, sir Arthur Lancaster ne perd pas une once de son flegme légendaire. Après tout, explique-t-il aux membres de son club, sidérés, il faut appliquer à la recherche d'une épouse la même logique que dans les affaires. Une bonne épouse a les mêmes qualités qu'une dame de compagnie. Il suffit donc de s'adresser à une agence spécialisée et de faire son choix parmi toutes ces candidates ! En réalité, Arthur ne cherche nullement à se marier. Il a besoin d'un alibi : une femme qui passerait pour sa fiancée, le temps de démasquer un assassin et de le mettre hors d'état de nuire... Elenora Lodge, que lui présente l'agence Goodhew et Willis, semble parfaite pour le rôle. Elle a du cran, de l'humour et n'est pas désagréable à regarder. Un peu trop, même !
Mon sentiment
Un court moment de lecture agréable, avec une enquête, du mystère, et deux héros atypiques, comme les aime Amanda Quick : l'un, froid comme un iceberg et complètement introverti, l'autre, forte tête et indépendante. 
Je ne me suis pas ennuyée, mais pas passionnée non plus. Les caractères, trop rapidement esquissés, les dialogues, moins enlevés que d'ordinaire, m'ont semblé manquer de poigne, comme si le roman avait juste été esquissé et qu'il lui manquait une étape d'écriture et un peu de rembourrage. J'ai aussi trouvé que le côté suspens était d'avantage exploité que les relations entre les deux héros, et du coup, je suis restée un peu sur ma faim.
Mais, bien écrit, avec des scènes très cinégéniques (j'ai adoré les scènes souterraines), et judicieux amené, c'est tout de même un bon roman de transition - et puis, quand on aime Amanda Quick, il faut les avoir tous lus, pour encore mieux apprécier ses perles !
 , 5 / 5

Séduite d'Amanda Quick

J'Ai Lu - Mai 2017
Titre VO : Ravished
Résumé éditeur (Traduction everalice) : C'était une beauté impétueuse, trop innocente pour savoir qu'elle jouait avec le feu...
Des confins confortables d'un petit village de bord de mer à la cohue étincelante des soirées mondaines de Londres, voici la passionnante histoire d'un couple mal assorti... prêt à découvrir les délires de l'amour.
Il ny avait aucun doute. miss Harriet aviat besoin d'un homme. Quelqu'un de puissant et d'intelligent qui pourrait l'aider à mettre en déroute les voleurs sans scrupule qui utilisaient ses grottes bien-aimées pour cacher leur butin. Mais lorsque Harriet convoqua Gideon Westbrook, Vicomte St. Justin, pour qu'il lui vienne en aide, elle ne pouvait pas savoir qu'elle invoqué le diable en personne.
Surnommé La Bête de Blackthorne Hall à cause de son visage défiguré et de son passé sulfureux, Gideon était fort, féroce, et connu être dangereux. pourtant, Harriet ne pouvait se résoudre à le craindre. Car dans son regard d'ambre, elle décelait une douleur sauvage qu'elle rêvait de panser... et une passion aigüe à laquelle elle brûlait de répondre. A présent, prisonnière de l'étreinte de la bête, Harriet doit trouver un moyen de gagner son coeur - et d'échapper aux pièges mortels d'un scélérat rusé qui voudrait les séparer pour toujours.
Lu en VO.
Prenez d'abord une intrigue intelligemment menée, avec plusieurs mystères, ciselée de grottes marines, de clairs de lune, de poursuites, mais aussi de découvertes paléontologiques, de poussière et grands bals londoniens (bref, de quoi largement donner envie de tourner toutes les pages sans s'arrêter une minute !), qui enchâsse ses deux héros, deux purs trésors quickiens, très séduisants.

Le plus doux des malentendus d'Anne Gracie

Tome 1 de la série "Les sœurs Merridew"
J''Ai Lu - Août 2009
Résumé éditeur : - Mademoiselle Merridew, dites-vous ? Et vous souhaitez voir Sa Grâce ?
Prudence se trouble sous le regard hautain du majordome. Se présenter à l’improviste, à neuf heures du matin, chez un personnage aussi important que le duc de Dinstable est terriblement inconvenant. Mais c’est l’avenir de ses soeurs qui est en jeu. Et à présent, il est trop tard pour reculer...
- Qui est cette charmante visiteuse, Bartlett ? lance soudain une voix masculine.
Un homme vient d’apparaître dans le hall. Grand, brun, il serait plutôt séduisant si sa tenue débraillée et sa barbe naissante ne laissaient supposer une vie dissolue. En outre, Prudence n’aime pas du tout la façon dont il détaille sa silhouette, jaugeant ses formes d’un œil appréciateur. Et dire qu’elle a jeté son dévolu sur le duc de Dinstable en raison de sa réputation d’ermite et de célibataire endurci !
Mon sentiment
Un sentiment général un peu mitigé : les situations ou les caractères manquent généralement de profondeur, mais le tout se situant dans un registre plutôt superficiel, cela passe très bien quand on a envie d'une lecture sans prise de tête !
Jules (personnellement, j'ai eu du mal avec ce prénom tout au long de l'histoire), fringant héros et séducteur professionnel, tout en regards troubles et sourires éblouissants, se déguste comme une bonne petite friandise croustillante, espiègle et impertinent. Ses saillies pleines de charme, d'insolence et d'humour m'ont régulièrement fait sourire -et rire. J'ai clairement succombé, comme Prudence !
L'amour qu'il éprouve pour Prue le rend encore plus attendrissant : il succombe à ses charmes, la parant de toutes les qualités, irrésistiblement attiré par des attraits que lui seul perçoit. Avec son irrésistible insolence, il surnomme l'inconsciente, qui joue avec la vérité quitte à se retrouver dans de drôles de situation, Miss Imprudence. Prudence-Imprudence, ou l'art de distordre la vie pour se frayer un chemin vers le bonheur.
Étonnamment, ce frais petit roman évoque aussi, sans mâcher ses mots, une thématique assez grave sur la condition féminine, et enfantine, en but à la violence domestique.
Le tout est écrit avec assez de maestria pour en faire un divertissement de bonne qualité, même si, à mon avis, les "malentendus" évoqués par le titre prennent effectivement un peu trop de place par rapport à la romance.
, 25 / 5



Le gardien de Margaret Mallory

Tome 1 de la série "Le retour des Highlanders"
Milady - Juillet 2012
Résumé éditeur : Après cinq ans passés à se battre sur le continent, Ian MacDonald revient sur son île natale de Skye, où il trouve son clan en péril. Bien décidé à réparer ses erreurs de jeunesse, il doit déjouer les manigances d’un adversaire sans scrupules, et faire face à Sìleas, l’épouse qu’il a délaissée pour partir au combat. Une surprise attend Ian : la gamine maigrichonne qui le suivait partout comme son ombre et qu’il a dû épouser à la suite d’un malentendu, est devenue une jeune femme aussi ravissante que farouche.

Si j'ai apprécié l'entrée en matière, cet épilogue plutôt alléchant avec les prédictions de la devineresse édentée et ses formules lapidaires sur les histoires d'amour à venir, la suite m'a semblé... looooongue ! 
Et surtout enfantine. J'ai eu l'impression que les héros avaient oublié de grandir, sans doute parce qu'ils ne cessaient de se référer à leurs relations d'enfance. Du coup, ils semblent.. comment dire? Très jeunes dans leurs têtes !
Jusqu'au chapitre 8, j'ai cru que ça n'allait jamais décoller, l'intrigue restant réduite au strict minimum sur le mode d'un "je le/la veux mais pas moi" répétitif et contraint, et un contexte historique réduit à la portion congrue. Quand ça remue enfin, rien de bien nouveau sous le soleil des Highlands : des dissensions classiques, sans oublier des dialogues assez étonnants pour des personnages censés évoluer au début du 16ème siècle (du genre "faire une balade, à quoi tu joues, je ne te le fais pas dire,etc..."). Toute petite petite ambiance historique donc... Dommage.
Je lirai sans doute la suite, mais pas tout de suite, car je sens que je risque d'être en core plus énervée - et pas gentille - si ça ne s'améliore pas ! Alex, Duncan, et... Connor, en janvier 2014, vont devoir m'attendre quelque temps dans un petit coin de ma PAL !
Pour faire en core plus court, ce roman ne m'a pas du tout convaincue. La preuve...
 / 5





mardi 28 janvier 2014

La maîtresse cachée de Mary Balogh



Tome 3 de la série "La trilogie des maîtresses"
J'Ai Lu - janvier 2015 (édité en tome 1)
Titre VO : The Secret Mistress (Juillet 2011)
Résumé éditeur  : Comment un homme aussi sérieux que le comte de Heyward, qui ne croit pas à la passion, pourrait-il s'entendre avec Angeline, jeune fille exubérante qui affectionne les tenues extravagantes, fait peu cas des convenances et rêve du grand amour ?

Lu en VO

L'histoire
Dans cet opus, Mary Balogh raconte l'histoire d'Angeline, la sœur Dudley, et du comte de Hayward. Ces personnages, si l'on a lu les deux tomes précédents, ne sont pas inconnus, puisqu'ils y prennent largement leur place. Ce préquel nous présente donc les protagonistes de la famille Dudley six ans avant le tome 2 et deux ans avant le tome 1. 
Angeline, dont on connaît déjà la volubilité anxieuse et le goût atroce en matière de chapeaux, dont on apprend aussi un petit quelque chose en plus à la fin du tome 2, a ici 19 ans et se prépare à entamer son entrée dans le monde. Jusqu'ici très préservée, cantonnée dans le domaine d'Acton Park,, elle ne rêve pas de débauché ou de charmant dandy... Non, ses frères, Jocelyn Dudley, duc de Tresham, et Lord Ferdinand Dudley, lui en démontrent suffisamment la vacuité, bien qu'elle les aime tendrement. Elle veut un homme solide et qui la rassure, un homme bien sous tout rapport, bref, un vrai gentleman.
J'étais vraiment très curieuse de lire ce tome, qui n'est pas un exercice facile, puisque le couple d'Evangeline et de Hayward est largement bien installé dans les tomes 1 et 2, ce qui laisse peu de place au mystère... Mais on peut compter sur l'écriture enlevée de Mary Balogh pour tirer son épingle du jeu. 
Le décor est vite planté du côté d'Edward :
London in the spring was the great marriage mart, and he had come to shop.
Tandis que du côté d'Angeline, c'est le coup de foudre... (Le premier chapitre, délectable, est hilarant !)
Indeed, she was going to marry him[...] Love would find a way[...]
[...]Oh ! She hoped she would see him again. How could she possibly marry him if she did not?
Le tout couronné par les paroles d'Eunice, la meilleure amie d'Edward :
The rest of the drama has to be written.
Mon sentiment
D'un scénario fort simple, sans événement particulièrement extraordinaire, Mary Balogh fait une fable lumineuse et très enjouée, sensuelle et vivante. Emportée par la grâce, l'intelligence et le romantisme frais des scènes, j'ai lu le tout avec délectation. 
On est loin de la noirceur de certains de ses autres romans, où les héros sont habités par de sombres antécédents
 Angeline sait rire d'elle-même, elle est impulsive et entière, touchante et fragile, authentique et tendre, pleine de charme et d'humour (voir son histoire de taureau ou sa première danse avec Edward et ce qu'il advint de sa cheville) et surtout, c'est un vrai moulin à paroles . Elle se voit comme une grande bringue au teint basané et au goût épouvantable. 
Edward, lui, se voit comme un homme compassé, à la pointe de la correction, un vrai "rabat-joie" sans humour, et qui veut se marier le plus raisonnablement du monde avec sa meilleure amie.
Edward half expected to see dust emerge from his mouth along with the words. [...] He sounded pompous. Of course, he sounded pompous. He always did, did he not?
Il n'est pas spécialement très beau, ni dandy, ni charmant. Tout en modestie, il ne se sent pas toujours à sa place dans ce costume de comte imposé par la mort prématurée de son frère aîné. Mais doté d'un vrai sens de l'honneur, il éprouve un amour profond pour ses proches.
Leur rencontre est improbable (la première perception qu'Edward a d'Angeline m'a fait mourir de rire - cf le fameux chapitre 1). Pendant la majeure partie du roman, elle ne lui voit que des qualités, il ne lui voit que des défauts. Non, leur histoire d'amour n'est pas gagnée et Angeline, débordante d'amour, n'est pas au bout de ses peines. Elle en arrive même à mettre en place un drôle de stratagèmes pour juguler sa peine lorsqu'il refuse... Bref... Je ne peux pas tout raconter malgré mon envie ! 
En plus de cette histoire vraiment charmante, j'ai aussi simplement adoré retrouver Jocelyn, le héros du tome 1 qui est l'un des plus personnages les plus charismatiques de l'univers baloghien. Et fait rare dans les romans de Mary Balogh, on a aussi droit à une romance secondaire qui intervient dans le dernier quart du roman, entre deux autres personnages.
Si je ne place pas cet opus dans mon panthéon baloghien, c'est à cause de la rupture occasionnée par le séjour en campagne. J'ai un peu perdu de vue le personnage d'Angeline, dont les motivations m'ont semblé un peu obscures, dans un style qui  s'alourdissait de discours trop redondants. 
Mais les trois premiers quarts du roman sont vraiment une réussite et l'épilogue est un régal - j'ai juste regretté de ne pas y recroiser Jocelyn et Ferdinand.
 / 5



No Man's Mistress de Mary Balogh

Tome 2 de la série "Mistress Trilogy"
Berkley - Août 2001
Résumé éditeur (Traduction everalice) : Lord Ferdinand Dudley a l'habitude d'obtenir ce qu'il veut - jusqu'à ce qu'il essaye de réclamer le domaine qui lui revient à la séduisante Lady Viola Thornhill. Refusant de lui céder la demeure qu'elle considère comme sienne - et ne voulant pas entendre parler de mariage - Viola sait que c'est une bataille qu'elle ne peut pas se permettre de perdre. Chaque jour partagé sous le même toit génère sa part de frustration - et de tentation - tandis que les deux camps dans cette lutte de volonté trouvent une solution en fusionnant dans les flammes éclatantes de la passion.:

Lu en VO
L'histoire
Pas facile de donner un avis sur un roman quand on risque d'en spoiler la majeure partie, et je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de la découverte, surtout que la présentation de la quatrième de couverture est plus qu'allégée, et n'en dit que très peu.
Mary Balogh élabore une variation sur le thème du pari et du risque, en quelque sorte : le héros hérite du domaine suite à un jeu de cartes, l'héroïne est ce qu'elle est suite à des défauts de paiements de dettes de jeu familiales, leur première rencontre a pour enjeu une parure de marguerites, et leur jeu de séduction s'organise autour d'une vraie confusion des genres, maniée par Mary Balogh d'une main de maître - parade de séduction et inversion des genres.

Mon sentiment
Sans entrer dans les détails, donc, je dirais que ce roman plaira, certainement. On y retrouve toute la palette talentueuse de Mary Balogh, bien équilibrée, entre son écriture fouillée, son scénario riche, ses personnages développés et attachants. 
Si je n'ai pas tout à fait adhéré à son histoire, c'est complètement de mon fait : j'ai un peu de mal avec certains profils de personnages, et Viola en fait partie. Dire qu'elle en fait voir de toutes les couleurs à Ferdinand est un euphémisme, ce que je lui pardonne difficilement, contrairement à lui, incarnation parfaite du pur chevalier, charmant et casse-cou, prêt à tout pour s'attacher sa belle. Un héros à l'esprit curieux et idéaliste. Et puis, sans en rien dévoiler non plus, la fin m'a vraiment semblé peu crédible.
Le plaisir de retrouver Jocelyn Dudley, le Duc de Tresham, le frère aîné du héros, a été pour beaucoup dans mon plaisir de lectrice : toujours aussi intense, on le retrouve quatre ans après son mariage avec Jane. Il faut le voir en père de famille, tout à sa morgue aristocratique, tandis que de deux doigts, il caresse doucement le dos de son bébé perché sur son épaule ! Un pur régal. Et qui m'a confirmé que des deux tomes lus pour l'instant, le premier est vraiment exceptionnel ! Même si celui-ci est aussi très réussi - mais correspond moins à mes goûts...
 / 5



More than a Mistress de Mary Balogh

Tome 1 de la série "Mistress Trilogy"
Dell - Juin 2001
Résumé éditeur (Traduction everalice) : Jane fait sursauter le Duc de Trescham pendant un duel. Distrait, il est blessé au pied. Pour punir cette fille de domestique, le duc insiste pour qu’elle devienne son infirmière pendant trois semaines. Mais elle n’est pas du tout celle à qui il s’attendait, elle est la seule qui ose lui résister. Jane Ingleby est trop hardie pour être une domestique, il remarque ses manières distinguées, qui sont des indices quant à sa réelle identité. Elle essaie de se faire la plus discrète possible lorsque les visiteurs évoquent un scandale en Cornouailles, impliquant une demoiselle Sarah Illingston, qui aurait cambriolé la maison de son tuteur et tué son héritier. Jane et le duc se découvrent des points communs et une certaine attirance. A la guérison de Jocelyn, Jane a trois possibilités : faire sa propre place dans le monde, accepter l’aide du duc pour devenir chanteuse ou bien être sa maîtresse.: 

Lu en VO

L'histoire
Le début du roman nous fait pénétrer dans une espèce de comédie sentimentale au scénario rodé : une jeune femme, menacée et obligée de changer d'identité, se voit contrainte d'assister un homme qui, selon toute vraisemblance, se trouve à des années lumières de son statut social.
Elle, c'est Jane Ingleby, redoutablement efficace lorsqu'il s'agit de clouer le bec à un interlocuteur pénétré de son bon droit. Ses mérites ne s'arrêtent pas là, tant s'en faut, et c'est une héroïne comme je les aime qui prend vie peu à peu - opiniâtre, courageuse, lucide, digne, tendre, sensible et passionnée. Face à elle, l'insurpassable, l'extraordinaire Jocelyn Dudley, Duc de Tresham, à la mâle arrogance, à la hautaine froideur, qui manie le monocle, le pistolet ou les poings comme les mots, à la manière d'une lame très affutée. Qui peut et qui sait blesser. Quel magnifique specimen baloghien, à la mesure, j'imagine, de son Wulfric Bedwyn de Slightly Dangerous

Mon sentiment
Un gros coup de cœur, encore une fois avec un roman de Mary Balogh... et un signe qui ne trompe pas : quelques heures après avoir fini ce roman  mais je ne cessais de me le remémorer, dans une sorte de rêve éveillé. La dernière phrase lue, je n'ai eu qu'une envie : le relire immédiatement.
Le roman, très construit, une fois encore, prend place pour les deux premiers tiers dans des lieux clos : la demeure magnifique du duc, puis la maison de Jane, mais ce huis-clos, loin d'être étouffant, permet aux héros de se produire dans un élégant et jubilatoire ballet de dialogues, d'intentions et d'interrogations, qui va les conduire à se dévoiler. 
Dans la dernière partie, nous retrouvons la scène londonienne, pour un épilogue très attendu... Tout se joue là, sur le devant de la scène sociale, où les personnages doivent reprendre leur place, abandonnée pour un temps. 
Car ces deux êtres, catapultés l'un vers l'autre par la grâce d'un duel avorté, sont amenés, pour mieux s'extraire de leur chrysalide, à devoir s'exclure de leur monde, à faire l'impasse sur tous leurs automatismes : Jocelyn est reclus chez lui à cause de sa blessure, puis il rejoint Jane dans une nouvelle réclusion, plus intime, amoureuse, et sexuelle, au coeur de leur petite maison londonienne. Chacun est prisonnier de son histoire et de son passé, et c'est à force d'amour et de tendresse qu'ils parviendront à s'exprimer tout ce qui fait leur identité, à faire de leur dualité une profonde unité - comme leur véritable nom, celui que personne, ou presque, ne prononce jamais.
Everyone should know what it is to be called by  name. By the name of the unique person one is at heart.
 dit Jane lors de leur première scène d'amour. 
"The moment in which the plurality of we would become singular."
L'identité comme une révélation, ou une renaissance. 
Romantisme et passion traversent ces pages, et Mary Balogh ne se contente pas d'un seul registre. Elle utilise la tendresse comme la cruauté, la souffrance et l'espoir, l'humour, la tristesse, et tous les ressorts psychologiques de ses personnages sont merveilleusement rendus dans un texte charnu et délicat à la fois. Quel talent, elle me retourne ! Hypnotisée, subjuguée !
 / 5



lundi 27 janvier 2014

Secret ardent de Beverley Kendall

Tome 3 de la série "Les séducteurs"
Milady - Juin 2014
Titre VO : An Heir of Deception (Season Publishing - Avril 2012)

Résumé éditeur : La vérité sort de la bouche des enfants…
La veille de son mariage, lady Charlotte est victime d’un affreux chantage : si elle épouse le duc d’Hastings, la famille de ce dernier sera éclaboussée par un scandale sans précédent. Pour préserver l’honneur de son fiancé, elle le plante devant l’autel et s’enfuit en Amérique. Accablé par le chagrin, le duc s’adonne à la débauche et sa réputation de libertin n’est bientôt plus à faire. 
Cinq ans après sa fuite à l’anglaise, Charlotte revient en Angleterre. Mais elle n’est pas seule. Quand elle présente au duc le petit garçon dont il ne soupçonnait pas l’existence, il jure qu’il ne lui pardonnera jamais. Pourtant, il est plus attiré que jamais par sa fiancée d’antan… 
Lu en VO
Dommage, le résumé éditeur français est beaucoup trop explicite, si vous le pouvez, zappez-le !

L'histoire
Mention spéciale pour Alex Cartwright, le marquis d'Avondale. Ah, Alex, le charmant, l'espiègle, le solaire du tome 2, ici, n'est plus lui-même. Vous saurez pourquoi dans quelques lignes, quoique, je m'en voudrais de gâcher le plaisir de la découverte.
Beverley kendall a entamé son histoire avec une grande maestria : je m'attendais à une petite popotte qui ronronne entre sa jumelle et lui, une joliette histoire de séduction, un peu sur le mode du tome 1. 
Eh bien non, pas une popote qui potine, plutôt un violent raz-de-marée, à l'image de celui qui engloutit le héros dès le prologue. Entre le tome 2 et celui-ci, des années ont passé, avec en entre-deux la jolie nouvelle All's Fair in Love & Seduction qui nous amène au seuil du drame qui frappe ici le beau et séduisant marquis éperdu d'amour. Puis cinq années passent encore, avant les retrouvailles des deux héros de l'histoire.

Mon sentiment
J'ai clairement adoré ça, ces trous, ces creux dans le temps, ces silences, ces mystères, ces non-dits. Cette création de l'attente.
De fait, la construction première de leur relation, évacuée, n'est pas le moteur de la romance. Non, il s'agira là d'une reconquête, celle d'une femme qui a commis une lourde erreur et qui va se battre pour renaître dans le cœur de cet homme farouchement blessé.
Alex n'est plus que l'ombre de lui-même, et le voir ressusciter aux côtés de son aimée a été une merveilleuse aventureuse. Alors sans doute, ce roman n'est pas parfait, j'y ai trouvé quelques maladresses (notamment les motivations de Charlotte qui me semblent un peu faciles, le traitement fait au petit garçon de l'histoire, peu exploité je trouve, ou les pardons généralisés qui balayent un peu facilement des années de souffrance, à mon avis) . Mais tant d'autres éléments m'ont plu, et surtout, la fin qui laisse entrevoir une suite avec la sœur jumelle de Charlotte, Kathie, et le mystérieux américain Lucas Beaumont, que je retrouverai l'univers de cette famille avec bonheur.
Le tome 4 est déjà dans ma PAL... Affaire à suivre...
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Désir ardent de Beverley Kendall



Tome 2 de la série "Les séducteurs"
 Milady - Février 2014
Titre VO : A Taste of Desire (Janvier 2011)
Résumé éditeur : Lady Amelia Bertram a beau être connue comme la beauté la plus effrontée de la haute société, elle se scandalise elle-même lorsqu'elle dénigre les performances sexuelles de Thomas Armstrong, un célibataire très en vue, au beau milieu d'une salle de bal pleine à craquer. Mis au défi, le jeune homme n'a qu'une hâte : prouver à la jeune femme qu'elle a été mal renseignée. Il propose à son père d emmener l'insolente dans sa demeure à la campagne, afin de lui donner, sous la surveillance d'un chaperon, quelques leçons de savoir-vivre. Le père d'Amelia cherchait justement un bon parti susceptible de prendre sa fille en charge pendant son absence...

Lu en VO

L'histoire
Le magnifique Thomas Armstrong, le frère aîné de Missy, est loin d'être un inconnu pour qui a lu le tome précédent de la série. Charismatique, sûr de lui, et d'un caractère plutôt éruptif, il fait partie de ce trio d'amis qui n'a aucune intention de se laisser passer la bride au cou (Le nom de la série en VO - The Elusive Lords : les Lord insaisissables - est à ce propos beaucoup plus évocatrice qu'en VF, ce dernier faisant presque contre-sens). 
Ami et partenaire financier du père d'Amelia, il a rencontré cette dernière lors d'une rencontre mémorable dans le tome 1 qui m'avait laissée plus que dubitative. La bourrique a du caractère et ne mâche pas ses mots : douceur, respect d'autrui, retenue, sont des mots inconnus de la donzelle. C'est une langue de vipère, froide, qui tape là où ça fait mal.
Pas de chance pour elle, elle va devoir faire face à un mâle au sang chaud, qui peut se montrer violent (mais pas avec elle, je fais référence à une sacrée bagarre du tome 1), très éruptif, protecteur et ultra-possessif. Voyez le côté homme des cavernes? C'est ça.
Or par deux fois elle a humilié, voire insulté, le beau vicomte, la seconde publiquement, et lorsque l'opportunité de punir la rebelle, en la domptant un peu, se présente, Lord Thomas, peu enthousiaste, mais quoique..., se lance dans l'aventure.
Dès lors, tout tourne autour de leurs relations qui prennent une tournure fort passionnée. Car, malgré les mots plus qu'aigre-doux qu'ils échangent sans même qu'on y perçoive une miette de sympathie, la tension entre eux est palpable, l'atmosphère chargée, et les épidermes picotent rapidement. Avant même que les héros tombent amoureux, leurs hormones interagissent avec vivacité... et les poussent quasiment dans les bras l'un de l'autre sans pour autant qu'ils cessent de s'adresser des noms d'oiseaux.  Le tout monte en puissance, et quoique j'aurais aimé qu'il y ait davantage de place laissée à la construction sentimentale de leur relation, ces chauds-froids permanents m'ont plutôt tenue en haleine. 

Mon sentiment
Le gros reproche que je ferais à ce roman, c'est son dernier quart : trop facile, trop convenu, et surtout maladroit. Je n'y ai pas vraiment cru, au malentendu qui assombrit leurs alors idylliques amours (car Kendall a tout de même bien mené son affaire jusque là). Pas plus qu'au re-retournement final abrupt et sans nuance. La fin manque de piquant par rapport à l'ambiance générale.
Dommage, comme si ces pages avaient été expédiées, une fois le plus intéressant (bien) écrit. Quand on arrive à faire passer comme ça des personnages de la haine à l'amour, même avec quelques incohérences ou un certain manque d'originalité, il faut quand même un bon petit talent, à mon avis.
Mention spéciale au troisième larron, Alex, dont le personnage, charmant, intelligent, espiègle, prend de l'ampleur dans la dernière partie. Sa rencontre avec sa future amoureuse a eu lieu dans le tome 1, rien n'a encore eu lieu dans le tome 2, mais déjà, on pressent en lui un très fort potentiel de courage, de passion et de charme : il faut le voir courtiser Amelia pour faire enrager Thomas qui démarre au quart de tour. Un régal !
D'ailleurs je suis déjà dans le tome 3, et le démarrage, loin de ce à quoi je m'attendais, me plaît déjà beaucoup...
Pour ce tome 2, et toutes ces qualités qui ne sont pas noyés par ces défauts, je mets tout de même
, 5 / 5