Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

jeudi 22 mai 2014

Le bal des tentations de Leigh Michaels

Milady - Avril 2014
Titre VO : Just One Season in London
Résumé éditeur : La famille Ryecrof est ruinée. Pour assurer le bonheur de ses enfants, madame est prête à se vendre au plus offrant. Quant à son fils, il épousera une riche héritière si cela peut mettre sa sœur à l'abri du besoin. Une sœur qui, elle-même, est prête à préserver l'honneur des siens en renonçant à un mariage d'amour. La Saison londonienne s'annonce mouvementée pour Rye, Sophie et Miranda. Ils ne reculeront devant aucun sacrifice pour le bonheur des autres, mais c'est finalement le leur qu'ils vont trouver.
L'histoire
Parfait pour une lecture pleine de fraîcheur et de légèreté, ce petit roman régence m'a vraiment surprise. Personnellement, je trouvais que la couverture faisait pas mal "toc", et je l'ai ouvert un peu à reculons, mais j'étais très séduite, heureusement, par le résumé.
D'abord l'originalité de l'idée de départ m'a emballée : l'histoire propose non pas une, mais trois histoires d'amour qui se construisent parallèlement, au sein de la famille Ryecrof, désargentée et décidée à tirer le meilleur parti possible du marché matrimonial londonien. Chacun de ses membres décide, en son for intérieur, de tout faire pour améliorer les conditions de vie des deux autres.
Rye, le vicomte de Ryecrof, à peine majeur, mais la tête sur les épaules et aguerri par ses responsabilités de chef de famille, se met en quête d'une riche héritière. Tant pis si ce n'est pas le grand amour : pourvoir aux besoins de sa mère et de sa sœur est pour lui une priorité. Il rencontre par hasard Lady Stone qui lui mettra le pied à l'étrier... et le cœur en émoi, par le biais de sa dame de compagnie, la caustique Portia. Une dame de compagnie, aïe, il est bien loin du compte !
Sophy, la sœur de Lord Rycroft, 18 ans tout rond, d'une beauté ensorcelante, mais affublée d'un caractère et d'une langue affûtées, est prête à harponner un jeune et riche lord. Aussitôt dit, aussitôt fait, un demi-dieu blond à la parole douce comme le miel ne tarde pas à lui faire sa cour. Mais pourquoi cet excès de guimauve la laisse-t-il un tant soit peu écœurée? Et pourquoi ne peut-elle s'empêcher de surveiller cet autre élégant à l'incomparable prestance, riche à millions, soit, mais totalement dépourvu du vernis aristocratique requis?
Lady Ryecrof, la jeune et séduisante mère des deux "petits", renoue, elle, avec une ancienne passion, et se défend farouchement de tomber sous le charme pourtant irrésistible de son ancien amoureux de jeunesse. Ce couple-là se trouve tout de suite, mais n'en finira pourtant pas de se chercher.

Mon sentiment
Une bienheureuse surprise donc, car je ne m'attendais absolument pas à lire un roman aussi frais et enlevé, une sorte de vaudeville régence, avec portes qui s'ouvrent, se ferment ou s’entrebâillent, désirs cachés et vrais et faux desseins, et coups de pouce retors du destin en la personne d'une rombière déterminée à mener tout ce petit monde au bonheur comme une sorte de fée inavouée. J'ai beaucoup aimé revivre les mêmes scènes transcrites à travers les points de vue des trois personnages principaux, et j'ai adoré les voir naviguer dans leurs convictions, forts de leur amour et de leur tendresse pour les deux autres, si honnêtes et si sensibles tous les trois. On n'a pas ici de héros torturés, ou cyniques, ou souffreteux. Et que ça fait du bien, parfois, de respirer un air de comédie de salon en historique régence. Ici, les uns et les autres s'engagent et se dégagent dans un ballet gracieux et plein de maestria !
Trois héros, quelle riche idée ! Étonnamment, j'ai trouvé que l'histoire la plus développée était celle de la mère, et l'amour de sa vie, Winston, dégage un sacré charme. L'histoire de Rye, si elle est plus convenue, est elle aussi très bien amenée. Mon énorme regret, c'est que la relation entre Sophy, la sœur, et ..., n'ait pas donné lieu à plus de scènes, tant j'ai aimé ces deux personnages, leurs interactions et leurs différences. Je regrette de n'en pas savoir davantage sur eux : comment ils sont tombés amoureux ou l'évolution de leurs sentiments, tandis que la fin, malheureusement, est bien abrupte... Il manque un chapitre, ou un épilogue, qui aurait permis de ne pas fermer ce livre avec des regrets. Eux n'ont pas eu droit à leur scène d'amour, peut-être est-cela qui m'a manqué? On prend vite de mauvaises habitudes dans ce genre de littérature !
 , 75 / 5

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