Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

samedi 2 mai 2015

Le destin des quatre soeurs d'Eloïsa James


Tome 1 de la série Les sœurs Essex
Réédition : J'Ai Lu - Novembre 2014
Titre VO : Much Ado About You
Résumé éditeur : "Bien sûr que j'accepte d'être le tuteur de vos filles !" avait dit le duc de Holbrook au vicomte de Brydone. Or, ce dernier décède peu après, laissant le duc responsable de quatre Ecossaises désargentées. Lui qui s'attendait à des fillettes constate, médusé, qu'il s'agit de quatre belles jeunes filles. Désormais, il va falloir les marier et le duc est vite dépassé. Aussi la raisonnable Tess Essex décide-t-elle de se dévouer. En tant qu'aînée, c'est à elle de donner l'exemple et d'épouser le comte de Mayne, qui lui fait l'honneur de demander sa main. Mais réussira-t-elle à oublier les baisers sulfureux de Lucius Felton ?
Voilà une série qui méritait bien une petite réédition. Eloïsa James, on ne la présente plus, car elle est une des auteurs phare de la collection A&P et ses romans cartonnent depuis des années Outre-Atlantique.
Il faut dire qu'elle écrit d'une manière très particulière, reconnaissable entre toutes. On aime ou pas, mais quand on se saisit d'un de ses romans, il faut le faire en connaissance de cause pour ne pas être désarçonnée, impatientée ou déçue.
Alors, si vous recherchez de la comédie Régence peuplée, voire surpeuplée, de héros spirituels, un brin insolents, juste légèrement ombrés de fêlures, mais point trop n'en faut, son univers est fait pour vous. Si vous avez envie d'une auteur qui joue de la langue avec virtuosité et causticité, armée d'une solide culture des textes classiques dont elle use avec une gourmandise toute ironique, c'st le moment pour Eloïsa James. 
Personnellement, je n'ai lu que sa série des Contes, où l'on retrouve encore sa patte, délurée et sensuelle, sans rien de graveleux ou d'appuyé. Ici, j'ai été très surprise par une nouvelle qualité (enfin, pour moi, c'en est une) : sa parenté avec l'univers de Georgette Heyer qui ne m'avait jusqu'à présent jamais sauté aux yeux.
Elle sait, elle aussi, avec une grande élégance et pas mal d'humour, créer un univers Régence fourmillant de détails, vestimentaires, pratiques ou psychologiques, qui donnent vie à toute une galerie de personnages. Des hommes et des femmes virevoltants et finauds, empêtrés bien souvent dans des ballets d'intrigues et qui finissent par se prendre les pieds dans le tapis. La psychologie tient peu de place. Primeur est donnée aux dialogues rythmés et à l'évolution au long cours des relations entre les différents protagonistes.
L'auteur aime bien nous mener en bateau, elle lance des fausses pistes et sait créer l'attente, avec un joli sens du coup de théâtre. Ainsi, les couples se pressentent, puis de défont, puis se refont, les sensibilités se cherchent et s'égarent, en tâtonnant, avec maladresse parfois.
Malgré le vrai plaisir communiqué par cette virtuosité, l'histoire de Tess et Lucius m'a semblé assez longue à se mettre en place, et c'est bien dommage. Leur relation et leurs caractères me sont restés même un peu trop mystérieux. La part belle est faite à tout le reste, à vrai dire. Un petit bémol aussi : trop de place, à mon goût, est accordée aux histoires de chevaux.
Au final, on peut apprécier tout de même de lire cette histoire, car elle a un petit côté truculent et légèrement "à côté de la plaque". Plusieurs fils vont s'entremêler, avec des personnages secondaires souvent imparfaits, limite antipathiques, et qui seront amenés à énormément évoluer au fil de la série.
Et ça, j'aime bien aussi.
, 75 / 5

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