Tome 1 de la série "Les affrancies" J'Ai Lu - Janvier 2018 Titre VO : That Scandalous Summer
Résumé éditeur (traduction everalice) : Une veuve audacieuse... Dans le tourbillon de l'Angleterre victorienne, Elizabeth Chudderley est inscrite au sommet des listes d'invités, l'étincelle de chaque réunion, et la belle de tous les bals. Mais ses amis et ses admirateurs seraient effarés d'apprendre la vérité : la veuve la plus joyeuse de Londres est aussi la plus seule. Derrière cette gaieté et ces sourires se cache une envie secrète : quelque chose ou de quelqu'un qui la transportera.
Un soupirant réticent...Ayant grandi au milieu du scandale, Lord Michael de Grey est convaincu que l'amour est un marché de dupe et qu'il ne faut miser que sur la seule séduction. Mais lorsque le devoir menace de prendre la main sur toutes ses ambitions, il ne peut y échapper qu'en épousant une femme que son frère choisira. Elizabeth Chudderley est étincelante, délicieuse, et sacrément attirante. Face à une adversaire aussi fascinante, Michael n'est plus très sûr de savoir qui gagnera la partie. Comment deux joueurs aussi passionnés pourraient-ils négocier un mariage de convenance, sachant que leurs cœurs ont leurs propres besoins?
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Lu en VO
Bizarrement, l'histoire de ce livre n'a pas grand chose à voir avec le résumé présenté en quatrième de couverture. Déjà, on peut pointer une erreur qui a son importance, puisque le véritable résumé imprimé mentionne « the social whirl of Regency England », ce que certains sites, comme GoodReads, ont corrigé en « Victorian England ». En effet, le prologue débute en mars 1885, à Londres.
Lord Michael de Grey rend visite, comme chaque jour depuis sept mois, à son frère aîné, le puissant Alastair de Grey, duc de Marwick. Médecin renommé, c'est aussi un redoutable homme à femmes, friand des belles veuves issues de l'aristocratie. Proche de son frère très aimé, Michael s'inquiète beaucoup pour cet homme brisé par les révélations outrancières qui ont suivi la mort de sa femme, Margaret.
En un court prologue incisif, teinté d'amertume et de cruauté, Meredith Duran lance son histoire : contre toute attente et avec un cynisme infini, le duc menace son frère Michael de fermer l'hôpital auquel il consacre ses efforts s'il n'épouse pas, séance tenante, une jeune femme correcte, de façon à assurer la lignée des Marwick. Sonné et meurtri, Michael se résout à fuir cette tyrannie et à se réfugier au fin fond de la Cornouailles, sous l'identité anodine de M. Grey, simple médecin de campagne.
C'est là que de bon matin, en juin de la même année, il tombe sur Elizabeth Chudderley, ivre morte, écroulée sous les rosiers de son jardin. La scandaleuse veuve Chudderley, qui a posé pour les photographes comme beauté professionnelle, et qui a provoqué d'innombrables remous avec sa conduite pleine d'éclats et d'indiscrétions. Si lui a eu vent de sa notoriété, elle le prend pour un simple « monsieur », un homme tout juste fréquentable, un homme qu'elle voudrait se défendre d'apprécier :
"Country doctors were as marriageable as... furniture."
Pas si simple. Car Michael dégage une irrésistible prestance, et entre eux, l'attirance et la complicité ne font que croître au fil des rencontres.
Or Elizabeth, loin d'être cette veuve joyeuse de façade, doit se trouver un riche époux pour faire face à de multiples responsabilités. A 32 ans, malgré son incontestable beauté, le temps lui est compté, d'autant que, sortant d'une histoire de cœur qui a mal tourné, elle n'a plus droit à l'erreur.
Mon sentiment
Elizabeth est un personnage féminin rare. Lucide et généreuse, elle fait face à sa culpabilité concernant la mort de sa mère et à son angoisse de l'avenir en usant et abusant de verres de vin ou de champagne, flirtant dangereusement avec l'alcoolisme. Ses cheminements et ses conflits intérieurs sont merveilleusement rendus par l'écriture de Meredith Duran, si bien qu'il est facile d'éprouver une grande sympathie à son égard. Comme souvent chez cette auteur, le héros est lui caractérisé par sa profonde gentillesse et son caractère passionné, ainsi qu'avec un humour un rien abrupt et désarçonnant. Même s'il semble un peu plus lisse que les héros des autres livres que j'ai pu lire de l'auteur, il m'a complètement séduite. Et leur histoire d'amour, si elle ne répond pas à toutes les questions posées au fil de l'histoire (le précédent mariage d'Elizabeth, par exemple), m'a largement tenue en haleine.
L'écriture, très rythmée, presque poétique parfois, est un régal, avec cette alternance caractéristique entre cynisme et tendresse.
Quant à la ronde des personnages qui environnent les héros, elle brasse des couples issus d’histoires précédentes (Ultime espoir et Conquise... Jamais soumise) ou à venir (le tome 2), avec une grande vivacité, juste ce qu'il faut pour m'avoir fait regretter de n'avoir pas lu les deux livres déjà parus en français. Et pour me donner envie de me précipiter, sans même reprendre mon souffle, sur Fool me twice, le tome 2, car ici, rien n'est résolu entre les deux frères, et Mather, la secrétaire d'Elizabeth, reste une femme bien énigmatique. La fin est ouverte, voilà la lectrice lancée sur la suite !
Pour résumer, je me suis encore une fois régalée avec cette auteur, car même si le tout semble légèrement moins abouti que certains de ses autres merveilleux titres, That Scandalous Summer est une romance victorienne de belle qualité qui mérite le détour.
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