Tome 5 de la série "Il était une fois" J'Ai Lu - Juin 2014 Titre VO : Once Upon a Tower
Résumé éditeur : De passage à Londres, le duc de Kinross succombe au charme de la ravissante Edith Gilchrist. Parée de toutes les qualités nécessaires à une épouse, elle joue en prime divinement bien du violoncelle. Quelques baisers volés leur promettent déjà mille délices. Pourquoi faire traîner les fiançailles ? Le mariage est rondement célébré. Mais, contre toute attente, la nuit de noces se passe mal. La jeune femme s'isole dans la plus haute chambre du château de Craigievar. Et Gowan se retrouve face à un sacré défi : conquérir le coeur et le corps de la Belle de la Tour, sa duchesse.
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Moins rythmé, sûrement, et moins trépidant que d'autres titres de la série, j'ai trouvé tout de même à ce final un je ne sais quoi qui m'a poussée à le dévorer pratiquement d'une seule bouchée.
L'écriture, d'abord, d'Eloïsa James, dénote carrément, même si par moments on peut penser qu'elle en fait trop dans son extrême volonté d'originalité. Elle sait tout de même harmonieusement user de références littéraires, musicales, et poétiques, le tout brassé dans des tournures et des situations toujours un peu caricaturales, mais pleines d'espièglerie et de clins d’œil. Ses romans, en tout cas ceux de cette série, se lisent comme des fablettes, des scènes de boulevard, des amuse-gueules romantiques pour grandes enfants sensibles et rigolardes.
Deux extrêmes se rencontrent : l'un, très haut seigneur ducal et highlander, exigeant et pointilleux, limite caractériel, soit un pastis détonnant... L'autre, une donzelle mélomane et virtuose accomplie, qui ne vit et ne ressent qu'à travers les cordes de son instrument, le violoncelle. Mais lorsque cette rencontre se fait sur la foi d'une méconnaissance totale de l'autre, et que nos héros ne commencent à se connaître qu'au bout d'un sacré paquet de nombres de pages, le pari est risqué. Personnellement, j'aurais bien aimé que cette première partie soit un peu élaguée, même si elle permet largement de planter le décor, et notamment des personnages secondaires assez savoureux, voire touchants, comme Layla, la belle-mère d'Edie, son père, ou le secrétaire particulier de Gowan.
Ensuite, puisqu'il s'agit de faire différent, et voilà un aspect du roman qui marche bien, un héros vierge, mais non dépourvu de culture en la matière, ça ne court pas les romances. Personnellement, j'aime beaucoup, surtout que le monsieur a un - euh, physique intéressant. Tout l'enjeu consiste donc à ce que l'entente sensuelle règne entre les deux époux, accommodée aussi d'un minimum de complicité et de partage. A ce niveau-là, c'est loin d'être gagné.
Franchement, si j'ai peiné dans les premiers chapitres, la seconde partie de l'histoire m'a tenue en haleine. Les héros, imparfaits, et passionnés chacun à leur manière, multiplient les erreurs et les silences, et ne parviennent donc à s'imposer ni l'un ni l'autre. La grande colère de Gowan lorsqu'il découvre la vérité sur l'attitude de sa femme m'a carrément tiré des larmes, tant cet homme et cette femme clairement amoureux m'ont chagrinée !
Quant à cette histoire de tour, on se doute bien qu'elle n'est qu'un prétexte dont s'amuse l'auteur. Elle l'entremêle d'ailleurs allègrement à l'ultime histoire d'amour shakespearienne de Roméo et Juliette, et ces deux références, canevas de ce joli petit, et imparfait, roman, chantent aussi dans la bouche des héros au rythme des morceaux de Bach et de Boccherini.
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