Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

mercredi 31 décembre 2014

Le captif de de Grace Burrowes


Tome 1 de la série Cœurs captifs
J'Ai Lu  - Février 2016
Titre VO : The Captive (Juillet 2014)
Résumé éditeur (Traduction everalice) : Il ne sera jamais libre... à moins de livrer son cœur.
Capturé et torturé par les Français, Christian Severn, Duc de Mercia, survit en se faisant la promesse de se venger de ses tourmenteurs. Avant que le ducne mette en oeuvre sa version de la justice, Gillian, Comtesse de Grindale, lui rappelle que sa petite fille a beaucoup souffert en son absence et qu'elle a grand besoin de son père...
Gilly a supporté un éprouvant mariage en évitant toute confrontation et en favorisant la paix à tout prix. La dévotion de Christian envers sa fille et sa gentillesse envers Gilly lui font espérer pouvoir un jour partager un avenir avec lui, car, certainement, lui, entre tous les hommes, détestera la violence sous toutes ses formes. Ce que ne sait pas Gilly, c'est que la bataille pour le cœur de Christian vient de commencer...
Lu en VO.

Un an avant la défaite de Napoléon, Christian Severn, duc de Mercia, est fait prisonnier par les Français. Un an d'isolement, en dépit de son rang élevé et de son statut d'officier, un an de souffrances et de tortures, tant physiques que mentales, infligées par un bourreau, Robert Girard, qui sait alterner le chaud et le froid, la douleur et la douceur, le désespoir et l'espoir.
A tel point que Christian perd toute capacité de ressentir, et se délite peu à peu en abandonnant tout ce qui a fait de lui un homme, un duc, un puissant et un privilégié. Un seul but cependant l'empêche de lâcher prise, et de se réfugier dans le silence, un but qui le rend fort face à ses bourreaux : la vengeance. Car un jour, son bourreau mourra de sa main, il en est certain.
Lorsque son geôlier le libère à la fin des hostilités, Christian, brisé et incapable de pourvoir à ses plus élémentaires besoins, est en passe d'abdiquer. Victime d'hallucinations, il ne dort plus, ne mange plus et est en proie à de fulgurants accès de panique, sans oublier que sa main gauche, sa main principale, a été meurtrie définitivement lors d'une séance de torture particulièrement éprouvante par les brutes qui gardaient sa prison.
Un soir, une cousine par alliance, Gilliane, se présente à sa porte. Toute en nerveuse volubilité, elle le convainc de rejoindre au plus vite son domaine familial. Sa fille de 8 ans a en effet besoin de lui, car, éprouvée par les pertes successives de son père disparu, puis de son petit frère et de sa mère qui sont morts l'un après l'autre, elle se retranche peu à peu du monde.
Et pourquoi pas? Pourquoi ne pas se remettre de ses terribles épreuves à l'abri des regards des curieux? Christian obtempère, mas à la seule condition que Gillian fasse office de maîtresse de maison sur son domaine familial. 
La jeune veuve y voit une opportunité, celle de s'occuper, au plus près, d'une petite fille dont elle s'est sentie très proche pendant la disparition de son père. Mais c'est aussi pour elle l'occasion de réfléchir à un avenir bien incertain, car, nouvellement libérée d'un époux âgé qui l'a maltraitée durant huit longues années, elle doit à présent se reconstruire pour donner une nouvelle impulsion à sa vie.
D'une manière un peu miraculeuse, chacun trouve peu à peu en l'autre du réconfort et la force d'aller de l'avant en se reconstruisant un futur pourtant bien obscurci par les terribles épreuves par lesquelles ils sont passés.
Tous deux sont des survivants, tous deux d'anciens captifs encore emprisonnés dans un faisceau de souffrances indicibles dont il leur faudra se libérer, en surmontant le silence et la solitude. Ce qui rend d'autant plus intense cette relation qui les voit se réapproprier leur passé, leur parole, leur estime de soi et leur faculté d'aimer en s'étayant mutuellement. 
Quel tournant dans la bibliographie de Grace Burrowes ! Quelle magistrale évolution ! Voilà une auteur, qui, après avoir édité environ 30 livres en l'espace de quatre ans, a complètement renouvelé et son univers, et son écriture, tout en réussissant à rester extrêmement fidèle à elle-même !
L'histoire de The Captive est très grave, comme on peut s'y attendre à la lecture du résumé. Elle est émaillée de souffrances, de désir de vengeance, de bouffées de désespoir, d'angoisses, et de regrets, sans oublier le sentiment de deuil et de perte qui le parcourt.
Et pourtant, loin de nous confronter page après page à des héros assombris ou aigris, Grace Burrowes réussit à en faire des individus encore capables de désirs, d'espoirs et d'envie d'aimer. Des héros capables de tendresse, emplis d'une douce lumière, que l'on suit pas à pas dans leur cheminement vers le bonheur, côte à côte, puis ensemble, et en parfaite symbiose. Un homme et une femme brisés mais encore debout.
Et les chapitres défilent à toute allure tant on leur souhaite d'enfin saisir à pleine brassée ce bonheur qui leur tend les bras.
Christian est un homme captivant qui force l'admiration, et je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec le Christian de Laura Kinsale, un autre duc, celui de Flowers from the Storm, dont le destin est aussi proprement miraculeux après les épreuves terribles qui auraient pu le briser. A tel point que je me suis demandé si Grace Burrowes n'aurait pas voulu faire une sorte de clin d’œil à cette référence ultime en terme de romance historique.
J'ai été très impressionnée par la maturité, à la fois du cheminement psychologique des personnages, mais aussi par la qualité d'écriture, carrément jubilatoire.
Grace Burrowes y a abandonné les petits automatismes qui caractérisaient chacun de ses précédents romans et qui confinaient parfois au maniérisme pour n'en conserver qu les aspects les plus touchants : on se sent toujours au plus près des héros, on se délecte des dialogues, sensibles, spirituels et intelligents, on savoure les instants de douceur, de tendresse, de partage. Tout sonne juste, rien n'est de trop.
Malgré la gravité des sujets, ou la difficulté des scènes évoquées, le ton n'est jamais lourd ou larmoyant. Les sentiments abondent, les scènes d'amour sont toujours à tomber, et les différents sens sont encore mis à contribution, à grand renfort d'images, de perception, de touches et d'impressions. En touches délicates, l'humour est bien présent, et surtout cette fabuleuse tendresse qui caractérise tous les personnages, humains et animaux compris.
Quelle fabuleuse entrée en matière pour une nouvelle série que ce tome-là !
Si on veut se lancer dans Grace Burrowes, il faut garder à l'esprit que cette série précède celle des Windham dont il semble qu'elle soit un sequel. En effet, Devlin St. Just (héros de The Soldier, le tome 2 des Windham), y fait plus qu'une apparition puisqu'il est, pour un temps, compagnon de route de Christian à la fin de la campagne péninsulaire, et qu'on le retrouve ensuite lorsque tous deux sont en Angleterre. The Soldier se déroule donc quelque temps après.
Savoir que le héros du tome 2 n'est autre que le tourmenteur de Christian, Robert Girard, incite d'autant plus à s'en emparer, car il semble bien que Grace Burrowes se soit lancée dans un sacré défi : faire d'un bourreau le héros d'une romance, il faut oser. 
Pour celui-ci, c'est pratiquement la note maximale, en tout cas un vrai coup de cœur ! La fin m'a juste semblé un tout petit peu faible (avec une réaction de Gilly lors du duel un peu too much).
, 5 / 5

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