J’aime bien découvrir de nouvelles autrices, surtout quand la lecture me procure autant de plaisir ! Emily Larkin a sorti ce titre en 2010, il est d’ailleurs intéressant de noter qu’il a été édité, entre autre, par Harlequin (comme quoi, JL ou Harlequin offrent parfois la même qualité éditoriale).
Ici, dans cette histoire, écrite dans une belle langue, simple, charmante, spirituelle, fluide, et mâtinée d’un soupçon d’élégance, lue en quelques heures, et pratiquement en une seule traite (vive l’insomnie), j’ai découvert des personnages bien contournés et très attachants.
Arabella Knightley, caustique, intelligente, belle, racée pourrait-on dire, a vécu une enfance tout à fait en dehors des clous, et c’est à ce titre qu’elle est ostracisée dans la bonne société. Toutefois cela ne l’empêche pas, en tant que petite-fille de comte, de la fréquenter avec assurance et self-controle. Adam St Just, pur produit de l’aristocratie bon teint, tout en maîtrise, et en bienséance, s’est montré fort brutal dans ses paroles sept ans plus tôt, alors qu’Arabella, jeune débutante vulnérable, faisait son entrée dans le monde. Ce passif fait de leurs premières rencontres des forts jolis moments emplis de tension, d’antagonisme et d’interrogations. Entourés de leur famille et de leurs amis, parfois vraiment inattendus dans une romance historique malgré tout ancrée dans la bonne société, leur relation va doucement évoluer de l’antipathie la plus viscérale à l’attirance puis à la tendresse, à l’admiration, et à l’amour.
Personnellement, j’ai adoré les voir se tourner autour et cette tension m’a véritablement tenue en haleine. J’ai aussi beaucoup apprécié l’élégance de leurs relations, sous-tendues par une véritable découverte de l'autre plutôt que la seule attraction sexuelle, car trop souvent à mon goût, dans les romances historiques, celle-ci fait figure de seul prétexte à l’histoire d’amour et prend le pas sur la connaissance de l’autre.
Autant dire qu’ici, leur histoire n’allait pas de soi. Emily Larkin entraîne en effet ses lecteurs dans l'univers de l'extrême pauvreté favorisée par le fondement totalement inégalitaire de cette société anglaise. Les engagements d'Arabella jurent franchement avec la vie qu'elle mène lors des bals et autres soirées select, mais j'étais plutôt convaincue, ainsi que par le fait que les rencontres avec Adam se jouent principalement sur ce terrain. Chacun, Arabella, comme Adam, se découvre des vulnérabilités, mais aussi des qualités humaines insoupçonnées, dans ce milieu huppé et ultra favorisé, fait de rumeurs et de paraître.
Adam est un homme d’honneur, sensible au bonheur de sa sœur, qui s’ouvre peu à peu à un monde resté jusqu’à présent inconnu de lui, celui de la misère qu'il côtoie au quotidien sans même y penser. Il apprend ainsi à voir au-delà des injonctions dues à son rang social, par exemple lorsque Arabella le questionne sur sa qualité humaine plutôt que sur sa position sociale, ou lorsqu'il s'autorise à écouter ses propres sentiments. Arabella, marquée par une enfance dure et sordide, s'engage de tout son coeur auprès des jeunes filles des rues, mais son courage et sa force d’âme recouvrent aussi de profondes frayeurs intérieures qu’Adam devra lui apprendre à surmonter.
Plutôt courte, avec une thématique de départ qui habituellement me rend plutôt soupçonneuse (cette histoire de voleuse et de double identité, plutôt bien amenée pour ce qui me concerne) cette romance m’a vraiment enchantée par sa fluidité et son côté addictif, notamment grâce aux deux héros. Je vais lire la série traduite par J'Ai Lu, du coup...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire