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Comme toujours dans cette série, le roman s'ouvre sur une intervention musclée du Fantôme à la rescousse de gentes demoiselles dans les ruelles sombres de Saint-Gilles. Une énième rencontre entre le Duc de Wakefield et Artémis. Un moment charnière pour tous les deux. Si elle ne le reconnaît pas immédiatement, on comprend très vite que son intérêt à lui s'éveille.
Pourtant, sur la scène londonienne, Maximus Batten, duc de Wakefield, ne peut absolument pas se permettre de ressentir la moindre curiosité envers l'anonyme dame de compagnie qui suit comme son ombre la pétulante, la très fraîche et la très cruche Lady Pénélope, cible présupposée d'un si hautain personnage. Car Sa Grâce cherche chaussure aristocratique à son pied. Sauf que...
Sauf que c'est Artémis. La Dame de la Lune. La diane chasseresse pleine de fierté et d'honnête vaillance. Artémis la directe et la gracieuse. La loyale. L'audacieuse. Son égale.
Ce qui n'est pas peu dire : Maximus, le grand, le puissant, celui qui impose à tous et à toutes ses choix, va succomber. Au fil des pages, leur relation s'épaissit, de murmures en connivences, de regards en caresses, pour se transformer en un sentiment incontournable auquel chacun devra, vaille que vaille, tenter de s'accommoder.
Si l'intrigue de base utilise un grand classique du genre (le mariage du prince et de la bergère), il faut compter sur le talent, qu'on ne décrit plus maintenant, n'est-ce pas, d'Elizabeth Hoyt, pour en faire une histoire réussie.
Tant elle mêle à la perfection sentiments, enquête, atmosphère un rien délétère, tendresse et humour.
Tant est grand le plaisir de renouer avec les personnages des tomes précédents, qu'ils soient juste croisés ou qu'ils prennent ici davantage de place sous les feux des projecteurs.
Tant tous, du plus humbles sous-fifres aux premiers rôles, véhiculent de vérité, mystérieux, ridicules, envoûtants, prometteurs, enchanteurs, malicieux...
Tant ne s'évente même pas, au bout d'un tel nombre de tomes, le plaisir de s'immerger de nouveau dans l'atmosphère particulière de cette fin de 18ème siècle, si rare dans les historiques, à la fois romantique et sexy en diable (les tricornes et les perruques immaculées sont diablement séduisantes).
Et j'adore l'usage des prénoms, qui sont toujours aussi allégoriques. Pour la suite, Phoebe la brillante? Apollon le solaire?
Bref, ce tome-ci, s'il est très centré sur la construction du sentiment amoureux chez ses deux héros et s'il donne moins de place à l'expression de la passion telle qu'on a pu la lire dans les tomes précédents, m'a encore une fois convaincue de poursuivre l'aventure. L'attente sera très longue d'ici novembre 2014 : sortira Darling Beast, avec, me semble-t-il, Appolo Greaces, vicomte de Kilbourne, dans le rôle du jeune premier.
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