Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

dimanche 26 janvier 2014

La châtelaine sans nom de Terri Brisbin

Tome 2 de la série des "Dumont"
Harlequin - Octobre 2013
Résumé éditeur : Village de Silloth, Angleterre, 1198.
« Isabelle… » Tirée de son cauchemar par la voix masculine, la jeune femme ouvrit les yeux. Elle ne s’appelait pas Isabelle, elle le savait. Les voix qui l’appelaient à travers la brume prononçaient un autre nom. Un nom qu’elle avait totalement oublié, comme celui de ceux qui avaient voulu la tuer. L’homme qui se trouvait à son chevet l’avait trouvée grièvement blessée dans la forêt. Avec l’aide de Wenda, la guérisseuse, il l’avait arrachée à la mort. Mais, malgré cela, elle n’arrivait pas à lui faire confiance. Il y avait ces ombres en lui, et ce mystère. Il vivait dans une chaumière comme un vilain, mais elle avait tout de suite senti qu’il n’appartenait pas à ce monde-là. Sa voix, sa noble prestance : tout le trahissait. Non, il n’y avait rien de fruste en lui. Sauf le désir brutal qu’elle voyait parfois étinceler dans ses yeux.
L'histoire
Deux êtres luttent avec leur passé, l'un qu'il faut exorciser à force d'abnégation et l'autre à invoquer en dépit d'une sévère amnésie.
Royce est un homme solitaire et mystérieux, et sa rencontre avec celle qu'il prénomme Isabel bouleversera la routine à laquelle il s'est astreint depuis trois ans. Ce personnage n'est pas un inconnu, puisqu’il a joué un rôle décisif dans le destin d'Emalie et de Christian dans Sur ordre du roi.  En guise d'expiation de ses fautes, Royce désormais se consacre à ses devoirs de simple sous-fifre, au service de lord Orrick, dans les confins du nord de l'Angleterre. Sa sévère détermination à abandonner toute velléité de convoitise se trouve peu à peu mise à mal par la jeune rescapée qu'il a sauvée d'une mort atroce. Tendresse, douceur, admiration, puis sentiment de partage et de complicité se transforment peu à peu en un sentiment plus profond qu'il lui est impossible d'accepter. Car leurs vie antérieures, si elles les rattrapent, dresseront des barrières difficilement franchissables pour ces deux êtres abîmés par la vie.

Mon sentiment
Voilà une histoire d'amour remarquable surtout par l'originalité de son personnage masculin.
Terri Brisbin a fait le pari de raconter l'histoire de son méchant du premier tome. On est donc loin du héros traditionnel. Celui-ci traîne un lourd passé d'immondes forfaitures et de diverses compromissions, qu'il essaie d'expier dans le dénuement et l'humilité. Bourrelé de remords, il ne peut concevoir qu'une seconde chance lui soit offerte.
Royce-William, cet homme torturé par son passé, qui ne souhaite plus qu'une chose, expier ses fautes, a le mérite, à mon avis, de porter une bonne partie de l'histoire sur les épaules. J'ai aimé le voir si tendre, prévenant et assoiffé de tendresse avec Isabel, j'ai aimé le voir douter, s'effrayer, et se conduire comme un idiot, empli de doute et d'incertitude, et j'ai aimé sa fragilité à la fois touchante et déconcertante - un héros qui pleure, qui boit et qui ment parfois lorsque la pression se fait trop lourdement sentir. 
Isabel n'est pas non plus une de ces fières héroïnes pleine de fougue et d'esprit bravache : elle reste fragilisée par l'épreuve qu'elle vient de traverser, et les réminiscences qui la traversent la laissent malade d'angoisse. Leur rencontre était forcément inscrite : l'un veut enfouir son passé dans l'oubli, tandis qu'elle est terrifiée d'avoir tout perdu.
Peu d’événements marquants, donc, mais plutôt le déroulement au quotidien du développement de leurs relations. Le tout s'accélère vers la fin, avec la révélation des secrets et l'intervention plus marquée des personnages secondaires, Lady Margareth et Lady Aliénor. Un changement de rythme bienvenu qui donne un souffle de vigueur aux pages finales. 
Le ton assez intimiste à l'histoire m'a justement beaucoup plu. Quant au contexte historique, on peut l'oublier, il est léger comme un zéphyr.
 / 5


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