Deux êtres luttent avec leur passé, l'un qu'il faut exorciser à force d'abnégation et l'autre à invoquer en dépit d'une sévère amnésie.
Royce est un homme solitaire et mystérieux, et sa rencontre avec celle qu'il prénomme Isabel bouleversera la routine à laquelle il s'est astreint depuis trois ans. Ce personnage n'est pas un inconnu, puisqu’il a joué un rôle décisif dans le destin d'Emalie et de Christian dans Sur ordre du roi. En guise d'expiation de ses fautes, Royce désormais se consacre à ses devoirs de simple sous-fifre, au service de lord Orrick, dans les confins du nord de l'Angleterre. Sa sévère détermination à abandonner toute velléité de convoitise se trouve peu à peu mise à mal par la jeune rescapée qu'il a sauvée d'une mort atroce. Tendresse, douceur, admiration, puis sentiment de partage et de complicité se transforment peu à peu en un sentiment plus profond qu'il lui est impossible d'accepter. Car leurs vie antérieures, si elles les rattrapent, dresseront des barrières difficilement franchissables pour ces deux êtres abîmés par la vie.
Mon sentiment
Voilà une histoire d'amour remarquable surtout par l'originalité de son personnage masculin.
Terri Brisbin a fait le pari de raconter l'histoire de son méchant du premier tome. On est donc loin du héros traditionnel. Celui-ci traîne un lourd passé d'immondes forfaitures et de diverses compromissions, qu'il essaie d'expier dans le dénuement et l'humilité. Bourrelé de remords, il ne peut concevoir qu'une seconde chance lui soit offerte.
Terri Brisbin a fait le pari de raconter l'histoire de son méchant du premier tome. On est donc loin du héros traditionnel. Celui-ci traîne un lourd passé d'immondes forfaitures et de diverses compromissions, qu'il essaie d'expier dans le dénuement et l'humilité. Bourrelé de remords, il ne peut concevoir qu'une seconde chance lui soit offerte.
Royce-William, cet homme torturé par son passé, qui ne souhaite plus qu'une chose, expier ses fautes, a le mérite, à mon avis, de porter une bonne partie de l'histoire sur les épaules. J'ai aimé le voir si tendre, prévenant et assoiffé de tendresse avec Isabel, j'ai aimé le voir douter, s'effrayer, et se conduire comme un idiot, empli de doute et d'incertitude, et j'ai aimé sa fragilité à la fois touchante et déconcertante - un héros qui pleure, qui boit et qui ment parfois lorsque la pression se fait trop lourdement sentir.
Isabel n'est pas non plus une de ces fières héroïnes pleine de fougue et d'esprit bravache : elle reste fragilisée par l'épreuve qu'elle vient de traverser, et les réminiscences qui la traversent la laissent malade d'angoisse. Leur rencontre était forcément inscrite : l'un veut enfouir son passé dans l'oubli, tandis qu'elle est terrifiée d'avoir tout perdu.
Peu d’événements marquants, donc, mais plutôt le déroulement au quotidien du développement de leurs relations. Le tout s'accélère vers la fin, avec la révélation des secrets et l'intervention plus marquée des personnages secondaires, Lady Margareth et Lady Aliénor. Un changement de rythme bienvenu qui donne un souffle de vigueur aux pages finales.
Le ton assez intimiste à l'histoire m'a justement beaucoup plu. Quant au contexte historique, on peut l'oublier, il est léger comme un zéphyr.
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