Lu en VO
Après l'histoire de Freya, la sœur Bedwyn la plus âgée, voici celle de Morgan, cette Morgan très jeune, très fine et intuitive, déjà croisée régulièrement dans les antres familiaux, à Lindsey Park ou à Bedwyn House, dans les tomes précédents.
Spirituelle, Bedwyn jusqu'au bout des ongles, elle joue aussi de cette pointe d'arrogance, de fierté et de non-conformisme qui caractérise tous les membres de la famille. Mais sans l'agressivité affichée par Freya, sa sœur aînée. Très jeune, 18 ans, un peu blasée, un peu rebelle, elle vient d'arriver à Bruxelles avec une famille d'aristocrates anglais, accompagnée par son frère Alleyne qui occupe, lui , un poste diplomatique auprès de l'ambassade anglaise.
Le début du roman démarre comme une chronique mondaine : bals et événements mondains éblouissants font se côtoyer ces belles jeunes filles de la noblesse et de jeunes et flamboyants officiers anglais, des vétérans aguerris de la guerre péninsulaire, des familles de militaires, bref, la fine fleur de la noblesse anglaise, qui se retrouve à Bruxelles en ces mois de mai et juin 1815... Exactement à la veille de la bataille de Waterloo.
Voilà une des choses que j'ai aimées, ce franc et singulier changement de registre : toute la première partie du roman nous fait vivre l'avant, le pendant et l'après de la sanglante bataille, vécue à distance par les héros de l'histoire lors des prémices de leur romance. Des débuts d'autant plus flamboyants, déchirants et intenses. Peuplés de scènes presque oniriques, dramatiques, tendres, généreuses ou passionnées, comme sait si bien les écrire Mary Balogh.
A ce jour, j'ai terminé : j'ai lu la série des Bedwyn en entier. C'est un grand bonheur de lectrice, et surtout une vraie joie pour la fervente admiratrice de Mary Balogh que je suis. Si je devais faire un bilan rapide, je dirais que ce tome 4 est, avec le premier tome, mon préféré. sans oublier le dernier, celui de Wulfric...
Slightly Tempted m'a ébranlée de la tête aux pieds. Décidément, les recettes magiques de Mary Balogh me font toujours autant d'effet.
Que dire sans en trop en révéler? Ce roman m'a tellement transportée que je pourrais en parler pendant des pages et des pages...
Il est tout en contrastes, traversé de fulgurances, où les mêmes lieux sont à la fois le théâtre d'événements magiques puis horrifiants, où les êtres humains se heurtent à la violence, à la trahison, au mensonge, au deuil et à la douleur, mais communient aussi pour créer du beau, dans la tendresse, l'intuition, la confiance et la douceur. Où face à la mouvance déstabilisante de la vérité des choses, les héros doivent apprendre à pardonner et à se pardonner, à s'accepter, à se connaître dans le changement et dans le devenir. Dans un monde où tout est lié, chaque respiration se recrée dans un ailleurs, chaque frémissement de vie se défragmente dans une myriade de reflets, comme dans les peintures de Morgan.
Gervase Ashford est un héros comme je les aime. Tout en profondeurs cachées et en sombres secrets, malgré ses erreurs de parcours, il entoure Morgan de sa tendresse, de sa force et de son charme.
Ces deux êtres-là forment un couple vraiment magique.
En lisant leur histoire, je suis passée par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel - j'ai même pleuré avec la famille Bedwyn , bref, c'est un roman enchanteur et rare à découvrir.
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