Lu en VO
L'histoire
Après le tome 4 et les événements dramatiques qui le jalonnent, j'étais anxieuse de retrouver Lord Alleyne Bedwyn pour en savoir plus sur sa disparition.
Ce personnage, le plus jeune des frères Bedwyn, le plus beau aussi, ne m'a jamais fait, au cours des tomes précédents, énormément d'effet. Charmant, désinvolte, il est resté plutôt inconsistant, ce qui était un trait de caractère voulu, mis en avant par l'auteur, puisque toute sa problématique est là, et qu'elle devait se trouver solutionnée dans cet opus.
Donc, comment, à partir de pas grand chose - et d'une amnésie ausi brutale - faire un tout, créer un personnage qui gagne en cohérence, qui prenne de la consistance, de l'épaisseur? L'idée de départ me plaisait bien, même si je me méfie un peu des histoires de perte de mémoire.
Mon sentiment
Le début m'a beaucoup plu : Alleyne est encore Alleyne, donc un Bedwyn, même s'il n'en a que peu de caractéristiques. Sa traversée de la bataille de Waterloo est un moment très fort. C'est dramatique, c'est poignant, et surtout, ça répond aux interrogations du tome précédent.
Mais j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire, et au final, c'est le tome des Bedwyn que j'ai le moins aimé.
Pour plusieurs raisons :
-L'amnésie d'Alleyne dure les 4/5 du roman, si bien que ce Bedwyn à l'habillage Bedwyn n'en est pas vraiment un - or cette série se caractérise, à mes yeux, par la séduction suprême de tous les membres de cette famille, abreuvée de privilèges, de causticité, et animée d'un véritable esprit de clan.. L'auteur m'a ainsi privée du plaisir de frayer avec cet univers attrayant, de les retrouver tous en jouissant de leurs interactions, puisqu'ils n'apparaissent dans le roman que dans les toutes dernières pages.
- L'idée de l'association des prostituées est originale, mais la cohabitation avec une jeune lady, Rachel, et leur destinée finale me semble vraiment très tirée par les cheveux. J'aime bien le côté "conte de fées" des romances, mais là, la situation a manqué de cohérence.
- Je n'ai pas aimé Rachel : je l'ai trouvée un peu stupide et vindicative, sans véritable charme. Quant à Alleyne, il ne cesse de faire des bourdes et de se lamenter sur lui-même. Les interactions entre les deux ne m'ont ni convaincue ni fait rêver (leur première fois, hum hum...).
- Le roman est très déséquilibré : la première partie, pratiquement un huis clos, est très longue, et il m'a tardé de voir apparaître les fameuses béquilles pour aller prendre l'air en même temps que le héros !
- J'ai du mal avec les romans qui se basent sur le mensonge, or les personnages ici s'en donnent à cœur joie pour berner leur monde, ce que j'ai pu à peine excuser.
Le plus grand bonheur de cette lecture aura tenu finalement en une quinzaine de pages, lors des retrouvailles finales des Bedwyn. Peut-être que la gageure, après l'intensité dramatique du tome précédent, était vraiment trop difficile à tenir, en tant que lectrice, j'entends. Nul doute que cet opus trouvera des lectrices plus indulgentes.
Heureusement qu'il me restait le tome 6 pour ne pas terminer cette série sur une note aussi décevante. Et quel tome 6 ! Le fameux Slightly Dangerous et son impénétrable Wulfric!
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