Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

mercredi 21 janvier 2015

Altesse malgré elle de Carol Townend


Tome 1 de la série "Fiancées des Bosphores"
Harlequin - Août 2014
Titre VO : Bound to the Barbarian
Résumé éditeur : Constantinople, XIe siècle. Lorsque la princesse Théodora lui demande de se faire passer pour elle à bord du bateau qui doit la ramener à Constantinople, Katerina sent la panique l’envahir. Sa maîtresse a certainement perdu la raison ! Comment elle, simple suivante, et de surcroît ancienne esclave, pourrait-elle passer pour une princesse ? Imiter la voix impérieuse et les attitudes gracieuses de Théodora ? Il le faudra bien, car Katerina a juré obéissance à celle qui a jadis racheté sa liberté. Tremblante, elle affronte la troublante proximité du commandant Ashfirth, chargé de l’escorter étroitement. Et craint, dès le premier regard, que ses yeux d’azur ne percent tous les secrets qu’elle cache sous ses voiles…
Quelle surprise, ce livre ! Plein de qualités auxquelles, à priori, on ne s'attendrait pas dans un roman de cette collection aux publications souvent interchangeables. Car même si j'apprécie de lire de temps en temps des Harlequin Historiques, il faut avouer qu'ils ne brillent pas toujours par leur originalité ou leur qualités contextuelles.
Voici donc une petite liste de tous ces éléments positifs qui vont me faire enchaîner directement avec le tome 2 :
* D'abord, le contexte :
J'ai adoré ! C'est bien rare de lire une romance byzantine, plantée au 11ème siècle, au temps de l'avènement de l'empereur Alexis Comnène. Un beau travail de documentation, une écriture précise sans être lourde, et nous voilà transportées dans cet univers byzantin si peu exploité dans nos lectures préférées. Sans en donner une vision mièvre, ni brutale, ou violente, l'auteur réussit le tour de force de le rendre très vivant, coloré, avec ses paysages, ses demeures, ses odeurs, ses couleurs et autres étoffes. Tout est mesuré, bien dosé, et pas ennuyeux pour un sou. Et surtout, ça change des régences, ou même des histoires moyenâgeuses qui ont toujours lieu sur les terres anglo-saxonnes. Et encore plus fort : on termine ce tome en ayant une très forte envie d'en savoir plus sur l'Empire byzantin. Un sacré bon point, pour ce qui me concerne !
*Ensuite, les héros :
Le héros, Ashforth Saxon, est un bel homme loyal, un combattant d'élite à l'honneur chevillé au corps, et surtout, très déterminé. Commandant de la Garde Varangienne, il est donc le chef de ce corps d'élite de l'armée byzantine, qui tient lieu de garde rapprochée de l'empereur.
En fait, en allant farfouiller sur Wikipedia, j'ai appris que cette caste militaire et mercenaire, qui jure fidélité exclusive à l'empereur, est issue, à l'origine, des Vikings, Suédois, Danois et Norvégiens, mais aussi des Anglo-saxons dont la défaite contre le Franc Guillaume le Conquérant a précipité l'exil. Sans vouloir vous assommer d'un cours d'histoire, je veux juste préciser que ces aspects de la personnalité du héros m'ont complètement convaincue.
Issu de la noblesse anglo-saxonne, Ash s'est hissé au rang de Commandant de cette compagnie d'élite de 500 hommes, après avoir abandonné son pays très jeune, pour adopter l'Empire, dans lequel, pourtant, il demeure un Barbare (non grec, donc non raffiné). Reconnu et respecté, certes, mais un Barbare tout de même, et un être déraciné. Ash se voue totalement à sa mission de protecteur. Lorsqu'il rencontre Katerina/Theodora, l'attirance qu'il ressent pour elle lui pose un réel cas de conscience, mais son regard plein de bienveillance et de clairvoyance lui feront prendre conscience de la véritable identité de celle qu'il est chargé d'escorter. Un héros fort, donc, et assez nuancé pour qu'on s'y attache très vite.
Quant à Katarina, son dilemme et ses réserves sont très bien rendus : sa loyauté envers la princesse Theodora, la nécessité de tenir un rôle auquel rien ne l'a préparée, son passé d'ancienne esclave affranchie ou les sentiments qu'elle éprouve peu à peu pour Ashforth ne lui facilitent pas la vie.
Ce personnage féminin brille par sa justesse et son originalité : ce n'est pas une super héroïne, elle a ses limites, ses envies aussi, et ses peurs. Elle a un passé, car pour une fois, ce n'est une jeune vierge issue de la noblesse, mais une jeune femme un peu abîmée par la vie, la fille d'un potier d'un coin quelconque d'un village crétois que son père a vendue à l'âge de huit ans.
L'attirance entre les deux héros est finement amenée, avec subtilité et douceur. Ni l'un ni l'autre ne sont des grands nobles, simplement deux êtres réunis par la force des circonstances, qui peu à peu vont s'apprendre et se reconnaître.
*Et puis, le reste :
Le petit plus stylistique pour moi : les pensées intérieures des héros jalonnent tout le récit en italique, ce qui nous les rend proches, et très cohérents, sans alourdir le texte. Les personnages secondaires tiennent une vraie place dans le récit, discrète, mais très juste.
J'ai aussi beaucoup apprécié la façon dont l'auteur introduit les héros des futurs tomes. Avec nuance, encore, et subtilité. Rien de pesant, mais juste assez d'éléments pour donner envie de lire la suite, et se réjouir d'en savoir plus sur Anna et son Franc, son immense et déjà impressionnant guerrier/esclave. Ou bien pour savoir ce qu'il advient de Théodora, qui, apprend-on à la lecture du tome 3, finira bien par se rapprocher de son promis.
Il me manquerait peut-être un zeste de passion pour faire mon bonheur, mais franchement, je n'ai pas boudé mon plaisir et j'ai tourné les pages de ce tome 1 avec un bel enthousiasme.
, 75 / 5

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