Ada - Février 2014 Titre VO : The Hanover Square Affair
Résumé éditeur : Londres, 1816. De retour des guerres napoléoniennes, le capitaine de cavalerie Gabriel Lacey rentre à Londres, à l'époque de la Régence, exténué. À présent sans emploi, il lutte contre la dépression. Mais la disparition d'une jeune fille probablement enlevée par un membre éminent du Parlement éveille soudain son intérêt. Les recherches de Lacey pour retrouver la jeune fille le mènent à découvrir le meurtre, la corruption et à devoir traiter avec un chef de la pègre. Dans un même temps, il doit lutter avec sa propre désorientation, ayant dû passer de la vie de soldat au monde des civils, redéfinir sa relation avec son ancien commandant et se faire de nouveaux amis, allant des hauts rangs de la société jusqu'aux filles de la rue de Covent Garden.
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Pour l'amatrice de romans policiers historiques que je suis, cette entrée dans la longue série des Enquêtes du capitaine Lacey m'a totalement séduite.
Envoûtée par l'atmosphère délétère, sombre et profondément humaine du Londres de ce début de 19ème siècle, j'ai pourtant davantage lu le tout portée par mon intérêt pour les différents personnages que pour l'intrigue policière en elle-même.
Le capitaine Lacey dévoile sa personnalité et quelques-uns de ses secrets au fil du récit. Peu à peu, je me suis profondément attachée à cet homme empli de colère, brisé moralement et physiquement, dans son âme et sa chair, affaibli par la dépression et par une jambe abîmée. Un homme motivé par un sens aigu de l'honneur et de la compassion aux plus faibles, notamment aux femmes. Un héros de guerre méconnu et tête-brûlé, qui, du fait de son intransigeance et de son imprudence, n'est aujourd'hui plus rien, un homme pauvre et sans importance dont la carrière dans l'armée a pris brutalement fin.
Autour de lui gravitent des amis convaincus par sa noblesse d'âme et sa force intérieure intraitable, mais ce sont des êtres avec lesquels il entretient de complexes rapports d'amitié/amour/haine. Sans une once d'humour, Gabriel mène sa barque en héros sombre. En bourru qui assène des vérités à son entourage à l'emporte-pièce parfois, il se montre capable d'erreurs, de doutes. Assoiffé de justice, il (se) cherche, solitaire et sensible, désabusé et amer, mais toujours capable de percevoir la beauté d'un regard ou de profiter du bonheur lorsqu'il se présente à lui.
Ses rapports avec les femmes sont loin d'être simples. Il y a des femmes de son passé, notamment Louisa, l'amie de vingt ans, Janet, l'amour de quelques mois, ou Black Nancy, la jeune prostituée, sans oublier toutes les autres rencontres, des femmes à la petite vie qui prennent sous ses yeux forme et contours. Des hommes lui permettent aussi de créer du lien avec ce monde où l'ancien cavalier peine à trouver sa place : l'esthétisant et richissime dandy, Lucius Greenville, fasciné et compatissant, Brandon, le mentor ténébreux, irascible et retors, et James Davis, le tireur de ficelles implacable et glacial, sans oublier le grand blond et costaud Pomeroy, le détective mercenaire de la rue Bow.
J'espère qu'il seront tous des tomes suivants pour en savoir plus sur les relations qu'ils entretiendront avec Gabriel. Et avec eux, ces personnalités très humaines, imparfaites, tiraillées, des gens comme vous et moi, en somme, que sait si bien écrire l'auteur, dans une Angleterre crépusculaire où le danger est omniprésent.
Autant dire que je lirai la suite.
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