Tome 2 de la série "Sans foi ni loi" J'Ai Lu - Mars 2018 Titre VO : The Hunter
Résumé (Traduction everalice) : Rebelles, vauriens, crapules... ils sont sinistres, mais superbes, et du mauvais côté de la loi. Mais pour les femmes comme il faut de l'époque victorienne qui les aiment, cette touche de danger fait seulement battre leur coeur encore plus vite...
Une scandaleuse proposition
Considéré comme l'un des meilleurs tueurs d'élite de Londres, Christopher Argent ne rate jamais sa cible et abat toujours son homme. Mais sa dernière cible s'avère être une femme... La très populaire, l'immensément belle Millie LeCour, l'actrice. Et tous ses repères s'en trouvent bouleversés. Débordé par les flammes qui passent entre eux, Christopher ne parvient pas à accomplir sa mission. Au contraire, il fera tout pour protéger la vie de Millie. Même si cela signifie qu'il met la sienne en danger.
Une passion dangereuse
Lorsqu'elle apprend pourquoi Christopher a été engagé, les sentiments de Millie sont partagés entre la peur et l'excitation. Se placer d'elle-même entre les bras de cet homme dangereux sera sûrement sa seule chance de survie... Mais s'abandonner à son désir sera aussi sans doute une erreur fatale. Leurs deux vies sont en péril. Millie et Christopher doivent apprendre à se fier aux sentiments qu'ils ressentent... pour trouver enfin l'amour véritable qu'ils recherchaient.
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Lu en VO.
Voilà un certain temps que je lis des romances historiques !
Peu à peu, au fil de rencontres imprévues ou au contraire attendues, mes goûts se sont forgés et je sais maintenant ce qui fera battre mon cœur plus fort dans ce segment particulier de la romance. Cela peut prendre la forme d'histoires délicates comme une tasse de thé vert, élégantes, charmantes, spirituelles, et revigorantes. Ou cela peut engendrer une tension mêlée de stupeur, de fascination, d'empathie profonde et presque viscérale. Ces sensations doivent, en plus, émerger grâce au plaisir de voguer sur une belle langue, qui soit charpentée, travaillée, et ambitieuse. Qu'elle soit légère ou dramatique, elle doit toujours chanter à mon oreille pour faire naître l'admiration ! Dans les deux cas, et lorsque tous les curseurs sont dans le rouge, le livre vient trôner dans ma vitrine de coups de cœur absolus.
Ce qui se passe, au fil du temps, malheureusement, c'est que les effets romanesques ne me semblent parfois plus si surprenants, les amours contées plus si palpitantes... J'aime... beaucoup, un peu, voire pas du tout. Car cette sensation d'entrer dans un monde nouveau, à la lecture d'un livre, devient de plus en plus rare. Trop de lecture... tue la lecture peut-être? (Pensée impie, non?)
Tout cela pour dire que ce titre-là m'a enfin sortie de ma torpeur. Je me sens aujourd'hui comme un ours en fin de période d'hibernation. Avec comme une envie de dévorer. De dévorer le monde de Kerrigan Byrne.
J'ai commencé à lire cette série l'année dernière. Pour dire la vérité, le tome 1 m'avait laissée un peu dans l'expectative, car j'en avais adoré certains aspects, et d'autres un peu moins. Mais, à la lecture du tome 2, je me demande s'il ne faudrait pas que je revois ma copie, car cette lecture m'a enfin donnée la clé...
L'histoire de The Hunter commence très puissamment : le prologue, sombre mais zébré pourtant de fugaces lueurs d'espoirs, m'a tout de suite sonnée d'un incroyable uppercut à la gorge.
Christopher Argent est alors un garçon de 9 ans qui est né et a grandi, aux côtés de sa mère prisonnière, dans l’infamante prison de Newgate. Le sort de cette dernière, et la violence des émotions exprimées m'a carrément laissée sans voix. Mon Dieu, à ce stade, je savais déjà que le livre serait grand, et que Christopher serait un personnage hors du commun. A lui seul, il m'aurait fait tourner les pages comme une damnée...
Chapitre 1, on se lance dans l'histoire. Et c'est parti pour le grand huit...
Argent est un homme rare dans la romance historique. Je n'ai lu que très peu d'histoires dans lesquelles le héros est un authentique assassin. Froid, dépourvu d'humanité et d'empathie, un homme mort à l'intérieur, un survivant torturé, emprisonné dans une carapace d'insensibilité. Un tueur sans aucun état d'âmes.
On l'avait croisé dans le tome 1, car il a forgé des liens indéfectibles avec Dorian, le "Blackheart de Ben More" qui a assis sa suprématie sur les bas-fonds londoniens en usant de toute la violence possible. Argent était son tueur. Impossible de manquer déjà son incroyable prestance.
Millie, l'héroïne, le reconnaît au premier regard. C'est lui, elle le voit dans l'ombre du théâtre dans lequel elle donne des représentations d'Othello. Millie, la Desdémone qui doit mourir, avec toute sa vivacité, sa fraîcheur, son authenticité, et ses secrets. Millie ne se doute pas alors qu'Argent est là pour elle, et que, d'un bref mouvement de la main, il a prévu de la tuer. Il est payé pour cela. Mais sans la faire souffrir.
A partir de leur rencontre (et quelle rencontre ! Fantastique, toute en noir et lumières fulgurantes, brûlante de leur désir , de cette reconnaissance instinctive entre deux êtres que tout éloigne, le tueur et sa victime), la machine se grippe.
Je ne raconterai pas l'histoire, car j'y passerais des pages tant elle est richement menée, enlevée et dense. La relation entre Millie et Argent est intense, faite de mille avancées, de doutes, de peur, de sensualité. Elle s'enrichit aussi de tout le fourmillement alentour des personnages secondaires. Jakub, le fils de Millie, dont les interactions avec Argent sont si touchantes et plausibles, en est un des pivots principal : comment un homme déshumanisé à ce point saura-t-il s'adresser à un petit garçon? Eh bien justement, il ne le sait pas.
C'est aussi cela que j'ai aimé dans ce livre : l'auteur ne va pas forcément à la facilité. Tout n'est pas rose dans son monde, loin s'en faut. Les aperçus de la vie maritale menée par Dorian et Farah, les héros du premier tome, en sont un exemple : Dorian reste un dangereux, très dangereux, criminel, même s'il s'amende petit à petit. De même, si la rédemption espérée pour Argent est possible grâce à l'amour qu'il éprouve pour Millie, et surtout grâce à celui qu'il éveille chez elle, il ne devient pas un saint du jour au lendemain. Il reste, avant tout, un tueur, impitoyable. Cela est compliqué à comprendre pour une lectrice de base telle que moi : comment peut-on aimer un assassin dont les mains sont couvertes du sang de dizaines de victimes? Assassin il est, et le restera, même si la situation est légèrement désamorcée à la fin, d'une façon très plausible.
A ce sujet, Morley, le chef-inspecteur de Scotland Yard, l'amoureux déçu de Farah qui avait déjà une personnalité très prometteuse dans le premier tome, fait un retour très remarqué. J'espère que l'auteur a prévu de rajouter un tome à sa série, car j'aimerais en savoir plus sur ce séduisant représentant de la loi.
Il y a vraiment beaucoup à dire sur ce roman. Sur tous ces environnements déployés avec maestria, sur la richesse de l'écriture, sur la profondeur des interactions entre tous les personnages, et sur l'addictivité qu'il crée chez la lectrice, incapable de le poser avant d'en avoir savouré la dernière goutte !
S'il a quelques défauts, car oui oui, il y en a, quelques longueurs dans le passage obligé sur le thème "Je ne la mérite pas", ou la redondance d'une situation de sauvetage vers la fin, je me suis empressée de les oublier pour ranger cette formidable histoire dans la pile de mes sacrés coups de cœur.
Je comprends mieux aujourd'hui les notes décernés sur Goodreads... Et je partage sans retenue l'enthousiasme des lectrices anglophones ! Quelle riche idée de la part de J'Ai Lu de la proposer aux lectrices françaises !
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