Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

dimanche 3 mai 2015

La débutante d'Eloïsa James



Tome 1 de la série Les duchesses
J'Ai Lu - Avril 2015
Titre VO : Desperate Duchesses
Résumé éditeurAffligée d’un père farfelu qui s’est mis à dos tout le comté, lady Roberta se désole de rester vieille fille. Après un énième esclandre, elle décide que la coupe est pleine et débarque du jour au lendemain chez sa cousine, l’excentrique duchesse de Beaumont. Entre deux scènes de ménage, celle-ci l’accueille à bras ouverts et promet de lui trouver un beau parti en quelques semaines. Or Roberta a déjà fixé son choix sur l’arrogant duc de Villiers, qui l’a subjuguée d’un regard et qu’elle entend épouser coûte que coûte. N’en déplaise au comte de Gryffyn, le frère de la duchesse, qui voudrait lui faire croire que l’élu de son cœur est un rustre doublé d’un suborneur. Par dépit, sans doute…
Lu en VO
Une superbe entrée en matière pour cette nouvelle série qui colle on ne peut mieux au talent d'Eloïsa James.
Car quelle époque pouvait mieux convenir à sa langue à la fois acide, impertinente, sophistiquée et diablement intelligente que la période georgienne?
Une période marquée par les excès et la décadence, avec cette recherche effrénée du plaisir associée à la foi accordée aux forces de l'esprit et de la raison.
La série prend place en 1783. Imaginez, la cour de Marie-Antoinette. OK? Même si l'intrigue prend place en Angleterre, la cour française n'est jamais bien loin des préoccupations et des références de l'aristocratie anglaise.
Imaginez tout ce beau monde : robes de soie brodée, seins débordants de corsages ajustés, vestes de ces messieurs très travaillées, aux motifs parfois extravagants, cheveux longs entravés de rubans pour eux, ou bien perruques et ornements capillaires sensuels et chargés pour elles, du baroque à gogo, poudre, mouches et rouges à lèvres. Le tout associé au franc-parler et à la liberté de mœurs pas encore bridés par l'esprit régence du début du 19ème siècle. Où les relations entre hommes et femmes respirent la sensualité. Après tout, on est pile à l'époque des Liaisons dangereuses ! Voyez le potentiel? Autant vous dire que l'auteur s'en donne à cœur joie. Et la lectrice que je suis aussi. Tout, du côté vachard aux accents un rien scabreux et scandaleux de l'époque, sied comme un gant à la langue raffinée, fleurie et riche de références de Mme James. Premier, fabuleux bon point.
Comme tout premier tome qui se respecte, le décor est donc planté, et avec lui, la distribution. Décidément, et c'est une des marques de fabriques de l'auteur, son histoire fourmille de personnages, dont certains seront les héros des histoires à suivre.
Mais d'abord, les héros. Tristement, je commencerai par dire que celle qui tempère un peu mon enthousiasme est l'héroïne : Roberta. Lassée de vivre à la campagne sous l'égide d'un père complètement farfelu et bien éloigné des réalités du monde, elle n'a qu'un souhait : se marier avec un homme, le plus insensible possible, car elle est bien guéri de toute espèce de sensiblerie, affublée qu'elle est de ce père qui n'hésite pas à pleurer, en hurlant, en pleine rue, toutes les affres de son amour paternel. De fait, elle se sent ridiculisée, d'une manière pratiquement fatale à tout espoir matrimonial.
Voilà donc notre Roberta accueillie à Londres par sa cousine, Jemma, la duchesse de Beaumont, tout récemment revenue de Paris après avoir passé huit ans à la cour de France. 
L'héroïne a eu un coup de foudre, lors d'un bal donné quelques années auparavant : c'est le duc de Villiers, et lui seul, qu'elle prendra pour époux. Un bel aristocrate tout en morgue et en assurance, et, découvrira-t-elle, aussi insensible, glacial, voire cruel, qu'elle pouvait le souhaiter. Originale entrée en matière, puisque le duc n'est pas le héros de l'histoire, mais le côté calculateur et un rien opportuniste de la donzelle m'a empêchée de compatir à son sort.
Heureusement que le héros, Damon, le comte Gryffyn, le frère de Jemma, rôde autour d'elle avec son élégance pleine de charme, de sensualité, et sa capacité vraiment craquante à tomber amoureux. Et d'ailleurs, à aimer, tout simplement (adorablement bêtifiant, par exemple, avec son jeune fils de 6 ans, Teddy). Sans oublier son intelligence et son esprit d'à propos. Bref, il a sauvé la mise au sein du couple vedette ! 
Bizarrement, j'ai eu l'impression que l'essentiel du roman n’était pas là ! J'ai eu un vrai coup de cœur pour le couple que (ne) forme (pas) Jemma, la fantasque, la blessée, avec le duc de Beaumont, son austère, et si sérieux, et si fin, et si viril, duc de mari. Et je suis complètement subjuguée par le duc de Villiers, animal à peine domestiqué à sang froid, aux failles presque imperceptibles, imposant et sarcastique. Mention spéciale aussi aux apparitions extravagantes, farfelues et endiablées du père de Roberta, le marquis poète, très sensible aux charmes des courtisanes qui peuplent sa vie. 
L'intrigue est resserrée et se déroule sur quelques jours. Les chapitres se succèdent sans temps mort, alternant les scènes d'un personnages à l'autre, dans une trame soignée à l’extrême autour des références filées du jeu d'échec dont les parties forment les métaphores d'autres enjeux autrement plus sentimentaux ou érotiques. A l'image de la série, apparemment, tout est question de stratégie, d'anticipation et de finesse. Sans oublier l'humour, omniprésent dans les doubles-sens ou l'ironie, ou les innombrables références culturelles et historiques.
Le tome 2 enchaîne directement sur l'intrigue du tome précédent. On n'a même pas l'impression d'avoir changé de livre, puisqu'on se retrouve exactement au moment de la réception finale qui fête la victoire de Damon sur? On change simplement de héros, mais en retrouvant les protagonistes du 1. 
Pour mon plus grand bonheur ^^
 / 5

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