Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

jeudi 14 mai 2015

L'éventail et l'épée de Georgette Heyer


Milady - Avril 2015 (déjà édité chez Harlequin dans la collection Historiques)
Titre VO : Powder and Patch
Résumé éditeur : Être ou paraître ? Telle est la question...
La ravissante Cléone Charteris est amoureuse de Philippe Jettan mais lui reproche ses manières trop rustiques. Alors qu'elle ne rêve que de bals, elle tombe sous le charme de l'élégant sir Bancroft. Éconduit par Cléone et souhaitant la reconquérir, sir Philippe s'exile à Paris afin de devenir un véritable gentlemen. Six mois plus tard, il réapparaît, précédé d'une flatteuse réputation de don Juan. Regrettant la simplicité de l'homme qu il était, Cléone découvre les affres de la jalousie...
Powder and Patch, c'est le titre VO de ce roman, le troisième écrit par Georgette Heyer.

Elle situe ici son intrigue, contemporaine de Louis XV, dans la période georgienne. Powder and Patch, donc, "Poudre et Mouche", un titre très parlant, car il recouvre en réalité les frivolités ostentatoires dont raffolent à cette époque de hauts talons rouges, de rondeaux, de bas de soies brodés d'oiseaux multicolores, de rouge à joues, de dentelles mousseuses et de perruques vertigineuses... les hommes de la haute société !
Eh oui, dans cette allègre variation sentimentale, notre héros, Philippe, d'un viril gentleman farmer au langage vrai, se doit de se métamorphoser en bellâtre de cour, languissant, au langage châtié qui fait mouche, et qui dégaine aussi vite sa paire de bésicles que sa redoutable rapière, le tout pour plaire à sa belle, une coquette demoiselle de campagne. 
Cleone, la jolie frivole, est toute en désirs indécis : elle l'aime, le fait languir, le martyrise un peu, le dédaigne, le piquotte. Lui, trop honnête homme, s'en va faire son chemin à la cour française pour en revenir métamorphosé en dandy en dentelles, un vrai tombeur de ces dames.
Du jeu, tout n'est que jeu dans cette société ultra-sophistiquée où la douceur du satin recouvre si parfaitement la vivacité des lames dont s'escarmouchent les jeunes nobles de l'époque. Georgette Heyer joue brillamment de cette ambivalence. Les dialogues, les descriptions de ces hommes très soucieux de la couleur de leur habit, les assauts d'esprit pour monter à l'assaut de ces dames, tout est savoureux et léger. Bizarrement, Philippe n'est pas un jeune gandin efféminé. D'ailleurs, il a le menton carré et dominateur de l'alpha type, comme ne cesse de s'extasier la tante de Cleone. Alors on pardonne son aveuglement à Cleone et on savoure cette histoire acidulée comme une parfaite petite friandise. On savoure les scènes où se mettent en scène les inénarrables Jettan, le père et l'oncle du héros, ou les prises de bec délicieuses des deux valets français. Deux-trois petites heures de lecture vite dégustées, et si la verve ou la profondeur de Georgette Heyer ne sont pas encore tout à fait à la hauteur d'autres titres avec cette oeuvre de jeunesse, c'est un roman à lire quand on l'aime. Car quand on l'aime, je crois bien qu'on aime tout d'elle.
, 75 / 5


NB. Cette version est identique à celle d'Harlequin, et la traduction semble très fidèle au texte VO, après comparaison rapide de quelques entrées de chapitres.

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