Pour un intermède Highlander, ce livre est parfait ! Un peu daté, parfois (il date de 1988), mais malgré, ou à grâce à, ce côté classique, il se lit facilement et avec plaisir.
Dans la première histoire, Serena la Rebelle, Serena MacGregor, légèrement caricaturale tout au long de la première partie, est une héroïne jeune et rebelle, dans le sens où elle gère difficilement son impulsivité et ses à-priori, comme une grande adolescente un rien butée et désagréable. Lorsqu'elle rencontre le comte d'Ashburn, Brigham Langston, elle n'en démord pas, bien qu'il soit depuis de longues années le meilleur ami de son frère : ce n'est qu'un anglais, et à ce titre, il mérite toute sa hargne. Même si le charme agit et qu'elle ne peut s'y soustraire !
Car c'est un héros très attachant, fier, honorable, beau et viril. De son côté, il tombe sous le charme de cette sauvageonne mal dégrossie bien qu'elle mette en doute sa probité. Ce qui donne lieu à des scènes parfois drôles, pendant lesquelles il se retient de ruer dans les brancards et fait preuve d'une patience infinie.
Au cœur d'une intrigue politique bien plantée, puisque l'aristocrate anglais, tout fortuné et puissant qu'il soit, s'allie aux insurgés écossais qui veulent renverser le roi d'Angleterre pour installer à sa place le jeune prince Charles-Edouard Stuart, en cette année 1746, l'histoire d'amour prend peu à peu de l'ampleur. Émotions, aventures, scènes épiques et historiques, avec la grande bataille de Culloden, ou l'évocation des répressions sanglantes à l'encontre du peuple écossais, se mêlent adroitement et sans temps mort. Dès l'instant où Serena et Brigham lient leur destin, le roman bénéficie d'un second souffle. Les scènes d'action se multiplient, et c'est un volet du roman que j'ai beaucoup apprécié.
Serena se révèle comme une femme responsable, et forte, mais toujours aussi passionnée, et follement amoureuse. La famille de Serena tient un rôle central, que ce soient ses frères ou ses parents, Fiona et Ian, dont l'amour est évoqué tout au long de l'histoire avec beaucoup de sensibilité.
On a là l'origine du départ des MacGregor pour l'Amérique, et, bien que je n'aie pas lu la série, j'imagine que cette famille s'y est implantée par la suite. C'est en tout cas ce qui est confirmé dans la seconde histoire du livre, Contre vents et marées, qui raconte l'histoire de Ian MacGregor, le neveu de Serena et Brigham, qui prend lui fait et cause pour les indépendantistes américains, en ayant participé à la révolte des Tea Party de Boston. Gravement blessé, il est secouru par Alanna Flynn, une jeune veuve du peuple, dévouée et tendre. J'ai beaucoup aimé cette suite, mon seul regret étant son format, bien trop court (une centaine de pages).
Mon sentiment
Au final, j'ai trouvé que l'écriture était solide et de qualité, et le décor vraiment bien planté, avec un fourmillement de détails quotidiens et historiques. Au sein de son manoir-château familial, la vie quotidienne de Serena est bercée de gestes très terre à terre, elle fait les poussières, s'occupe des vaches ou du beurre qu'elle baratte, ce qui donne un caractère très authentique au récit.
J'avoue que j'ai un faible pour les histoires qui se passent à cette période et je n'ai absolument pas été déçue. On est certes loin d'une Monica McCarthy, ou d'une Judith James, qui évoquent toutes les deux la même période historique, à peu de choses près, mais Nora Roberts ne démérite absolument pas et ce livre était une très bonne surprise.
Un petit mot sur la couverture... du grand n'importe quoi, puisque la donzelle semble habillée à la mode médiévale. Or on est en plein 18ème siècle.
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