Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

jeudi 18 août 2022

Bryanston Mews de Anne Perry

 

Tome 28 de la série Charlotte et Thomas Pitt
10/18 - Mars 2013
Résumé
Dans la touffeur de l'été 1896, les agents de la Special Branch, Thomas Pitt en tête, sont au comble de l'effroi. Mrs. Quixwood, épouse d'un riche banquier, vient de succomber à un viol, et la mise en scène trop bien orchestrée du suicide laisse peu de place au doute. Secondé par sa femme, Pitt ouvre immédiatement l'enquête. Mais c'est sans compter sur les secrets que la victime a emportés avec elle et qui s'acharnent à brouiller les pistes...
En pleine guerre des Boers, l'horreur s'invite au sein d'une bourgeoisie ruinée par les conflits d'Afrique du Sud.

J’ai renoué avec grand plaisir avec l’univers de Anne Perry, dont je n’avais pas lu de livre depuis un peu plus d’un an. Dans ce tome 28, on retrouve Charlotte et Thomas Pitt en 1896, environ 15 ans après leur première aventure. Ah, la la, je ne me lasse pas de cette série (dont il ne me reste que quatre tomes à lire).
Anne Perry axe ici son enquête sur la problématique, ô combien dramatique, du viol, très compliquée à aborder à cette époque victorienne, encore plus qu’aujourd’hui, bien évidemment, même si les propos et les réflexions des protagonistes font écho aux questions et aux défis que nous rencontrons encore à notre époque, autour de cette question. Anne Perry mêle intelligemment son intrigue à la crise des Boers et aux aspects financiers qui en découlent. J’avoue que je ne connais pas cet épisode, sauf de nom, et que je n’ai pas tout compris (mais elle ne s’appesantit pas trop sur la question, donc ça passe).
Dans ce tome, des femmes sont violées, meurtries, voire tuées, au sein d’une société qui peine à traiter correctement la culpabilité des hommes incriminés. Le tout créant des souffrances poignantes chez les parents des jeunes filles violentées, et une grande remise en question de la justice.
J’ai apprécié son traitement de la question, sensé et empli d’empathie, que ce soit dans les sentiments exprimés par les personnages masculins ou par les personnages féminins.
L’intrigue est rondement menée, agrémentée de multiples changements de points de vue, car elle repose autant sur Charlotte et Thomas Pitt que sur Victor Narraway, l’ancien responsable de la Special Branch dont Thomas est à présent responsable, ou sur lady Vespasia (qui, étonnamment, a perdu quelques années au fil des tomes, dans un souci peut-être d’aménager une romance entre elle et Victor – mais bon, faisons fi de ce détail).
Et comme toujours, on a une palette complète et passionnante de personnages secondaires. Le tout dans un rendu historique parfait.
Je n’oublierai pas de mentionner aussi l’aspect domestique de l’évolution des héros, tant il est émouvant de voir Thomas et Charlotte s’interroger sur l’éducation de leurs enfants, Jemina, 14 ans maintenant, à l’orée de sa vie de femme, ce qui ne manque pas d’éveiller des angoisses profondes chez les deux parents, et Daniel, 8 ans, qu’ils ont à cœur d’élever pour en faire un futur homme aimant et respectueux des femmes.
Le rythme va crescendo, à tel point que s’arrêter de lire devient presque impossible. Et à vrai dire, j’ai lu en une journée les 465 pages du roman.
Une ou deux petites choses me chiffonnent pourtant : la solution apportée à l’intrigue m’a semblé un peu alambiquée, et trop rapide. Et puis les toutes dernières pages ne nous disent rien sur le sort réservé à l’homme condamné. J’aurais aimé en savoir davantage à cet égard.
Mais globalement, je n’ai pas boudé mon plaisir, car j’ai, encore une fois, passé un très bon moment avec cette auteur (sur laquelle j’ai appris un fait extraordinaire en allant parcourir sa page Wikip… Je n’en revenais pas !)
    , 5 / 5

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