Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

samedi 13 août 2022

Celui qui me comblera de Mary Balogh

Tome 9 de la série Westcott
J'Ai Lu - Mars 2024
Titre VO : Someone Perfect
Résumé 
As a young man, Justin Wiley was banished by his father for mysterious reasons, but now, his father is dead, and Justin has been Earl of Brandon for six years. A dark, dour man, he, nonetheless, takes it as his responsibility to care for his half-sister, Maria, when her mother dies. He travels to her home to fetch her back to the family seat at Everleigh Park.
Although she adored him, once, Maria now loathes Justin, and her friend, Lady Estelle Lamarr, can see, immediately, how his very name upsets her. When Justin arrives and invites Estelle and her brother to accompany Maria to Everleigh Park to help with her distress, she begrudgingly agrees, for Maria's sake.
As family secrets unravel in Maria's homecoming, Justin, too, uncovers his desire for a countess. And, while he may believe he's found an obvious candidate in the beautiful 25-year-old Lady Estelle, she is most certain that they could never make a match...

Lu en VO.
Lord Justin Wiley, comte Brandon, doit persuader sa jeune demi-soeur, Maria, de venir vivre sur le domaine familial, car, après la mort de sa mère, elle ne peut rester seule. Le frère et la soeur ne se sont pas vus depuis 12 ans, et Maria ne veut rien avoir à faire avec ce frère à propos duquel elle ne ressent que ressentiment et méfiance. En désespoir de cause, Brandon demande à ses deux amis, lady Estelle Lamarr et son frère jumeau Bertrand, de l'accompagner sur son domaine familial, Everleigh Park, où il a organisé une grande réunion familiale pour aider la jeune fille de 18 ans à renouer des liens très distendus avec sa famille.
Lady Estelle Lamarr et Bertrand, son frère, vivent heureux à Elm Court, ils ont 25 ans, et ce sont les enfants du marquis de Dorchester, qui a épousé Viola Westcott dans le tome 4.
J’ai adoré les rapports des deux jumeaux, c'est un des aspects du roman que j’ai préféré.
Lors d'une conversation au coin du feu, Estelle dépeint l'homme idéal, celui qui ferait battre son coeur, un homme parfait à ses yeux : elle le dote, non sans humour, de toutes les qualités. Intelligence, sensibilité, élégance, sens de la répartie, source de bonheur et de joie, et elle le voit blond aux yeux bleus. Bertrand, un peu plus tard, lui fera remarquer, non sans finesse, à quel point la perfection peut s’incarner dans l’imperfection, du moment qu’elle nous convient.
Estelle est loin d’être une idéaliste idiote, elle a les pieds sur terre, et ne tient pas pour acquis ses conceptions. Censée et sensible, attentive aux autres, dotée de cette intuition particulière due peut-être à se gémellité, elle est ouverte et capable de percevoir ceux qui l’entourent au-delà des apparences , et elle est très douée pour les accompagner dans la découverte d’eux-mêmes. Elle guidera ainsi Maria vers une meilleure compréhension de sa famille et de son passé, et révélera à Justin sa capacité au bonheur et à la lumière, malgré les parts d’ombre qui feront toujours partie de lui.
Ils partiront donc tous deux, en soutien à Maria, sur le domaine du comte Brandon, Everleigh Court, pour une durée de deux semaines.
Comme toujours avec Mary Balogh, j'ai découvert une romance intelligente, subtile et toute en finesse, bien que lente parfois, notamment au démarrage, où j’ai eu l’impression de nombreuses redites. Il m’a fallu attendre le neuvième chapitre pour me sentir irrésistiblement entraînée par l’histoire.
Quelques ralentissements m’ont frustrée tout au long de l'histoire, surtout dans la description de certaines scènes familiales où j’ai vite abandonné l’ambition de savoir qui était qui. Mary Balogh adore ces scènes de sociabilités en terrain clos, pratiquement toujours lors de vastes réunions familiales sur de grands et magnifiques domaines aristocratiques. Cela fait partie de son charme, mais j’avoue que cela me pèse parfois dans ma lecture.
Ce que j'aime le plus chez elle, c'est que plusieurs points et contrepoints amènent de la profondeur au récit : les personnages se cherchent, ils tentent de s’extraire de leur chrysalide, de leurs expériences heureuses ou malheureuses, avec de longues et belles conversations ou pensées, autour du temps passé de l’enfance heureuse, de la mort des êtres aimés, du pardon, ou des choix que l’on fait et qui définissent finalement ce que l’on veut et ce que l’on est. Certaines évocations sont vraiment belles et pleines d’émotion. Le tout tourne autour de la place de l’amour et du soutien de sa famille ou de ses proches.
Au début du roman, Justin, triste et convaincu de ses échecs, Estelle, retirée dans le fin fond de la campagne avec son frère, Maria, cloîtrée avec sa dame de compagnie, se satisfont de leur relative solitude et n’attendent pas grand-chose d’autre. Tout partira de la volonté et du sens de l’honneur de Justin, mu par sa tendresse pour sa sœur. Car sans lui, aucun d’eux ne serait parvenu au bonheur.
J'ai adoré les descriptions du domaine, que ce soit l'habitation (on s'y croirait) ou la nature, toujours hautement célébrée chez cette autrice, avec ses différents points de vues et sites remarquables : labyrinthe, lacs et ponts, grotte secrète, serre, dôme et palais avec ses pièces d’apparat, bois et collines, vues sur la campagne environnante, je me suis régalée.
L'histoire est principalement émaillées de scènes familiales joyeuses, emplies de bonhommie et de bienveillance, malgré les lourds secrets qui planent. Ici se mêlent personnes de tous âges, oncles et tantes, cousins, frères et sœurs, maris et femmes, enfants, bébés, et de conditions variées (gentry ou upper class, classe moyenne fortunée, et classe laborieuse). Les personnages principaux passent beaucoup de temps à interagir avec ces personnages de second rang, ce qui fait que la romance parfois passe au second plan. Cela peut en impatienter certaines, et j'avoue que moi-même, je me suis un peu ennuyée.
Certains personnages m’ont moins convaincue : le traitement final du père de Justin m’a gênée, car la décision de bannir, sans autre forme de procès, son jeune fils de 22 ans, est trop facilement pardonnée à mon goût en quelques paragraphes. De même, je n’ai pas été pleinement convaincue par le personnage de Ricky, le simple d’esprit, conçu, j’imagine, pour mettre l’accent sur le bon coeur de Justin, et qui m’a semblé superflu , voire pourvoyeur d’une forte rupture dans le récit.
Les deux héros, Estelle et Justin, sont charmants. Elle, heurtée d’abord par l’aura dramatique, abrupte, voire ombrageuse, qui entoure Justin, à l’image de son chien Captain, une grande grosse brute de chien effrayant qui s’avère être parfaitement sociable et bien élevé, a beaucoup de mal à le supporter.
Lui la voit la première fois dans une jolie scène bucolique qui m’a fait penser à un tableau de Fragonard. Il se défend immédiatement de se sentir attiré par cette vision, tout cadenassé qu’il est par ses blessures intérieures. Leurs premières rencontres ne sont pas de bon augure. D'ailleurs, il se montre particulièrement maladroit, lors de sa première proposition qui tourne au fiasco complet (un peu comme le duc de Bewcastle dans les Bedwyn). Mais j’ai aimé leur honnêteté, et cette découverte de l’autre, chacun à sa manière avançant vers l’autre, avec intuition, bienveillance, humour, et une attirance qui se fait de plus en plus pressante à mesure qu’ils apprennent à se connaître.
Ce n’est sans doute pas le meilleur roman de Mary Balogh que j’aie lu, il faut dire qu'elle en a tant écrit ! Mais elle me procure toujours autant de bonheur, elle qui sait parler de coeur, avec élégance, intelligence, et humanité. Je me demande s'il sera traduit, vu qu'il ne traite pas à proprement parler de la famille Wescott.
    / 5

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