- Am I too wicked, your grace?
- My love, if I may be honest...
-Please.
- You are not wicked enough.
On a bien affaire à une histoire plutôt simple, mais, comme nous le confirme ce joli dialogue, mais très sensuelle : Lily, une jeune femme célibataire de 26 ans, rencontre le frère aîné de sa meilleure amie. Entre eux, c'est immédiat : l'attraction crépite- due au fameux médaillon? A vrai dire, on s'en moque.
L'enjeu, c'est ce qui va se développer entre eux, de leur première rencontre (scène prodigieuse où les deux héros, trempés par une averse, s'observent dans l'ombre du hall) à la fin, prévisible, mais ô combien satisfaisante, où les héros se décident enfin à admettre leurs sentiments, au-delà de cette attraction ravageuse.
Her smile was an invitation to sin, and he was feeling very much inclined to sin right now.
Le sort en est jeté. Et il ne leur faudra pas longtemps pour se lancer dans une aventure... très épicée. Or cette auteur a un vrai don pour écrire de magnifiques scènes d'amour, développées (elles courent parfois sur plusieurs pages) et inventives, où l'héroïne prend souvent l'initiative et se montre très entreprenante. Sans parler de leurs pensées intérieures souvent très lascives.
Ils sont tous deux assez atypiques dans l'univers romantique : Lily n'est ni veuve, ni oie blanche, et ayant déjà connu la passion amoureuse avec Greer, mort depuis cinq ans maintenant, elle se prête de tout cœur à cet appel sensuel.
Vive et appréciée de tous, elle est extrêmement charnelle : elle se délecte de mets délicieux, elle apprécie les beaux atours, les meubles raffinés, la peinture, les jardins, et plus que tout, le corps de son amant. Insomniaque, elle ne s'endort qu'aux premières heures de l'aube. Dotée d'un aplomb incroyable, elle est aussi tout en générosité.
Le duc de Mountjoy (dont on ne connaîtra jamias le prénom) n'est pas né duc, puisque ce sont les aléas de son arbre généalogique qui l'ont conduit à la tête de son duché, depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Dans son ancienne vie, il était fermier, et, s'il est suffisamment policé pour se conduire en vrai gentleman, certains signes font de lui un être à part dans la haute société. Indifférent aux normes vestimentaires ou à l'impression qu'il donne de lui-même, il se moque complètement de l'opinion des autres, car il est tout à ses devoirs. C'est d'ailleurs par devoir qu'il a prévu d'épouser une jeune femme de son entourage, même s'il se rend compte qu'elle lui reste tout à fait étrangère.
Sa rencontre avec Lily est un véritable coup de tonnerre dans sa vie très ordonnée, et elle l'assomme un peu comme un coup de massue. En proie à une irrésistible passion, il n'essaie absolument pas d'y résister, et l'entretient même assidûment sans trop savoir où elle va le mener. Son évolution tout au long du roman est magnifique, car du statut d'homme séduit, Mountjoy passe à celui d'amoureux. Et c'est vraiment très bien décrit.
Mon sentiment
Le ton est vif et percutant, l'écriture enlevée, et les héros ne cessent de se provoquer, de s'évaluer, et de faire usage du double sens (ce qui crée un délicieux sentiment d'érotisme latent). Quand ils sont ensemble, et ils le sont souvent, c'est un feu d'artifice, inflammable, et hautement explosif.
Les personnages secondaires sont tous très bien rendus , chacun prenant toute sa place dans l'intrigue. On en retrouvera d'ailleurs certains dans le tome 2.
Certaines scènes m'ont aussi bien fait rire (l'encre phosphoresecente, Mountjoy et son valet Eliott lors d'une discussion autour de la garde-robe de sa Grâce ou de la place des petits cailloux et d'une échelle lors d'une déclaration d'amour).
Une réserve quand même, qui ne m'a toutefois pas empêchée d'aimer cette histoire, tant les qualités ont fait fi de ce défaut : si je me remémore toute l'histoire, en fin de compte, je ne comprends pas très bien ce qui les sépare (les obstacles entre eux ne sont pas assez exploités à mon avis).
En bref, j'ai passé un délicieux moment de lecture.
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