Tout les sépare.
Travis, 36 ans, est un pur éleveur texan, dur à la tâche, solitaire, aussi abrupt que son Montana natal. Mary, 32 ans, est née dans le sud, en Louisiane, et, malgré une petite vie un rien poussiéreuse, qui, mine de rien, l'a peu à peu laissée de côté, elle sait retirer de la vie de ces petits plaisirs douillets si féminins : elle aime la bonne cuisine familiale, elle sait coudre de jolis vêtements, elle adorerait avoir des enfants. C'est peu de dire qu'elle hallucine quand elle débarque dans le Montana.
Mon sentiment
Très archétype tout cela, soit, c'est un des reproches que je ferais à cette histoire : lui, homme des cavernes aux bottes éculées, elle, douce fée du logis au tablier impeccable. Et, à part de minis accrocs ici ou là, on sort très peu de ce schéma. Mais l'auteur a eu le nez, elle a senti le vent, et elle nous propose une seconde romance, avec à la clé un couple beaucoup moins popotte que le couple vedette : Tilly, serveuse au cœur brisé, et Logan, jeune premier amoureux fou, tissent leurs liens en parallèle et franchement, j'ai adoré leur couple (même si j'aurais bien donné une ou deux bourrades amicales à Tilly pour lui apprendre à le faire souffrir comme ça !).
Sans oublier les trois enfants, qui ont chacun leur caractère, et se font la part belle dans l'histoire d'amour entre leurs deux parents adoptifs.
Les deux romances se greffent au mystère lié à la mort des parents des enfants dont Travis a la garde. Une mort qu'il ne peut oublier. Que cet homme tout en silence ne peut se résoudre à effacer de sa mémoire. Qui le ronge. Du coup, ce qui n'aurait pu être qu'une histoire somme toute assez banale - le coup de la petite annonce, les deux univers catapultés - prend un certain relief : souffrance, confusion, maladresse, et vulnérabilité donnent du corps aux personnages et les rendent très attachants.
Tous ces élément sont vraiment très bien croisés. Ce court roman se lit avec beaucoup d'élan. C'est vrai que l'écriture m'a parfois gênée, car j'aurais aimé qu'elle soit un peu plus développée, certaines scènes me semblant parfois presque raccourcies. Mais au final, le côté "popotte" et "seul maître à bord" des héros s'atténue. L'histoire se déroule comme une jolie courtepointe moelleuse et douillette. Un confortable patchwork posé sur une véranda en bois, au milieu de nulle part.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire