The Winter Mantle, c'est cette cape en peau d'ours blanc, fil blanc frangé d'or et de sang qui hante la trame cette double histoire. The Winter Mantle, c'est cette parure hautement symbolique qui recouvre les épaules larges et frémissantes de vie du jeune Waltheof Siwardsson, petit-fils de guerrier viking, à moitié Danois par sa mère, à cheval entre deux mondes, en équilibre dans cette vie d'incertitude qu'il emplit de sa grâce d'animal épris de liberté, peu à même de prendre les décisions imposées par son époque. Un manteau d'hiver, relayé aux épaules de Simon de Senlis, jeune et aride normand aguerri par une vie passée à la cour du roi Guillaume, à l'esprit fin, aiguisé, intransigeant et homme de son temps.
Première histoire : Waltheof, géant viking aux cheveux de flamme, au rire jovial, qui porte un amour infini à ses enfants, à sa terre, flamboyant guerrier à la joie de vivre insouciante et peu mûre, se verra brisé par les forces politiques de son temps. Faute d'avoir su choisir :
The way of the warrior or the way of peace, he had a foot in each territory and knew that he was in danger of falling down.
Et son destin le met à genoux.
Moi, pauvre lectrice que j'étais, conquise par la fragilité charismatique du personnage, toute enrobée de force et de chaleur humaine, je tournais les pages à reculons. Et je suis certaine de n'avoir jamais autant pleuré qu'à la lecture de certaines pages de ce roman. Rien que les évoquer me fait monter les larmes aux yeux. Mais je ne regrette certes pas cette forte aventure, cette franche débauche de moments colorés, justes, dramatiques, attendrissants, héroïques, épiques, et étonnants.
La seconde partie du roman nous entraîne dans une deuxième histoire, suite largement entremêlée à la première, puisqu'elle raconte l'amour de Simon de Senlis, un jeune écuyer qui a rencontré Walthéof alors qu'il avait 9 ans, et de la fille de Walthéof, Mathilde. Très vibrante histoire d'amour, et très touchante aussi. Toute pleine de vie, d'espoir, de doutes, de retrouvailles.
Mon sentiment
J'ai vraiment le sentiment d'avoir découvert une auteur unique. L'univers du haut-moyen-âge, que parcourt ce roman pendant 30 ans, est incroyablement vivant, les pages fourmillant de mille petits détails du quotidien aussi bien que de personnages historiques bluffants. Rien de pénible, ni d'aride, rien de pompeux. Tout coule de source, dans une langue simple et précise. Qui vise juste.
Ne serait-ce que pour le portrait qu'Elizabeth Chaldwick dresse de Guillaume le Conquérant et de sa conquête de l'Angleterre, il faut lire ce roman. Et pour fondre de tendresse, de tristesse et de bonheur, aussi. Car on passe par un véritable grand-huit d'émotions.
Je lirai vite la suite avec The Falcons of Montabard. Mais j'avoue que je fais une petite pause, car il était fort long (512 pages en format papier, pratiquement 400 sur ma liseuse).
Et je suis aussi heureuse de savoir qu'Elizabeth Chadwick a écrit des dizaines de romans. Autant de trésors à découvrir !
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