Après les deux premiers tomes, l'un sur la force du souvenir, l'autre sur les ravages de la concupiscence et de l'avidité, Lisa Marie Rice a concocté ici, de sa plume magique, une haletante allégorie, toute auréolée d'une bonne dose de testostérone comme à chaque fois, sur les vertus du mensonge.
Nick est un virtuose du mensonge professionnel, au sang-froid inamovible, compact, lorsqu'il s'agit de mener à bien une opération de séduction.
Mais comme dans les deux tomes précédents, la belle mécanique surhumaine, tout en maîtrise de soi, de cet as de la conduite tout-terrain, en prend un sacré coup devant sa nouvelle mission : la si banale, mais si belle, Charity, lui fait perdre tous ses moyens. Voilà que cet ancien des troupes d'élite, "monstrueusement dangereux", dérape et pédale, aux prises avec une pensée rationnelle qui le déserte et un corps qui le sollicite à chaque fois que Charity respire dans la même pièce que lui.
Oui, c'est la même recette pour ce troisième tome : l'histoire d'un homme submergé de passion et d'une femme que rien ne prédestinait à vivre un amour pareil. Cet univers tout de passion et de douceur - une maison, encore, un domaine privé - enraciné dans la brutalité, voire la bestialité du monde. Des faux-semblants. Des luttes de pouvoir aux franges de la loi. Des mondes parallèles qui se côtoient.
Mon sentiment
Plus je lis de romans de Lisa Marie Rice, plus je suis fascinée par son univers !
Rien que la lecture du résumé de celui-ci m'a donné des frissons !
Dans ce troisième volet, j'ai trouvé que le héros avait gagné en sensibilité et en humanité, ce qui lui donne un côté plus crédible que Jack ou Drake. Il vacille, il doute, il fait souffrir Charity, mais il s'en défend et tente par tous les moyens de la sauver de la folie d'un dangereux cinglé. Avec toujours cet élan hyper protecteur, hyper possessif primaire des héros masculins typiques de l'auteur, mais très enrobé de tendresse (la scène des bagues ou les larmes versées sont étonnantes).
Comme d'habitude, Lisa Marie Rice a réussi à faire d'un scénario à priori banal un moment de lecture unique, en n'hésitant pas à évoquer la violence et la brutalité (violence brutes des barbares modernes, violence des sentiments, pulsions sexuelles primaires), mais juste la bonne dose pour faire un contrepoint à la passion, à la douceur et à la tendresse, à la beauté aussi, de pages comme en état de grâce parfois (l'évocation de l'amitié de Nick et Jack, de la maison de Charity ou l'épilogue sont juste parfaits).
C'est ce que j'aime dans cette série, ces clashs et ces pulsations. Ces manques de nuances. Lisa Marie Rice tape fort, sans subtilité, elle exprime un monde pratiquement en noir et blanc, mais c'est ainsi qu'elle s'imprime en moi à chaque fois que je la lis : la charge en émotions est explosive !
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