Pour le moins peu conventionnelle, mais rien d'étonnant après le premier tome de la série, Pacte sensuel !
En 1815, Will Blackshear a un besoin cruel d'argent. Rongé de remords, il s'est donné pour but, afin de tenter d'échapper à une terrible sensation d'effroi qui ne le quitte pas, de permettre à la veuve d'un soldat disparu de vivre à l'abri de toute dépendance financière. L'indépendance, c'est aussi ce qui motive Lydia Slaughter et la convainc de jouer, mine de rien, à la table de vingt et un où la conduit chaque soir son protecteur, le Sieur "Belle-Gueule".
Will est tout de suite intrigué par cette figure féminine peu commune, au sombre visage d'oiseau de proie.
A la suite d'une indiscrétion bien involontaire commise par Will, Lydia décide de se venger et le dépouille de 200 livres tout juste gagnés autour de la table. Intrigué et éperdu, Will se décide à proposer à Lydia un marché. Il l'aidera à accéder aux salles de jeu qui se ferment devant les femmes seules, tandis qu'elle se fera sa complice en lui apportant toute sa science des nombres : car Lydia est un génie des mathématiques qui sait jongler avec les probabilités, la mémoire et l'observation.
Mais cette proposition les entraînera plus loin que prévu, car Will, sensible aux charmes de la courtisane, ne pourra lui résister bien longtemps.
Mon sentiment
Romantiques âmes en quête d'une classique romance Régence, passez vite votre chemin, car cette histoire, complètement déconcertante, bousculera sans nul doute votre goût des amours légères et spirituelles.
En effet, tout ou presque dans cette romance sort du cadre convenu :
-> Les héros d'abord. Prenez un faux héros bardé de remords suite à un mauvaise choix, et qui a été amené à prendre une décision absolument effroyable. Il est résolument pauvre, parfois indécis, et sa conscience morale est par instant bien élastique.
Ajoutez une héroïne glaciale, au profil et au comportement rapaces, dure, péremptoire et agressive. Et qui plus est, prostituée par choix.
-> L'histoire. Will craque pour une femme entretenue, a même une aventure avec elle sous le toit de son protecteur, je vous laisse imaginer l'ambiance... Tous deux soutirent sans vergogne autour des tables de jeu ce qui manque à leur bonheur en trichant - ne jouons pas sur les mots.
-> Le happy end. Tous deux auront droit à leur HEA (Happily Ever After), mais pas vraiment de quoi faire rêver les lectrices moyennes que nous sommes - qui ont peut-être envie d'autre chose : un petit boulot dans une entreprise commerciale et pas d'enfant à l'horizon, sans compter que la plus grande partie de la famille de Will est fâchée avec lui.
Ces quelques éléments, qui pourraient pourtant convaincre les curieuses, ne donnent pas franchement très envie, même s'ils ont le mérite de revisiter le genre.
Mais si je n'ai pas été plus convaincue que cela, c'est aussi pour deux autres raisons : le récit se déroule d'une manière un peu trop répétitive, d'abord, ce qui fait que le manque de rythme a fini par provoquer une certaine lassitude en fin de course : beaucoup de scènes de jeu, des tentatives avortées d'approches à répétition, et toujours froidement renvoyées dans les cordes par la dame.
Deuxième élément déterminant : les motivations des deux héros me sont restées la plupart du temps incompréhensibles. Je n'ai tout simplement pas réussi à entrer dans leur psychologie qui m'est restée aussi hermétique que s'ils s'étaient exprimés en japonais. Dieu sait pourtant que j'adore les circonvolutions psychologiques, les introspections, les réparties savoureuses, tout ça... Encore faut-il qu'elles fassent sens. et là, il me manquait clairement le bon dictionnaire.
Donc, pour résumé, c'est un roman qui sort complètement des sentiers battus, mais je n'ai malheureusement pas réussi à suivre les héros sur ce trail en terrain aride.
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