Le début, vraiment prometteur, est magnifiquement écrit - comme tout le roman en fait - avec une scène focalisée sur le héros, Colin Kinross, habité par son pays, son domaine, ses responsabilités, tourmenté par ses soucis financiers, résolu à épouser une riche héritière, anglaise, ce qui, pour un écossais, constitue un défi. Ces quelques pages, comme les 150 suivantes, nous le font percevoir comme un être froid, méfiant, violent dans ses paroles comme dans ses actes, brutal, méprisant... Peu de qualités, pense-t-on, si ce n'est... cet absolu, inouï, instantané, coup de foudre qu'il provoque, à son grand étonnement - un beau physique ténébreux aide, apparemment - chez la très jeune Sinjun, 19 ans, extravagante, solaire et impulsive, toute en fraîcheur et en tendresse, baignée par l'amour inconditionnel de sa famille.
Ces qualités-là rattrapent largement ces défauts-ci, et l'on se prend à rêver, tout au long du roman, à ce qu'aurait été la vie de cette chère jeune femme, toute pétrie d'amour, si son comte de mari ne s'était finalement pas révélé sensible à ses charmes. On ne lui aurait sans doute pas pardonné sa rustrerie, ni la nuit de noces infligée à sa petite épouse !
Mon sentiment
Si l'on se doute que cette histoire permettra à Sinjun d'obtenir gain de cause (l'amour de son Colin), le plaisir de la lecture tient en grande partie à la qualité des relations des personnages entre eux - la tendresse perspicace qui lie Sinjun aux jeunes enfants du comte, l'amour des deux frères et de leur épouse, la présence chaleureuse de l'intendante, Mme Senton, de la domesticité, Philpot, le chien George II, le tout tenant dans un cadre enchanteur pour qui rêve de découvrir l'Ecosse.
Ce roman séduit, mine de rien, et si certains passages semblent longs, il se lit facilement jusqu'à la fin sans lassitude.
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