Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

samedi 25 janvier 2014

One Little Sin de Liz Carlyle

Tome 2 de la série "MacLachlan Family & Friends"
Pocket Star - Janvier 2005
Résumé éditeur (Traduction Everalice) : C'était un vaurien, un voyou et un coureur de jupons impénitent. Aussi, les yeux à peine entrouverts après une nuit de débauche, Sir Alasdair n'aurait-il pas dû être si surpris que cela de voir une jeune femme sur  le seuil de sa porte... avec un bébé dans les bras. Très belle, effrontée, et sans le sou,. De même que cela n'aurait pas dû être si choquant de la voir accepter, de la part d'un etl dévoyé, sa proposition scandaleuse de vivre chez lui... en qualité de gouvernante du bébé. 
Un seul petit péché les a rapprochés. Mais lorsque les charmes entêtants d'un homme se trouvent confrontés à l'esprit explosif d'une femme, un seul petit péché peut conduire au suivant... et au suivant... et au suivant...






L'histoire
Pour celles qui ont lu L'ange Nocturne, le tome 1 de la série, elles reconnaîtront dans cette trilogie les trois amis de Lord Devellyn : chacun de ces fervents bons à rien, homme à femme, joueur et buveur impénitent, a droit à son histoire. Une thématique répandue dans les romans 19ème. Mais quand c'est Liz Carlyle qui s'y attelle, le schéma prend une tournure irrésistible. En tout cas, pour moi !
Le résumé de présentation en dit juste assez pour se faire une idée générale du schéma de base. Ce qu'il ne dit pas, en revanche c'est toute la subtilité de la chose.
Les trois compagnons de débauche, Sir Alasdair MacLachlann, son meilleur ami, le comte Quinton de Wynwood, et son frère cadet lord Merrick MacLachlann, se heurtent dès le prologue à leur destinée, en la personne d'une diseuse de bonne aventure : chacun d'eux paiera, fort cher sans doute, pour l'un, ses péchés, l'autre, ses mensonges, et le dernier, ses secrets.
It is fate who will punish you for your sins, this days, MacLachlann, you will pay and you will suffer.
C'est donc Lord Alasdair qui ouvre ici le bal.

Mon sentiment
Ce qui m'a plu d'emblée, ces sont les prises de risques sur lesquelles Liz Carlyle a su construire son histoire.
Foin du débauché gentillet qui a souffert dans son enfance d'un traumatisme quelconque.
Alasdair est un vrai fichu bon à rien, tout en charme trouble et en séduction affichée, éclatante, mais déjà chiffonné par sa vie de débauche, ponctuée de jeu, de femmes et d'alcool. Il a 36 ans, le sait, le dit, et le ressent ; il est marqué par ses habitudes, son ivrognerie chronique ainsi que par les plaisirs faciles et anonymes qu'il ne sait pas se refuser. C'est un enfant pourri par la vie, puisqu'il n'a jamais fait aucun effort pour se réformer ou donner un but à sa vie de plaisir. Liz Carlyle n'y va pas avec le dos de la cuillère ! Le personnage est limite antipathique, à première vue, perclus de défauts très réels : colérique, emporté comme un enfant gâté, inconséquent, irresponsable, égoïste et menteur. 
A devil who looked like an angel
perçoit Esmée d'emblée.
La virtuosité consiste alors à le rendre aimable, troublant, et puis carrément irrésistible.
En fait, on se met dans la peau d'Esmée : on connaît le bonhomme, il fait partie de toute cette clique de mâles alpha dévoyés au sang chaud qui peuplent les romans 19ème. Ici, le héros, comme Lord Devellyn du titre précédent d'ailleurs, a du vécu, on pourrait dire qu'il a des heures de vol. Mais voilà, il ne se limite pas à cela. On le voit se transformer peu à peu, acquérir de l'épaisseur, de la chair, de la force, de la grâce, sans jamais devenir un ange – non, il garde tous les attributs du beau démon voyou qui fait craquer toutes ces dames – mais un démon apprivoisé, sans mièvrerie ni naïveté (il en est loin). Alasdair mue, mais en conservant sa forme initiale. Il y gagnera une aimante jeune femme et une petite fille qui lui apprend le sens de la tendresse, au prix de sérieuses remises en question.
Liz Carlyle, encore une fois, flirte avec la comédie et le drame, la légèreté se mâtine parfois d'une forte densité : les doutes de ses personnages ainsi que leurs erreurs les alourdissent de boulets qu'ils peinent à traîner derrière eux. Les dialogues sont raides, parfois, car les personnages ne se font pas franchement de cadeaux et ont du mal à accepter les sentiments qui les poussent l'un vers l'autre.
Esmée, avec toute sa rigueur de jeune écossaise qui sait ce qu'elle veut, pétrie de fraîcheur mais éloignée de toute mièvrerie, malgré son peu d'expérience est la pierre achoppante : face à ses 22 ans, le bambocheur impénitent se sent démuni, vieilli et inconfortable. Il ne cesse de mettre en exergue leur différence d'âge et d'expériences. Ayant depuis longtemps perdu toute forme d'innocence, il ne s'en portait pas plus mal, jusqu'à présent. 
Esmée had seemed his only hope. Now she seemed his eternal punishement.
Bien sûr, leur histoire d'amour ne coule pas de source. Ils seront séparés, plus par les développements psychologiques de leur sentiments et de leur perception de l'autre. 
Pas de grands effets de manche, ni d'enquête policière, contrairement à d'autres titres. C'est simple, mais très efficace. Et très addictif !
La galerie de portraits, qui entoure les héros est aussi fascinante : Quin, le meilleur ami, dont l'histoire se profile déjà dans la dernière partie de ce tome, Merrick le frère cadet abrupt, sec et un rien effrayant de cynisme, sont de ces personnages qui font battre le cœur même lorsqu'ils sont au second plan. Et qui rendent la lecture du tome suivant incontournable.
Bref, je finis avec la question qui fâche : pourquoi les éditions J'ai Lu n'ont-elles pas continué sur leur lancée dans la traduction? Cette série s'annonce d'ores et déjà comme une vraie réussite ! Un jour, peut-être?
, 5 / 5

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