Lu en VO
L'histoire
Découpé en trois parties, le roman commence par une aventure rêvée, une parenthèse à la fois mièvre, avec fougueux destrier et demoiselle en détresse, libertin en liberté et auberge perdue, et torride – une espèce d'ode à la sensualité libérée. Judith échappe ainsi à une triste réalité, fade, dévalorisante et humiliante, avant d'affronter son triste destin de parente pauvre.
La deuxième partie, la plus longue, se passe à la campagne. Elle nous promène sur les chemins de la Révélation : les deux héros se fréquentent, régulièrement, mais succinctement aussi, et peu à peu, à petites touches, se révèlent l'un l'autre, mais aussi à eux-mêmes. Ici, l'héroïne va devoir apprendre à faire coïncider ces deux images qui se heurtent : rêve contre réalité – une aventure dont elle aurait voulu se repaître au cours de sa triste vie, un fougueux héros incarné dans les traits d'un aristocrate de haute fortune destiné à une autre, une sensualité débordante bridée par des bonnets et des robes informes.
Apparence et réalité – un thème très récurrent chez Mary Balogh, qu'elle brode à points serrés dans tous ses personnages – la tante, la cousine Julianne, Horace, le vilain... et la puissance de l'esprit et de la volonté, de la tendresse et de la fidélité, personnifiés par les Bedwyn dans leur ensemble, et tous ceux qui leur sont affiliés.
Dans la troisième partie, à Londres, tout se rejoint, la réalité fusionne avec l'idéal :
La deuxième partie, la plus longue, se passe à la campagne. Elle nous promène sur les chemins de la Révélation : les deux héros se fréquentent, régulièrement, mais succinctement aussi, et peu à peu, à petites touches, se révèlent l'un l'autre, mais aussi à eux-mêmes. Ici, l'héroïne va devoir apprendre à faire coïncider ces deux images qui se heurtent : rêve contre réalité – une aventure dont elle aurait voulu se repaître au cours de sa triste vie, un fougueux héros incarné dans les traits d'un aristocrate de haute fortune destiné à une autre, une sensualité débordante bridée par des bonnets et des robes informes.
Apparence et réalité – un thème très récurrent chez Mary Balogh, qu'elle brode à points serrés dans tous ses personnages – la tante, la cousine Julianne, Horace, le vilain... et la puissance de l'esprit et de la volonté, de la tendresse et de la fidélité, personnifiés par les Bedwyn dans leur ensemble, et tous ceux qui leur sont affiliés.
Dans la troisième partie, à Londres, tout se rejoint, la réalité fusionne avec l'idéal :
Her stolen dream had been restored to herDans la scène de rencontre avec les Bedwyn, Alleyne, le plus jeune frère, se pose en spectateur, jouissant d'un bon spectacle de cape et d'épée, avec méchants, rebondissements et bravo. Et Mary Balogh nous propose encore, comme dans le premier tome, le Duc de Bewcastle en Deus ex Machina, grâce à qui toutes les difficultés se trouveront aplanies. La scène se déploie à présent, dans la vie, pour le plus grand bonheur des deux héros.
She wanted to believe in him as the eternal hero of mythologie.
Des héros révélés à mes yeux aussi, du coup, comme deux très belles figures romantiques !
Mon sentiment
Enchantée par Une nuit pour s'aimer et transportée par Le bel été de Lauren , les deux préquels de la série des Bedwyn, je n'aurais jamais cru, lorsque j'ai entamé Mariage en blanc, le tome 1, être à ce point chavirée. Tant d'allégresse encore, après deux titres aussi parfaits, était-ce possible? Oui ! Je crois d'ailleurs qu'à ce jour, ce roman est une sorte de titre ultime pour moi, celui qui m'a le plus émerveillée.
Évidemment,
Rêve éveillé (en VO) me tendait les pages, et sans me poser de
question, je me suis lancée dans ce tome 2.
C'était une erreur.
Mon capital sympathie s'est évanoui assez rapidement au fil des pages... Aïe ! C'était une première... Que se passait-il?
J'ai laissé passer quelques semaines – mais hors de question que j'abandonne un Bedwyn en chemin - avant de retrouver mes héros dans l'état où je les avais abandonnés.
Sous son apparente simplicité, Mary Balogh mène toujours sa barque avec une grande finesse, me disais-je, sans doute fallait-il creuser la question.
Les rencontres antérieures avec le personnage de Lord Rannulf Bedwyn ne m'avait à priori pas séduite : personnage peu charmant, trop caustique, abrupt, sans nuance, qui n'était doté ni du caractère incisif et hypnotique de son grand frère Wulfric, ni des tendances canailles de son jeune frère Alleyne. Je l'avais trouvé déplaisant. Et mes premières impressions dans ce début de roman me laissaient très réservée. Ses motivations semblaient...basiques.
Quant à l'héroïne, elle a du m'agacer dès les premières lignes - pour tout dire, je n'adhérais pas à sa psychologie - une affabulatrice en quête de sensations fortes. Le début de leur histoire, pour le coup, me semblait bien peu romantique...
En reprenant mon livre, je me suis vite aperçue que Mary Balogh, fine mouche, allait très vite me mener par le bout du nez... dans une histoire pas si tranchée qu'il y paraissait -évidemment, naïve que j'étais – travaillée comme une dentelle, avec des jours, des nœuds et des brides, en motifs récurrents.
Car ces quelques premières dizaines de page figuraient en réalité une sorte de long prologue pour poser son ouvrage dans un cadre, solidement tendu.
Nos héros ici se rencontrent, se perdent, se retrouvent, se cherchent, se construisent, se découvrent, comme deux fils qui s'entrelacent pour mieux magnifier.
On pourrait dire que leur histoire débute par la fin, les 50 premières pages où l'attrait sensuel semble être le premier enjeu. Tout, dans les 150 pages qui suivent, reste donc à construire – la connaissance que nous, lecteurs, nous faisons des héros, mais aussi qu'ils ont d'eux-mêmes, et à fortiori de l'autre.
Pas si simple, car dans ce roman, le motif récurrent que Mary Balogh utilise est celui de la perception de la réalité : qu'est-ce que le mensonge, le faux-semblant, qu'est-ce que la représentation – sociale, théâtrale, personnelle, familiale? Quelle est la place du rêve? Celle de la réalité?
Mary Balogh m'a ensorcelée encore une fois, en me convainquant d'aller voir au-delà des apparences... ce que j'ai fait avec un plaisir immense et gratifiant – on se sent récompensé après une telle lecture, non?
Si cet avis est un peu long, je dirais qu'il est à la mesure de mon enthousiasme... débordant.
C'était une erreur.
Mon capital sympathie s'est évanoui assez rapidement au fil des pages... Aïe ! C'était une première... Que se passait-il?
J'ai laissé passer quelques semaines – mais hors de question que j'abandonne un Bedwyn en chemin - avant de retrouver mes héros dans l'état où je les avais abandonnés.
Sous son apparente simplicité, Mary Balogh mène toujours sa barque avec une grande finesse, me disais-je, sans doute fallait-il creuser la question.
Les rencontres antérieures avec le personnage de Lord Rannulf Bedwyn ne m'avait à priori pas séduite : personnage peu charmant, trop caustique, abrupt, sans nuance, qui n'était doté ni du caractère incisif et hypnotique de son grand frère Wulfric, ni des tendances canailles de son jeune frère Alleyne. Je l'avais trouvé déplaisant. Et mes premières impressions dans ce début de roman me laissaient très réservée. Ses motivations semblaient...basiques.
Quant à l'héroïne, elle a du m'agacer dès les premières lignes - pour tout dire, je n'adhérais pas à sa psychologie - une affabulatrice en quête de sensations fortes. Le début de leur histoire, pour le coup, me semblait bien peu romantique...
En reprenant mon livre, je me suis vite aperçue que Mary Balogh, fine mouche, allait très vite me mener par le bout du nez... dans une histoire pas si tranchée qu'il y paraissait -évidemment, naïve que j'étais – travaillée comme une dentelle, avec des jours, des nœuds et des brides, en motifs récurrents.
Car ces quelques premières dizaines de page figuraient en réalité une sorte de long prologue pour poser son ouvrage dans un cadre, solidement tendu.
Nos héros ici se rencontrent, se perdent, se retrouvent, se cherchent, se construisent, se découvrent, comme deux fils qui s'entrelacent pour mieux magnifier.
On pourrait dire que leur histoire débute par la fin, les 50 premières pages où l'attrait sensuel semble être le premier enjeu. Tout, dans les 150 pages qui suivent, reste donc à construire – la connaissance que nous, lecteurs, nous faisons des héros, mais aussi qu'ils ont d'eux-mêmes, et à fortiori de l'autre.
Pas si simple, car dans ce roman, le motif récurrent que Mary Balogh utilise est celui de la perception de la réalité : qu'est-ce que le mensonge, le faux-semblant, qu'est-ce que la représentation – sociale, théâtrale, personnelle, familiale? Quelle est la place du rêve? Celle de la réalité?
Mary Balogh m'a ensorcelée encore une fois, en me convainquant d'aller voir au-delà des apparences... ce que j'ai fait avec un plaisir immense et gratifiant – on se sent récompensé après une telle lecture, non?
Si cet avis est un peu long, je dirais qu'il est à la mesure de mon enthousiasme... débordant.
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