Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

samedi 18 janvier 2014

Le paria de Sarah MacLean



Tome 3 de la série "Le cercle des canailles"
J'Ai Lu - Septembre 2014
Résumé éditeur (Traduction everalice) : On l'appelle le Duc Assassin, il est accusé d'avoir tué Mara Lowe qui s’apprêtait à se marier. Dépourvu du moindre souvenir de cette nuit fatale, Temple règne désormais en maître sur les lieux les plus sordides de Londres depuis douze ans, fortuné et puissant, mais inaccessible à toute rédemption. Jusqu'à ce qu'une nuit, Mara réapparaisse et lui offre ce à quoi il aspire le plus... l'absolution.
Mara avait prévu de ne jamais retourner dans ce monde qu'elle avait fui, mais lorsque son frère se noie dans les dettes qu'il doit au casino privé de Temple, elle n'a pas d'autre choix : elle propose un marché à Temple. Elle refera surface dans le monde pour prouver ce qu'elle est la seule à savoir... qu'il n'est pas un assassin.
C'est un excellent marché, jusqu'à ce que Temple réalise que cette lady, ainsi que son passé, sont tout autres que ce qu'ils semblent. Il lui faudra faire preuve de toute sa force de volonté pour résister à l'attirance qu'il éprouve à l'égard de cette mystérieuse et exaspérante jeune femme, qui est bien décidée à prendre tous les risques au nom de l'honneur... et pour l'empêcher de s'ouvrir à l'amour.







Lu en VO
William Harrow, marquis de Chapin et héritier chéri d'une des plus grandes fortunes d'Angleterre, le futur duc de Lamont, a tout perdu en cette funeste nuit de 1819. Dans le domaine familial, à l'issu d'une nuit arrosée, encore hagard et abruti d'alcool, il se réveille recouvert de sang. Le sang de sa future jeune belle-mère qu'il aurait assassinée dans son propre lit à la veille de son mariage avec son père. La jeune, très jeune et très fortunée Mara Lowe qu'il aurait séduite dans le parc familial.
Nous le retrouvons 12 ans plus tard.
Connu désormais sous le nom de Temple, ou The Killer Duke, il a été exilé du beau monde. Il effraie, et il y a de quoi. Son nom, son honneur, son domaine, ses prétentions à une vie facile, son sentiment de confiance, il a tout perdu : il ne lui reste rien, pas même le souvenir de ce qui s'est passé.
Rien que le doute : a-t-il tué? Est-il un meurtrier?
Ce géant abrupt, effrayant, à la fois très sexy et très ténébreux, croisé dans les deux premiers opus de la série, va opérer dans ce magnifique roman une lente remontée des abîmes, ponctuée de doutes et de souffrance, mais qui va lui permettre aussi une incroyable reconstruction. Où l'on découvrira un homme bien éloigné de cette première impression qui, à la fois, le sert et le dessert.
Au début du roman, il s'est donc, tant bien que mal, reconstruit une identité : combattant adepte d'un ascétisme silencieux et morne, boxeur inflexible, à la fois fort et maître de son corps, violent, volontaire et complètement désabusé, il a trouvé sa place dans le monde de la nuit.
Personnage rare s'il en est dans la romance historique, voilà un héros au physique de lutteur, tatoué, un dieu grec qui hypnotise littéralement les femmes venues l'admirer en secret derrière les glaces sans tain de la salle de boxe. Un magnifique animal qui les fait fantasmer, avec sa brutalité presque bestiale. Car il est vrai que la violence fait partie intégrante de cet homme, elle le marque, ses mains, son corps sont meurtris. De même que son âme. A ce titre, il m'a d'ailleurs rappelé le Jack Dalton de Sweet Revenge de Zoé Archer, comme quoi, la violence et la force physique trouvent clairement leur place dans cet univers 19ème.
Avec l'arrivée de la femme qui tiendra tête et qui se battra pied à pied face à ce géant pour sauver ce qui peut l'être encore de deux vies ravagées, la souffrance fait écho à la culpabilité, la vulnérabilité à la volonté et à l'entêtement, la quête de l'autre se confond avec celle, éperdue, de la vengeance, de la vérité et de l'absolution :
 He wanted vengeance.
And she was the path by which he would get it.
- Don't you see, Mara, he leaned in and whispered. You're mine now.
Là, c'est encore du grand art. Sarah MacLean sait, avec une confondante intelligence, entremêler une trame très linéaire à des points et des contrepoints qui se répondent en écho et en correspondance : peur de l'autre et désir, récompense, injustice et châtiment, sécurité et prise de risque, silence et poids des mots, secret, mensonge et vérité, souvenir, poids du passé et désir de bonheur. Mine de rien, une multitude de faisceaux sous-tend le tissu de l'histoire et lui donne une richesse inégalable.
Le tout est richement serti de symboles et d'indices qui jalonnent tout le récit, pour nous récompenser d'une histoire pleine de charme et de force, aux pages chantantes, charmantes et passionnées. Une langue qui s'alourdit et se creuse parfois comme des vagues par temps de tempête tout en murmurant en ostinato de magiques paroles d'amour, d'humour et de tendresse. Une tendance au décalage enchanteur et incisif.
The woman had a pig on a cushion. Named Lavender.
Ce livre est une romance époustouflante, infiniment séduisante. A ne pas manquer.
Sarah MacLean, maintenant pour moi, ça veut dire : une des plus grandes auteurs de romance historique.
Quant aux dernières lignes de ce tome 3, elles vous donneront le frisson et la surprise de votre vie. J'en suis restée abasourdie. Juste de quoi donner envie de reprendre la lecture des trois livres depuis le début. Et de se précipiter sur l'histoire de Chase, inédite en VO à ce jour. Mais dont le titre est déjà connu.
      , 75/5

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