Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

dimanche 30 mars 2014

A la recherche de l'homme idéal de Stephanie Bond

Tome 1 de la série "Les héritiers de Blue Ridge Mountain"
Harlequin - Juin 2013
Titre VO : Baby, Drive South
Résumé éditeur : C’est ça, la ville de Sweetness ? Cette poignée de bâtiments chauffés à blanc par le soleil ?... Nikki sent le doute l’envahir. Le doute et la colère. Où est donc le havre de paix que lui promettait la petite annonce : « La ville de Sweetness accueille cent femmes célibataires aspirant à changer de vie » ? En la lisant, elle avait imaginé le lieu idéal pour une fille comme elle, fraîchement plaquée et prête à tout pour s’éloigner de son ex. Mais à présent, furieuse, elle envisage de faire demi-tour immédiatement. C’est alors qu’elle aperçoit un homme étendu sur le sol. De quoi attiser ses réflexes de médecin… mais aussi ses désirs de femme : car le blessé est décidément très, très sexy. Un signe du destin… ?
Ayant fort peu d'expériences en matière de Prelud', j'imagine que ce genre d'histoire est très représentative de la collection... 
Voilà donc une lecture très douce, très (trop?) lente, avec des personnages faciles à cerner en général et qui se répondent du tac au tac.
Le projet de reconstruction d'une petite ville semble bien utopique, mais sans doute est-ce de cela qu'il s'agit, car l'ensemble de l'histoire baigne dans une atmosphère nostalgique sur l'air de "comme c'était beau dans mon enfance", et "vive ce petit coin de nature authentique idéal pour élever mes enfants". Personnellement, étant une citadine pur beurre, ça ne résonne pas très fort en moi, cette fibre un rien "retour à la nature", mais dans une petite romance de transition, franchement, ça repose. 
Porter est un homme charmant, tout en fossettes et en roulements d'yeux aguicheurs, et je l'ai trouvé plutôt réussi, assez touchant même, dans cette lente acceptation d'un sentiment qu'il n'était absolument pas préparé à expérimenter. Tout au long de l'histoire, il garde ce côté chien fou, maladroit et impétueux, très rafraîchissant pour un héros de romance. 
Pour ce qui est de Nikki, son passé empli d'un vide affectif sidéral et son manque de confiance en soi chronique en font une femme fragile, qui n'a même plus le ressort nécessaire pour se lancer dans une nouvelle relation. Son attirance pour Porter est bien rendue, de manière crédible et, si le dénouement semble un rien abrupt, j'ai compris ses doutes et ses hésitations tout au long du roman.
Par contre, j'ai regretté que les personnages secondaires ne soient pas plus fouillés, car, à part Rachel et, dans une moindre mesure, Molly, le reste des habitants de la ville disparaît dans un vague flou d'arrière-plan.
C'est sûr que c'est un roman reposant, et, malgré ses défauts, attachant. Il m'a fait penser, même de très loin, à Virgin River, mais sans la qualité d'écriture de Robyn Carr ou sa finesse côté psychologie des personnages. 
Je poursuis la série, car, autre point positif, je suis très curieuse de connaître mieux les deux autres frères, dont les interactions sont souvent percutantes et assez drôles. 
 / 5


samedi 29 mars 2014

Lady Scandale de Loretta Chase

Tome 1 de la série "Fallen Woman"
J'Ai Lu - Avril 2010
Titre VO :  Your Scandalous Ways
Résumé éditeur : Agent des Services secrets britanniques, James Cordier est envoyé à Venise afin de récupérer chez une célèbre courtisane des lettres prouvant que son ex-époux est coupable de haute trahison. Séduire cette courtisane, lui subtiliser les lettres... une opération de routine pour James. N'est-il pas un don Juan professionnel, un menteur patenté, un comédien dans l'âme et le roi du déguisement ? Seulement, Francesca Bonnard n'est pas n'importe quelle catin. Belle, intelligente, cultivée, elle est aussi experte que James dans l'art de la séduction. C'est donc un duel au sommet qui s'annonce entre deux redoutables adversaires...
Il me reste peu de titres de Loretta Chase en français à découvrir... A vrai dire, je me les garde précieusement au fond de ma malle enchantée, celle qui compte mes futures lectures les plus prometteuses, mes valeurs sûres, en quelque sorte...
J'ai ouvert ce livre avec la perspective de festoyer grassement, et je n'ai absolument pas été déçue !
J'en émerge avec des étoiles au cœur !
Les héros, si présents qu'on croirait les croiser sur notre pallier, sont bien estampillés de la marque de l'auteur. James Cordier et Francesca Bonnard, produits ultra-séduisants de lignées familiales métissées (à la fois français, anglais et italiens), se régalent d'échanges fulgurants et drôles pendant leur partie de jeu du chat et de la souris. Sensuels, intelligents et cultivés, ils manient les masques à la perfection tout en se moquant bien du qu'en dira-t-on. Il faut dire que l'un est un menteur et un voleur professionnel, qui, sous couvert de ses missions au service de l'espionnage anglais, peut laisser libre court à ses instincts de mauvais garçon et de mouton noir, tandis que l'autre, vouée aux gémonies par la bonne société anglaise à la suite d'un divorce qui l'a rabaissée plus bas que terre, s'est promis d'être la plus grande courtisane de toute l'Europe, la Courtisane Flamboyante...
Mais quel secret Loretta Chase possède-t-elle pour rendre de tels personnages aussi diablement séduisants? C'est simple, j'aurais rêvé avoir Francesca pour amie, quant à James, hummm, n'en parlons pas, c'est la perfection faite homme. 
Toute l'intrigue, qui se passe à Venise, se pare en plus d'une bonne dose d'exotisme, et par contrecoup, d'érotisme, car tout le texte est truffé de références italiennes et vénitiennes : les héros parlent plusieurs langues à la fois, murmurent, vocifèrent, ou se poursuivent en italien, en anglais ou en français ; il faudrait d'ailleurs sans doute lire ce roman en VO pour apprécier ce jeu des langages à sa juste mesure !
Les scènes d'opéra et les citations d'aria, les citations de Byron qui jalonnent l'histoire, ainsi que les descriptions des atmosphères, des lieux et de l'esthétisme vénitien offrent un cadre à la fois très précieux, très romantique, et très ironique (il faut lire le traitement que Loretta Chase, par l'entremise de ses héros, réserve aux Puttis, ces petits angelots baroques qui surchargent le plafond d'un salon dans le palais qu'occupe Francesca). L'évidente complicité qui se tisse entre les héros autour de cette culture frondeuse et insolente est vraiment jubilatoire.
L'intrigue semble classique, mais j'ai retrouvé ce que j'aime principalement chez Loretta Chase, à savoir qu'à partir d'un schéma plus qu'éprouvé, elle donne à lire une histoire qui sort complètement de l'ordinaire, aux saillies et aux situations imprévisibles, insolentes, caustiques et souvent complètement décalées. 
Juste pour illustration, cette délectable citation, parmi tant d'autres, avec James qui évoque une connaissance :
"Il paraît qu'il a la cervelle d'un écureuil, mais il n'en reste pas moins le plus bel écureuil de la ville", ajouta-t-il en silence.
Cette apparente légèreté n'empêche pas l'auteur de doter ses héros de passés douloureux ou tumultueux, et leur recherche de bonheur se fait avec une sorte de cynisme désabusé et innocent à la fois, comme si le vernis par moments s'écaillait pour laisser paraître les êtres encore frais et pleins d'espoir qu'ils sont encore. Mais ces perspectives psychologiques restent très discrètes, pudiques et éloignées de tout pathos.
Tout en élégance, le récit amplifie leur histoire d'amour avec beaucoup de retenue, d'humour et de sensualité. 
Voilà un roman vif et intelligent, léger et pétillant comme un bon champagne qui aurait du corps.
De la romance intelligente et racée... Le must !
, 5 / 5

mardi 25 mars 2014

Laird of the Mist de Paula Quinn

Tome 1 de la série "The MacGregor"
Forever - Décembre 2007
Résumé éditeur (Traduction everalice) :  La protéger est sa passion...
Malgré son haut rang, Kate Campbell n'hésite pas à user de son épée. Lorsque les pillards attaquent, elle se lance dans la mêlée... et elle est bien chanceuse de voir se porter à son secours un mystérieux Highlander qui la protège d'un coup sanglant. Alors qu'il l'enlève sur son cheval, elle découvre bientôt que son sauveur est son pire ennemi : Callum MacGregor, que l'on appelle Le Diable. Pourtant elle ne peut ignorer ses manières pleines de tendre sollicitude ou ses regards qui la laissent éperdue.
La posséder serait son plaisir...
Callum MacGregor a tué de nombreux Campbell, mais n'en a jamais sauvé aucun... jusqu'à maintenant. Fascinée par cette jeune femme pleine de répondant, il la veut à ses côtés, même si cela signifie qu'il l'emmène pour la rançonner. Lorsque ses doigts savourent les courbes somptueuses de son corps ou ses tresses indisciplinées, Callum réalise que Kate Cambell est la plus dangereuse de ses ennemis. Car il ne peut pas lui faire l'amour sans trahir son peuple et son honneur... et sans abandonner son cœur à jamais.
L'histoire
Le clan MacGregor est un clan maudit, proscrit, et dépossédé du moindre droit, de ses terres et même de son nom. Porter le nom de MacGregor en ces années 1650, c'est se condamner à une mort certaine ou à une vie de fuite et de déshonneur, que l'on soit homme, femme ou enfant. Un sympathisant des MacGregor est puni de mort, d'une façon expéditive et souvent cruelle, et les rares membres du clan qui frayent encore avec les populations écossaises ont du changer de nom pour ne pas être traités comme des animaux bons à abattre. Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec Caribbean Scot de Kimberley Killion dont les héros font aussi partie de ce clan MacGregor décimé, avec ces femmes aux visages marqués et défigurés par qui les attrapaient. On retrouve dans ce livre l'écho de la même souffrance d'un peuple dénié de tous ses droits.
Depuis des siècles, les MacGregor et les Campbell se haïssent et cherchent à se détruire, en se faisant souffrir le plus possible. Aujourd'hui, et depuis de longues années, les Campbell ont la main, avec la faveur de Cromwell et de l'Angleterre qu'ils ont toujours fidèlement servie. N'ont-ils pas l'accent des Lowlanders, et ne sont-ils pas prêts à tout pour asseoir leur pouvoir?
Tout ça pour dire que l'intrigue qui va tourner autour de l'histoire d'amour entre Callum MacGregor, le laird de son clan déchu, surnommé The Devil ou Laird of the Mist, et Kate Campbell, la nièce du comte d'Argyll, le chef de clan des Campbell, Duncan Campbell, aux élans meurtriers et cruels pour tout ce qui concerne les MacGregor, ne part pas sur des bases sereines...
Lorsque Callum sauve Kate lors d'un coup de force, on peut parler de coup de foudre. Ce gigantesque warrior, qui a sauvagement exterminé à lui tout seul une garnison Campbell d'une cinquantaine d'hommes quelques années auparavant, n'a pourtant pas usurpé sa réputation. Claymore en main, il est prêt à décimer et à démembrer tout ce qui lui résiste dans sa quête de vengeance. Et de survie.
Lorsqu'il s'élance à la rescousse de Kate qui tranche elle aussi habilement dans la chair des ses opposants, on le sent tout de suite ému, perplexe et déstabilisé par les sentiments qui l'étreignent. Kate est son ennemie, jamais il n'a épargné la vie d'un Campbell... Mais elle, en tant que nièce de Duncan, l'homme dont il a juré la mort, il décide de s'en servir d'appât pour attirer son oncle jusqu'à son domaine secret basé sur l'île de Skye. Bien sûr, il y va de son intérêt de guerrier, se gourmande-t-il. Il n'est pas question de se laisser aller à quelque sentiment(alisme) que ce soit !
Kate est une héroïne franchement surprenante et étonnamment rafraîchissante.
Foin de ces croyances dans lesquelles on l'a toujours élevée : les MacGregor sont peut-être ses ennemis héréditaires, mais elle est assez fine pour se reconnaître le droit de tout faire pour conquérir le cœur de ce farouche barbare qui très vite l'attire. Un spécimen masculin impressionnant de puissance qui la couve de bien des façons, l'écoute, la fait rire et  l'émeut. Peu à peu, tous deux apprennent à se connaître. Kate surtout découvre des vérités bouleversantes sur son ravisseur, et sur son propre passé aussi. Elle le suit dorénavant lors de leur périple en Ecosse de bon gré, avant de découvrir, éblouie, l'endroit dans lequel elle rêve de vivre pour toujours, aux côtés d'un peuple qu'elle apprend à aimer et d'un homme qui la fascine complètement, sur cette île de Skye aux brumes légendaires.
Mais comment se faire une place auprès d'un être si meurtri par les durs choix qu'il a du faire dans le passé qu'il ne conçoit même pas de la mettre, elle, en danger de mort?

Mon sentiment
Pour faire court : voici une histoire de Highlander parfaite. Agrémentée de tout ce qui me fait vibrer dans ce genre particulier !
Mais je ne peux pas m'empêcher de développer un peu sur le thème...
D'abord un héros cataclysmique. Vous en voulez, du fort et immense guerrier aux longs cheveux nattés qui manie la claymore comme un dieu? A la présence et à l'autorité plombante? Du mâle alpha en pur kilt écossais, ravagé de colère et de haine? Mais au cœur meurtri, plombé de tristesse et d'un profond sentiment de désespoir, car les épreuves qu'il a traversées font vraiment frémir. Un chef tout habité d'honneur, de sens du devoir, et d'amour pour son peuple et sa famille. Rajoutez à cela de l'humour, de la perspicacité, de la sensualité, et de la tendresse, et vous comprendrez pourquoi j'ai fondu comme une guimauve tout au long de ma lecture. Ce Callum MacGregor, à lui tout seul, vaut son pesant d'or... Les MacGregor sont des Highlanders pur jus, violents, bruts et virulents, comme on les aime, de ces forces de la nature du nord du pays dont la réputation n'est plus à faire ! Callum est tout simplement stupéfiant, mais aussi adorablement vulnérable face à Kate... comme lorsqu'il s'efforce de faire croire à ses hommes qu'elle n'est qu'une ennemie comme une autre, ou lorsque, une fois que leur relation a évolué, il craint de s'être ramolli et s'interroge sur l'état futur de sa chambre à coucher, ou sur son odeur corporelle, entre autres choses...
En fait, il l'aime à la folie. Aaah, lorsque l’instinct de protection fait feu de tout bois chez les héros Highlanders, on frémit d'aise dans ses petits chaussons !
On peut rajouter une Kate très présente, droite, passionnée et intelligente, qui sait tenir tête avec ardeur et gentillesse. Lorsque ces deux héros beaux comme des dieux entrent en contact, les pages s'enflamment, vigoureuses, vibrantes de sensations et de sentiments. Leurs relations vont se jouer pendant tout le roman autour de cette envie de rédemption du héros, opposée à cette peur de sacrifier ce qu'il aime sur l'autel de ses propres désirs. Leur attirance réciproque est purement merveilleuse !
Autour d'eux gravitent quatre compères au nombre desquels compte le héros du tome 2, Graham Grant, le commandant en chef des MacGregor, et trois autres guerriers purement... adorables, qui apportent ce qu'il faut d'humeur et de décalage à l'histoire, un peu sur le mode de Julie Garwood dans Sur ordre du Roi. Ce qui m'a permis de souffler, par moments, ravie de pouvoir éclater de rire devant la naïveté ou la vigueur abrupte de certaines situations entre eux, avec leurs incessantes chamailleries et leurs débats loufoques et virils. J'ai aussi beaucoup ri des effets de la fameuse mixture du sieur Gillie sur Kate, un whisky super corsé qui la rend verte à chaque fois... C'est impossible d'évoquer ici tous les personnages secondaires, mais comment ne pas citer Margaret, la sœur de Callum, la jeune femme tellement marquée par son enfance torturée qu'elle a perdu un peu le sens des réalités, ou Robert, le frère de Kate, un jeune homme bercé par les légendes du roi Arthur, tout pétri d'honneur et d'idées chevaleresques?
Et bien sûr, un bon Highlander ne serait pas à la hauteur sans de beaux paysages... On est franchement servi, les descriptions, sans être lourdes ou omniprésentes, comme tout le contexte historique d'ailleurs, offrent à cette idylle parfaitement romantique un écrin de métal et de velours : à la fois violent, désespéré, et sanguinaire, mais aussi tremblé et brumeux, tout de mystères, de dangers et de secrets.
Quand je l'ai refermée, cette perle, c'est avec le sourire aux lèvres et le cœur débordant de bonheur. Ce qui équivaut pour moi à un authentique coup de cœur !
 / 5

samedi 22 mars 2014

Twice the Temptation de Beverley Kendall

Tome 1 de la  série "The Temptresses"
Season Publishing - Novembre 2013
Résumé éditeur (Traduction everalice) : Catherine Rutherford est éprise du bel américain Lucas Beaumont, depuis leur rencontre l'année précédente. Et il semble être tout aussi amoureux, car depuis son retour à Londres, il la poursuit d'une campagne de séduction pour gagner son cœur et sa main. Catherine n'a jamais eu autant d'espoir sur le devenir d'une cour... jusqu'à ce qu'elle découvre que son prétendant a proposé le mariage à sa sœur jumelle en premier. Bien qu'elle partage le même visage avec sa sœur, Catherine refuse de partager les sentiments d'un homme, surtout pas en tant que substitut. Aussi, avec l'aide de sa jumelle et de deux amies, elle confronte l'homme qu'elle aime à une ultime épreuve de fidélité. Se faisant passer pour sa sœur qui aurait soit-disant le cœur brisé, ce qui est loin d'être le cas, Catherine lui demande de la réconforter d'un mariage malheureux en se lançant dans un jeu de séduction passionné, où il devra lui prouver son amour par la résistance qu'il saura opposer à ses charmes.
L'histoire
Suite directe de la série Les séducteurs, avec tous les personnages de la famille Rutherford et son univers, celui de la campagne et du Londres des années 1860, ce premier opus de la nouvelle série de Beverley Kendall nous fait rencontrer trois nouvelles héroïnes. Ici, Catherine Rutherford, la jumelle de Charlotte, celle par qui tout est arrivé dans l'histoire de An Heir of Deception (Secret ardent en français), ne semble toujours pas revenue de ses erreurs passées.
Pensant bien faire, elle s'est associée à des amies très chères, Olivia et Meghan, pour tester la fidélité des promis de jeunes fiancées bien souvent trop naïves et démunies. Face à la rouerie de ces jeunes hommes habitués à jongler avec les faveurs féminines, elles n'hésitent pas à jouer de leur charme tout en se cantonnant, bien évidement, aux limités imposées par les règles de la bonne société, et au secret le plus absolu.
Lucas Beaumont, au début du roman, qui reprend d'ailleurs la scène du troisième tome des Séducteurs, s'en retourne en Amérique au début du roman, laissant derrière lui, pour une année entière, une Catherine au cœur meurtrie et désabusé. Catherine est un personnage complexe, hantée par un complexe d'infériorité chronique et un sentiment d'insécurité qui l'empêche d'accorder facilement sa confiance. Lorsque Lucas revient et qu'il l'assure de son fervent amour, le temps de l'éblouissement ne fait pas long feu. Des révélations malheureuses la déstabilisent et la conduisent alors à le repousser. S'ensuivent alors, et ce jusqu'à la fin de l'histoire, d'incessants allers-retours, trois pas en avant, deux pas en arrière, de la part des deux amoureux entre lesquels la tension monte de manière incontrôlable. De vraies espoirs en douloureux faux-pas, Catherine devra à son tour regagner toute la confiance et l'amour de Lucas qui ne cesse pourtant de voir en elle la femme de sa vie.

Mon sentiment
Catherine est de ces héroïnes avec lesquelles j'ai du mal à me sentir à l'aise. A la fois très naïve et très manipulatrice. Très fragile et très obstinée. Exigeante pour les autres, elle ne cesse de mettre Lucas Beaumont à l'épreuve, de ses actes, de ses pensées, de ses erreurs passées et présentes. Si bien que lorsque le châtiment lui tombe sur la tête, à savoir la colère de Lucas (qui, entre nous soit dit, dure le temps d'un feu de paille), je n'ai pu m'empêcher de murmurer : "Bien fait pour elle...". Tout cela pour mener la jeune femme à la juste compréhension de ses fautes et surtout, à lui ouvrir les yeux sur l'amour qui lui tend les bras.
Lucas, à l'inverse, est un héros touchant, déterminé et viril à souhait. On en tombe facilement amoureuse... Tous deux n'ont pas froid aux yeux, et si les scènes d'amour se font longtemps désirer, une fois que les héros passent à l'action, elles font clairement augmenter la température de quelques degrés ! Leur attirance et leur complicité physique n'en sont que mieux rendues.
L'intrigue, plutôt riche, pour une romance de salon, m'a fait passer par des hauts et des bas, en jouant habilement des retournements de situations : Lucas est fou amoureux, Catherine le repousse,...  révélations, sensualité torride, histoires de famille, hésitations, mises en scènes mensongères. Le récit est habile et malgré certaines longueurs et le caractère de l'héroïne qui avait décidément du mal à passer, je l'ai lu avec plaisir, quoique en sautant quelques lignes parfois pour accélérer le mouvement.Ce n'est donc pas mon livre préféré de cette auteur.
La romance du tome suivant se dessine dans celui-ci : Rhys Wakefield, le comte de Granville, (Ah ! Quel prénom !), le troublant frère d'Olivia, plus que séduisant, et Meghan se battent froid, et ce qui s'est passé entre eux précédemment est un mystère qu'il me tarde d'éventer dans A Wicked Temptation prévu pour cet été.
A savoir : il faut avoir lu la série des Séducteurs avant de se lancer dans cette nouvelle série. Indispensable, sinon, vous risquez de vous perdre.
 / 5

mercredi 19 mars 2014

Cours dans la nuit de Karen Robards

J'Ai Lu - Juin 2006
Titre VO : Walking after Midnight
Résumé éditeur : A trente-six ans, Summer McAfee n'aspire qu'à une chose : la tranquillité. Exit son mari tyrannique, snob et ennuyeux. Oublié sa carrière de mannequin, elle dirige une société d'entretien. Mais, lorsqu'on assure seule le nettoyage d'une entreprise de pompes funèbres à deux heures du matin, des phénomènes étranges se produisent parfois. Des craquements... Sur la civière, un drap se soulève, le bras du mort se tend, la saisit... Et la voilà prisonnière d'un faux cadavre bien vivant ! Ex-policier mis sur la touche et en quête de rédemption, Steve Calhoun l'entraîne dans une course folle. Qui sont leurs poursuivants ? Et lui qu'a-t-il fait, qu'a-t-il vu ? Embringuée dans cette aventure, Summer n'a qu'une pensée : sauver sa peau et aider cet homme mystérieux qui l'attire étrangement...
L'histoire
Deux héros un rien malmenés par la vie, qui doivent chacun assumer les conséquences de leurs erreurs passées... Summer (joli prénom) a 36 ans. Après une première carrière et une première vie, la voilà qui prend sa vie à bras le corps, décidée à ne plus se laisser marcher sur les pieds et traiter comme une potiche. Autonome et fière de sa petite entreprise de ménage, elle retrousse courageusement ses manches et sait désormais faire face autant au désinvestissement de ses employés qu'au poids des ans et des kilos en trop.
Sa rencontre avec Steve Calhoun fait l'effet d'une bombe. Il la secoue, la brinquebale, la chahute, la prenant pour une complice des bandits qui ont tenté de le tuer.
Les voilà partis pour une longue course-poursuite, haletante et un rien désespérée. Car Calhoun, sur la piste d'un réseau de flic ripoux en lien avec la mafia, est devenu l'homme à abattre. Et Summer, chargée d'un drôle de petit pékinois au caractère bien trempé, n'a d'autre choix que de le suivre...

Mon sentiment
Whaouh ! Quand on finit ce livre, on a l'impression d'avoir fait un sprint !
L'aventure est menée d'une main de maître : cette intrigue bien ficelée est enrobée d'un sentiment de danger quasi permanent, les méchants sont bien méchants et n'hésitent pas à tuer ou à torturer de sang-froid, tandis que  les héros, loin des beaux gosses / belles pépés usuels, tirent largement leur épingle du jeu,  lui, carrément grincheux et elle plutôt lumineuse. Le tout est agrémenté d'une touche de surnaturel et d'un zeste de sensualité, ce qui ne gâte rien, en prenant place dans des paysages naturels typiquement américains qui m'ont fait voyager, un vrai plus !
Cette histoire a largement rempli son office : m'offrir, pour quelques courtes heures, un vrai divertissement, rien de bien compliqué, ni de trop lourd. C'était parfait !
, 5 / 5

mardi 18 mars 2014

Au-delà de tout soupçon d'Amanda Quick

J'Ai Lu - Novembre 2005
Titre VO : Affair (1997)
Résumé éditeur : A la mort de son beau-père qui a dilapidé la fortune familiale, Charlotte Arkendale se voit contrainte à prendre son destin en main. Pas question de s'engager comme gouvernante ni de végéter dans la pauvreté ! Indépendante et audacieuse, elle décide d'ouvrir un cabinet de détective spécialisé dans les affaires matrimoniales. Démasquer les coureurs de jupons ou les chasseurs de dot à Londres, en ce début du XIXe siècle, est une profession plutôt dangereuse. Charlotte s'en aperçoit lorsque l'une de ses clientes est assassinée. Cherchant un assistant qui lui serve éventuellement de garde du corps, elle engage Baxter St. Ives. Curieux personnage, efficace, mais qui peut parfois se montrer d'une autorité et d'une arrogance qui font enrager Charlotte. D'autant plus qu'elle n'est pas insensible à son charme... Mais les affaires passent avant tout : Charlotte ne saurait oublier qu'elle a un meurtre à élucider.
Comme ne l'indique pas le titre, nous avons ici affaire à un titre hautement volatile : notre mauvaise humeur, nos soucis, nos stress et autres malaises se diluent, dans un monumental psshiiit, au contact de cette histoire contaminante.
Si vous y touchez, si vous effleurez les premières lignes, vous ne pourrez plus vous extraire de l'éprouvette. Rien ne vous sauvera : vous rirez, vous jubilerez, vous sautillerez de bonheur, enfin, moi, c'était mon état, à cette lecture qui amalgame dans une intelligente solution une héroïne délicieusement piquante, primesautière et insolente, et un incroyable, improbable et ébouriffant savant à lunettes, de ceux qui montent très vite à haute température, sous l'action de la précédente.

Bilan de l'expérience...  Amanda Quick a su conduire son TP de chimie à son terme, avec tout le talent qu'on lui connaît quand elle se met à tambouiller le meilleur d'elle-même dans sa marmite de sorcière :
une jeune détective privée décalée et adorable + un chimiste aussi terne qu'un "pudding de pomme de terre " (de ceux que l'on aimerait tester tous les matins à son petit-déjeuner) + une intrigue polaroïdo-ésotérique + des personnages secondaires variés et vivants = la recette du bonheur !
, 5 / 5

Retrouvailles interdites de Kate Bridges

Tome 3 de la série "Reid Brothers"
Harlequin -Avril 2011
Titre VO : The Commander (2006)
Résumé éditeur : Calgary (Canada), 1895. Julia O'Shea enrage. Si elle veut continuer d'élever son fils décemment, elle doit sauver son journal de la faillite - et, pour cela, obtenir coûte que coûte une interview du scandaleux Ryan Reid, dont le retour inopiné à Calgary fait déjà murmurer. Mais pourquoi faut-il que cet homme, qui peut aujourd'hui la sauver du naufrage, soit précisément celui qui l'a abandonnée autrefois ? Qui a disparu après avoir commis l'irréparable, alors qu'elle l'aimait passionnément, envers et contre tous ? Dieu merci, Julia ne se sent plus le cœur naïf et romantique. Désormais, elle est une femme. Une femme prête à affronter Ryan Reid sans payer le prix fort.
Ce roman se situe à Calgary, au Canada, en 1895. Déjà, j'aime beaucoup les romances qui se passent à cette période et en ces sortes de lieux : ruée vers l'or, transition vers la modernité, avec un côté brut et policé à la fois...
C'est dire si, lorsque l'on s'abreuve de romances régence à longueur de journées, il permet de faire une juste pause pour oublier un peu les ducs, les comtes et autres ladies... Ici, pas de souci de noblesse, de mariage arrangé ou de jeux de salon.
Dans une langue vigoureuse, nette et vivante, Kate Bridges nous entraîne à la suite de ses héros dans une romance attachante, qui se lit très vite, pleine de personnages, d'action, et de sentiments passés ou à construire, car sans temps mort, le tout sur fond d'incendie incontrôlable - dans les deux sens du terme, évidemment !
Ce livre est une heureuse surprise, tant les parutions en historiques sont inégales et les résumés parfois hermétiques, parfait si vous voulez vous échapper d'univers plus lourds ou de séries plus longues, pour une parenthèse qui vous dépaysera, à coup sûr.
, 5 / 5

dimanche 16 mars 2014

Douce illusion de Heather Snow


Tome 2 de la série "Les séductrices"
Signet - Août 2012
 J'Ai Lu - Avril 2014
Résumé éditeur : Lorsqu’elle a proposé d’organiser les recherches au château des Aveline suite à la disparition mystérieuse d’une servante, Emma Walllingford ne s’attendait absolument pas à cela. En effet, brillante magistrats, elle se retrouve bientôt mêlée à une mission dangereuse menée par Derick Aveline. Espion de la couronne britannique, il est aussi son premier véritable grand amour...
Lu en VO (Enfin, le peu que j'en ai lu...)

Décidément, cette auteur ne m'emballe pas plus que ça... Est-ce à chaque fois la faute d'un mauvais timing dans mon programme de lecture? Ou est-ce vraiment du au style d'écriture de l'auteur?
Toujours est-il que je ne m'étendrai pas trop sur le sujet, car, pour tout dire, le livre m'est tombé des mains au bout du cinquième chapitre. Or je n'ai vraiment pas envie de me faire violence.
Pour toutes celles (la majorité des lectrices en fait) qui ont aimé le tome 1, vu que celui-ci est très bien noté encore une fois sur GoodReads, il n'y a pas de raison pour qu'il vous déplaise.
Pour ce qui me concerne, le peu de pages que j'en ai lues m'ont semblé plates, répétitives et convenues. Sans parler de la vraisemblance qui ne m'a absolument pas convaincue.
Je pense donc que je m'arrêterai là dans la découverte de cette série, malgré le résumé plus qu'alléchant du tome 3.
Dommage, cette impression d'être exclue de la fête est décevante, mais ça arrive parfois !

Pas de note, je l'ai lâchement abandonné...

samedi 15 mars 2014

Conquise par le Highlander de Julianne MacLean

Tome 2 de la série "Lew highlanders"
Milady - Novembre 2012
Titre VO : Claimed by the Highlander
Résumé éditeur : Avec sa crinière fauve et son corps marqué par les combats, Angus MacDonald est le guerrier le plus redoutable qu'ait jamais vu lady Gwendolen MacEwen. Lorsqu'il prend le château de son père, elle se trouve contrainte de partager son lit avec l'homme qui a défait son clan. Belle et fière, Gwendolen exaspère Angus autant qu'elle l'attire. Mais en l'épousant, leurs clans seraient réunis. Alors que ses talents d'amant ébranlent la réticence de Gwendolen, un complot menace de tout bouleverser.
Deux ans après la fin du premier tome, nous retrouvons Angus Mac Donald.
Le Lion des Highlands, la bête à tuer, insensible, fermé à toute tendresse, et empli de mépris envers tout ce qui ressemble à un semblant d'affection, épouse Gwendolen MacEwen, pour des raisons purement politique. Elle, c'est une femme courageuse et sensible, qui rêve de communion, de partage et de confiance, à l'opposé donc de cet époux imposé par les circonstances.
La romance se cristallise ici autour de cet autre scénario fréquent dans les Highlanders, celui du mariage forcé entre deux héros qui devront s'apprivoiser. Apprivoiser étant bien le mot qui gouvernera la passion qu'éprouve bien vite l'héroïne pour son rugissant mari - franchement, on la comprend, c'est fou ce qu'il est sexy -, un indomptable sceptique que les événements n'auront de cesse de faire douter, avant qu'enfin il rende les armes et finisse par lui ronronner dans les bras.
Si j'ai eu un peu de mal avec le premier tome, pourtant pourvu, à mon avis, de beaucoup de qualités, j'ai vraiment apprécié celui-là. Bien que plus classique dans son déroulement, il se lit avec plaisir, les événements coulent de source, en créant juste ce qu'il faut de suspense pour ne pas laisser retomber notre intérêt.
Tout l'enjeu de ce tome tourne autour de la construction des relations entre les deux époux, qui dépend elle-même grandement de la capacité d'empathie d'Angus à l'égard des êtres qui l'entourent, et de sa femme en particulier. Ce qui donne lieu à de grandes scènes de querelles, de passion et de doutes introspectifs. En fait, ce héros intraitable devra apprendre à abaisser ses défenses. Et c'est ce que j'aime, comme la plupart des lectrices de Highlanders : un héros fort qui doute, qui trébuche, puis qui chemine enfin vesr le bonheur, avant d’accepter l'inéluctable.
Les premières pages du tome 3 augurent plutôt bien de la suite, avec un climat très dramatique, en fait. Lachlan, le héros, est un personnage déjà très présent dans le tome 2, mais, plus lisse, car il ne m'a pas intriguée autant qu'Angus dans le tome 1. A voir ce que la suite lui réserve...

, 75 / 5

Captive du Highlander de Julianne MacLean

Tome 1 de la série "Le Highlander"
Milady Octobre 2012
Titre VO : Captured by the Highlander
Résumé éditeur : Lady Amelia Templeton préférerait mourir que de céder à un homme tel que Duncan MacLean. C’est le guerrier le plus féroce de son clan, l’ennemi juré de la jeune femme.
Venu tuer le fiancé d’Amelia, celui-ci se ravise lorsqu’il remarque la ravissante innocente et décide de l’enlever, saisissant l’occasion de se venger de celui qui a assassiné l’amour de sa vie.
Mais lady Amelia refuse d’être un pion au milieu de ce conflit. La jeune femme, aussi belle que courageuse, éveillera chez le Highlander un sentiment encore plus puissant que sa fureur guerrière.
Mon avis sur ce roman est assez mitigé. D'un côté, certains aspects du roman m'ont beaucoup plu.
D'abord, l'époque : on est début 18ème siècle, dans une période troublée par les dissensions autour de la succession au trône d'Angleterre. L'histoire ici occupe une place plutôt équilibrée, juste assez évoquée pour donner de la cohérence aux personnages et à leurs choix.
J'ai donc lu avec plaisir les deux premiers tiers du roman, car, même si l'intrigue reste classique, j'aime bien retrouver, un peu paresseusement, tous les indispensables dans un roman Highlander : un enlèvement, un couple que tout sépare, un héros ultra viril, en kilt – c'est encore mieux avec la tenue réglementaire, une fuite à travers de beaux paysages, des noms chantants, et pour finir, des compagnons bien dessinés. 
J'y ai même découvert un petit plus, une certaine vigueur dans l'emploi du vocabulaire ou des situations. Du coup, je me suis demandé si le traducteur n'y était pas allé un peu fort. L'utilisation des mots grossiers illustre pourtant assez bien cet environnement brutal, comme la violence qui traverse les personnages masculins, ou même la description du héros, un individu hirsute, boueux, ensanglanté, et barbare, justement surnommé Le Boucher – la main toujours sur la hache. Amelia, forcément, se débat de son mieux, la pauvrette, mais avant de rendre les armes, elle va jusqu'à l'assommer à coup de pierre. 
La seconde partie du roman m'a laissée plus dubitative.
En fait, j'ai eu du mal à faire le raccord avec la révélation sur l'identité du Boucher. Je me sentais, en quelque sorte, gênée aux entournures. La suite, du coup, ne m'a pas fait frémir, comme si on m'avait fait une promesse qui n'avait pas été tenue. Moi, je serais bien restée dans le registre basique de la « grosse brute domptée au cœur tendre ». La bête est domptée, certes, mais davantage par la force de son introspection, m'a-t-il semblé, que sous le coup d'une passion illuminée.
Angus, héros du tome 2, le combattant aux longs cheveux dorés, hargneux et extrême, dont la conduite à la fin m'a beaucoup étonnée, est ici un personnage déjà bien prometteur. 
Une lecture sympathique, donc, mais légèrement décevante...
 / 5


vendredi 14 mars 2014

L'incorruptible de Courtney Milan

Tome 2 de la série "Les frères Turner"
J'Ai Lu - Avril 2018
Titre VO : Unclaimed
Résumé éditeur (Traduction everalice): Son unique espoir de survie, ruiner l'homme qu'elle aime... Séduisant, fortuné et renommé, Sir Mark Turner est le célibataire le plus recheché de Londres et il est réputé pour son irréprochable caractère... Mais derrière cette réputation de vertu, il tient soigneusement en bride une nature passionnée... jusqu'à sa rencontre avec la belle Jessica Farleigh, la femme qu'il a attendue toute sa vie. Mais Jessica est une courtisane, bien éloignée de la noble lady pour laquelle Mark la prend. Au désespoir d'échapper à une vie qu'elle déteste, elle saisit sa chance lorsqu'un ennemi de Mark lui fait une offre qu'elle ne peut refuser : séduire Mark, et ternir sa renommée, afin de gagner une somme d'argent conséquente. Pourtant, lorsqu'elle en vient à connaître l'homme qu'elle doit détruire, Jessica doit choisir entre le futur dont elle a besoin et cet amour impossible.
Lu en VO.
Un résumé plus que banal, non? Un golden-boy, une courtisane... du déjà vu?
Certes.
Mais.
Mais c'est Courtney Milan qui écrit l'histoire. Et quand Courtney Milan est aux commandes, je suis à présent quasiment sûre de lire quelque chose d'entièrement nouveau, de peu banal, d'extraordinairement frais et original. Un pastis envoûtant.
Bingo ! Ce livre est encore une fois un numéro gagnant ! Pourquoi? Eh bien, car...

mercredi 12 mars 2014

Mon pire ennemi de Courtney Milan

Tome 1 de la série "Les frères Turner"
J'Ai Lu - Février 2018
Titre VO : Unveiled
Résumé éditeur (Traduction everalice) : Ash Turner a attendu toute sa vie de pouvoir se venger de l'homme qui a ruiné sa famille. Il sait dorénavant qu'il est temps pour lui de se faire justice. A Parford Manor, il a l'intention de prendre la place de l'héritier présomptif du duché pour mettre un point final à la vieille querelle qui l'oppose au duc actuel. Mais au lieu de cela, il se sent attiré par une jeune femme de toute beauté qui a le pouvoir de le démunir de tous ses rêves de vengeance... Lady Margaret sait qu'elle devrait détester l'homme qui a volé sa fortune et l'héritage de son père, l'homme qu'on lui a demandé d'espionner en se faisant passer pour une nurse. Pourtant, plus elle connaît le nouveau duc, moins elle parvient à résister à son charme irrésistible. Bientôt, Ash et Margaret sont déchirés entre leurs anciennes loyautés et la promesse terriblement attirante de la passion...
Lu en VO. 
Whatever it was, the sight of her struck him deep in his gut. It reminded him of the cacophony of an orchestra as it tuned its instruments: dissonance, suddenly resolving into harmony. It was the rumble, not of thunder, but its low precursor, trembling on the horizon. It was all of that. It was none of that. It was the sheer animal instinct, and it reached up and grabbed him by the throat. Her. Her.
Magnifique paragraphe, magique premier regard, Ash l'a reconnue. Car Ash Turner est un homme béni des dieux... A peine pose-t-il les yeux sur quelqu'un qu'il le cerne au plus profond de son âme. Son instinct, jamais, ne l'a trompé. Aussi entourée de faux-semblants, de doutes et de mensonges soit-elle, Margaret est pour lui une évidence.

Confessions d'une fiancée malgré elle de Jennifer Haymore

Tome 1 de la série "Les sœurs Donovan"
Milady - Septembre 2013
Titre VO : Confessions of an Improper Bride (2011)
Résumé éditeur : Une dangereuse imposture. 
Voilà six ans que Serena Donovan a quitté Londres, le coeur brisé et la réputation ruinée par l’irrésistible Jonathan Dane. Alors que l’avenir de sa famille est en péril, sa mère lui demande de prendre part à la Saison londonienne sous l’identité de Meg, sa soeur jumelle qui a péri dans un naufrage. Serena s’apprête à épouser un homme qu’elle n’aime pas et à passer le restant de ses jours dans le mensonge.
Mais Jonathan Dane, comte de Stratford, reconnaît en elle la jeune femme sensuelle qui a jadis conquis son coeur. Hanté par ses erreurs passées, il est prêt à tout pour ne pas perdre Serena une seconde fois.
L'histoire
Serena Donovan a 18 ans. Elle vient de vivre une grande histoire d'amour avec Lord Jonathan Dane. Une histoire qui s'est mal terminée puisque sa réputation est en ruine depuis qu'il a refusé de lui tendre la main après la découverte de leur liaison. Submergée d'amertume et de tristesse, elle vogue en direction des Caraïbes, en état de disgrâce sociale, pour rejoindre la demeure familiale.
A ses côtés se tient sa sœur jumelle, Gwen, son alter ego et son miroir de l'âme. Nouveau coup de tonnerre : Gwen lui est arrachée par une lame lors d'une tempête.
Six ans plus tard, c'est les pieds et les poings liés aux desseins tortueux et malhonnêtes de sa mère qu'elle rejoint la bonne société londonienne. Serena s'efface pour prendre la place de Meg, la douce Meg qu'aucun scandale n'a jamais éclaboussée. Accompagnée de sa jeune sœur Phoebe, elle doit épouser William Langley, le fiancé, promis de longue date, de sa jumelle.
Or Jonathan Dane, dorénavant Comte de Straftford, mauvais sujet et objet de scandales à répétitions, est saisi de surprise lorsqu'il la reconnaît aux côtés de son meilleur ami : Serena ne serait donc pas morte. Son cœur le sent, il doute, il s'interroge, perturbé par cet attrait qui le déshonore aux yeux de son ami, mais éperdu de regret et d'amour pour la femme qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Blessée et toujours meurtrie, Serena s'efforce de tenir à distance ses émotions. Car elle se doit de redorer le nom de sa famille, elle se doit à ses jeunes sœurs et à ce fiancé noble et honorable qui l'accueille avec tant d'espoir. Dorénavant, plus rien n'est possible entre les anciens amants.
Une histoire de mensonge, certes, pour le premier tome de cette série aux couvertures attrayantes... Mais un mensonge subi par l'héroïne, imposé par une mère qui, de loin, et depuis longtemps, a tissé autour de son aînée les fils d'une toile tendue pour capter les beaux mariages dont elle a toujours rêvé pour ses filles. Serena, durement éprouvée par un puissant chagrin d'amour et par la perte de sa sœur jumelle, fait désormais face à un cruel dilemme : son cœur, son esprit et son âme ne peuvent se défaire du passé passionné qu'ils ont partagé avec Jonathan. 

Mon sentiment
Le roman entier est balayé par une profonde nostalgie. Ce déchirant sentiment de perte et d'erreurs poursuit les deux malheureux héros, Serena et Jonathan, tout au long de leur histoire d'amour, qui m'a fait osciller sans cesse entre ombre et lumière. On imagine parfaitement les deux amoureux, six ans auparavant, se donner corps et âme l'un à l'autre, se découvrir et se sublimer,  irradiant d'énergie  et de naïve sensualité, comme dans une farandole lumineuse. Jennifer Haymore, tout au long de l'histoire présente, saupoudre ses pages de cette évocation presque irréelle : la parfaite communion et l'impression d'éternité qui se dégage de leur passion enchanteresse, ce que j'ai beaucoup aimé.
Elle fait aussi passer, avec une écriture soignée, fine et délicate, ponctuée d'une multitude de sensations, les goûts, les odeurs, les visions de la nature, une gamme d'émotions très riche, toute une guirlande de petits riens qui donne vie et profondeur au récit. Gaieté, fraîcheur, sensualité, plaisir, regret, deuil, tristesse, amour et désillusions... Une palette profonde et colorée.
Pour des héros qui s'engagent sur le dur chemin de la rédemption, au vu de leurs erreurs passés ou présentes, ni l'un ni l'autre ne sont détestables : l'auteur en fait des êtres sensibles que je n'ai absolument pas réussi à mépriser, mais dont j'attendais avec anxiété, enfin, l'accès au bonheur. L'une est prête à tout sacrifier, l'autre aurait voulu mourir, et ils m'ont tous les deux fendu le cœur en touchant ma fibre la plus romantique. Mais ils ne sont pas que purs esprits, loin s 'en faut, et leur sensualité est aussi très bien rendue avec des scènes d'amour assez torides.
Quant aux personnages secondaires, chacun tient une place très particulière : Langley, dans cette relation triangulaire, se révèle en homme droit et fort, dont on attend de connaître le sort. Phoebe, la sœur de Serena âgée de 19 ans, vit elle aussi une belle romance, riche et vibrante, comme en écho au passé de sa sœur et de Jonathan, avec un jeune homme au caractère tranché et singulier, violent et ténébreux. 
Ce premier tome est une belle réussite qui ne peut que donner envie de poursuivre l'aventure... Un roman à la fois profond et léger, comme je les aime !
, 5 / 5