Ruan Bettancourt, duc de Cynssyr, n'usurpe pas son surnom de Lord Ruin ou de Unsincere Cynssyr. Briseur de cœur indifférent aux soupirs féminins qui le suivent dans tous les salons, il ne se préoccupe que de son bon plaisir, coureur insatiable qui ne croit pas en l'amour - tout en menant brillamment sa carrière professionnelle au service du gouvernement et en entretenant des relations solides avec ses deux amis très choisis, Devon et Ben.
L'un d'eux, Benjamin Dunbarton, baron d'Aldreth, est marié à Mary Sinclair (leur histoire, préquel d'une série autour des sœurs Sinclair, est en cours d'écriture). Dev, quant à lui, est tombé amoureux, quatre ans auparavant, d'Anne Sinclair, le vilain petit canard de cette famille de sœurs Sinclair toutes plus belles les unes que les autres (Lucy, adorablement empotée, dont on devine qu'elle vivra une belle histoire avec Lord Thrale et Emily, la cadette, féérique et déterminée, dont l'aventure qui l'attend avec Devon est ici annoncée).
Bref, me voilà partie dans les personnages secondaires, et, oui, je ne cacherai pas que j'ai adoré cette galerie de portraits tout très séduisants, et ces personnages habilement mis en scène me mettent l'eau à la bouche quand je pense aux tomes à venir .
Anne Sinclair, l’aînée des sœurs, est une jeune femme peu féminine qui se destine au célibat. Aussi effacée qu'une porte et rabaissée par son propre père qui la méprise royalement, complexée et un peu amère, mais tendrement aimée par ses sœurs, elle n'a, en tout cas, rien des appâts dont Lord Ruin aurait pu faire son ordinaire.
Car Lord Ruin, flamboyant dans tous les domaines, est attiré par ce qui brille : le meilleur, dans tous les domaines.
Sauf que l'improbable se produit. Et il se produit dès le début du roman, dans ce genre de scène à la sensualité exacerbée dont Carlyn Jewel a le secret. Dès lors, voilà nos deux héros en but à une destinée à laquelle rien ne les avait préparés.
To the devil with her.
Thus did the Duke of Cynssyr so deservedly referred to as Lord Ruin, dismiss the woman whom he would soon be desesperatly in love.
A partir de là, on devine que le destin des héros se trouve chahuté par toutes sortes d'impératifs, sociaux, sensuels, psychologiques et intellectuels, qui les perturbent et les désorientent, surtout elle, car lui, très vite, reconnaît son addiction, presque maladive, qui le lie au corps, puis, bientôt, à l'esprit de sa femme. Cet amour-là, innommé pendant plusieurs chapitres, le fait changer radicalement. C'est alors que le libertin se dompte sous nos yeux, dans une évolution pas à pas dont j'ai apprécié les étapes.
Et elle? Elle est farouche... Forcément, il y a de quoi se méfier ! Et, si elle manque de caractère par rapport aux autres héroïnes de l'auteur - j'ai trouvé que sa personnalité restait un peu floue, dommage, elle ne rend pas les armes facilement (il faut attendre les dernières pages, en fait).
Toute l'intrigue amoureuse se double, dans ce roman, d'une intrigue policière très intrigante et assez sordide autour de l'enlèvement, du viol et du meurtre de plusieurs jeunes femmes de la bonne société. Ce volet-là donne donc lieu à des scènes d'action et à un climat d'insécurité qui n'était pas présent dans les autres volumes. J'avoue que ce n'est pas ce que j'ai préféré.
Mon sentiment
Pourtant, j'ai dévoré, encore une fois, ce roman de Carolyn Jewell. En véritable midinette, je dois aimer les libertins repentis, de ceux qui hantent les quatre romans que je connais de cette auteur, mais tous ont des profils et des histoires très différents, et j'adore ce genre de variations sur un thème.
Pourtant, j'ai dévoré, encore une fois, ce roman de Carolyn Jewell. En véritable midinette, je dois aimer les libertins repentis, de ceux qui hantent les quatre romans que je connais de cette auteur, mais tous ont des profils et des histoires très différents, et j'adore ce genre de variations sur un thème.