Une citation

"He already missed the innate gentleness that she tried to hide. Though she had been jaded in the past few years, it was still there lurking in her eyes, in her smile, and in the tender she touched him with awe, as if she had never considered that what they found together might exist." The Duchess Takes a Husband - Harper St. George

dimanche 23 février 2014

Il était une fois un duc de Tessa Dare


Tome 1 de la série "Les héritières"
 J'Ai Lu - Mars 2016
Résumé éditeur (Traduction everalice) : Fille d"un auteur célèbre, Isolde Ophelia Goodnight a grandi bercée par les contes de chevaliers courageux et de blondes jeunes filles. Elle n'a jamais douté que la romance ferait un jour partie intégrante de son futur, à elle aussi. Les histoires offraient un nombre incalculable de possibilités.
En grandissant, Isolde les barre. Les uns après les autres.
Les vilains petits canards se transforment en cygnes?
Enlevée par un séduisant bandit des grands chemins?
Sauvée des contraintes de la vie par le prince charmant?
Non, non, et... hélas.
A présent, Isolde a cessé de rêver de romance. Elle rêve plus sérieusement d'un toit au-dessus de sa tête. Que lui reste-t-il des contes de fée, à cette femme de vingt-six ans aux pauvres moyens et qui n'a même pas été embrassée une seule fois?
Ceci.
Lu en VO
Isolde Ophelia Goodnight... Avec un nom pareil, on ne peut que s'attendre à vivre et à se pâmer dans les affres de la passion la plus intense, non? En pure héroïne submergée de larmes et d'éclats passionnés, non?
Sauf qu'Izzie a depuis longtemps abandonné toute velléité romantique. Izzie n'est qu'une femme quelconque, que l'on surnomme dans toute l'Angleterre "le petit coeur anglais", ancrée dans l'imaginaire de milliers de lecteurs comme une pure petite fille aux grands yeux bleus... Une image complètement à l'opposé de la réalité.
One by one she'd let go all of those girlish dreams [...] What fairy tales were left over for a plain, impoverish, seventy-six years old woman who'd never even been kissed? 
En toute simplicité, deux cents livres pourvoiraient fort bien à son idéal, ne serait-ce que pour combler son estomac qui crie famine. Et, pourquoi pas, s'offrir le luxe d'un petit toit entouré d'un jardinet providentiel. 
C'est alors que l'espoir d'un avenir meilleur se profile : le testament mystérieux d'un lointain parrain... un voyage, celui de la dernière chance, tant sa bourse est vide, dans le nord du pays...un château sinistre plombé de pluie et de brouillard... Un homme sombre et menaçant... 
Quelle rencontre romantique ! La belle et la bête : lui se tient dans l'ombre, désobligeant, insolent, elle tombe à ses pieds, de faim et de fatigue.
Izzie n'en revient pas : elle a hérité d'un château ! Mais Ransom William Dacre Vane, onzième Duc de Rothbury, ne compte certainement pas lui abandonner son château familial, aussi inhospitalier soit-il : car c'est de cela qu'il s'agit. Depuis quelques mois, il s'y terre, handicapé par les graves blessures qu'il a reçues sur le continent. Il n'a plus de vie. Il n'en veut plus. Amer, il est meurtri de bien des façons, car la vie ne lui a pas vraiment fait de cadeaux. Face à lui, intrépide, perspicace et déterminée, Izzie retrousse ses manches. De toutes façons, elle n'a rien à perdre. 
C'est certain, Tessa Dare, en pleine possession de ses moyens, est incontestablement une grande lorsqu'il s'agit d'écrire des romans enlevés, drôles, charmants et intelligents.
Tous les ingrédients sont là pour que les fans de l'auteur se délectent de ce petit bijou : une héroïne  attachante et spirituelle qui traîne après elle des hordes d'admirateurs du monde magique hérité des contes écrit par son père. Une héroïne un peu maltraitée par la vie, qui conserve jusqu'au bout de l'histoire sa part de secrets. Pile ce qu'il faut pour lui donner du corps et de la cohérence.
Un héros torturé, séduisant, diminué, mais d'une virilité à toute épreuve, conquis par la belle qu'il se doit de combattre. Un héros hautement addictif.
Des personnages secondaires délicieux, Duncan, l'ami-valet, ou l'hermine Snowdrop, vilain petit animal qui sort du monde virtuel du "Monde d'Izzie" raconté par le père Goodnight, pour, dans la réalité, passer son temps à griffer et mordre tout ce qui passe à sa portée.
Une jolie et acrobatique réflexion sur le virtuel et la réalité, où des hordes de fans poursuivent Izzie, qui se trouve de ce fait contrainte à perpétuellement jouer un rôle, alors que tout en elle frémit de n'avoir jamais vécu. Une Izzie qui se délecte d'entendre des mots crus, qui s'interroge, dans des scènes hilarantes, sur la longueur du pénis ou qui lit à haute voix les lettres coquines reçues par le Duc. Une Izzie moderne et fraîche qui veut faire rentrer à toute force dans la tête de cet obtus de Duc que non, elle ne se prend pas pour une héroïne de contes, que oui, elle sait qu'il est dangereux pour la gente féminine... Qu'elle le désire, sans mensonge ni fausse pudeur.
"But that's what I like most, you see. No one ever talks that way to me. You're so crude and profane. I... I know it's absurd, but I can't help it. I find it perversely delightful."
Car le Duc dégage une sensualité bouillante, très très haute en température...
“You have no idea.” He leaned close. The heat of his breath rushed over her ear. “You have no idea how tempted I am to ruin you. Right here and now. The revenge would be so damned sweet. England’s precious little innocent, spreading her thighs so wide for my cock.”
Ransom a beau se débattre...
"You had better not be forming expectations."
"Expectations of what?"
"Of me. Of us. Of romance. Just because you grew up in all those fanciful stories, don't think this is one of them."
... il finira par se prendre les pieds dans le tapis, il tombera dans la romance comme dans une potion magique : le virtuel rejoint la réalité dans la très jolie scène du "Doubt not", où Ransom reprend à son compte la déclarations d'amour enflammée du héros du conte au long cours.
De la passion, du drame et de la colère, beaucoup de tendresse, et pour couronner le tout, une large rasade d'humour, sans oublier la poudre de perlimpimpin suprême, une écriture aérienne, gracieuse et moderne, enchanteresse tout simplement (comparer les cheveux de l'héroïne à une pieuvre, il faut oser) !
Tessa Dare s'amuse, et nous avec elle, dans ce détournement parodique de la romance à la sauce conte de fées, dans une sorte de mise en abyme délectable. Du Tessa Dare au sommet de son art.
Incroyable premier tome, ce roman est de mes coups de cœur de l'année, sans aucun doute possible !
Vivement la suite !
      / 5

2 commentaires:

  1. Plus ça va, plus tu causes ma ruine avec toutes tes chroniques Everalice lol!!! Sais tu si ce titre est prévu en France?

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  2. Pas de date pour la sortie VF pour l'instant. Sachant que le tome 2 VO vient de sortir (Say Yes to the Marquess, très bien aussi), J'Ai Lu va peut-être attendre un peu avant d'acquérir les droits?
    Même punition pour moi avec tes avis sur BdP, Luna :-P

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